Gare de Victoriaville

L’implantation du chemin de fer Grand Tronc en 1854 favorise la naissance et l’essor du village de Victoriaville. Nommée Arthabaska Station, la gare est construite en plein champ, mais rapidement, elle bouillonne d’activités. Le train constitue effectivement le principal moyen de transport entre les villes à cette époque.

  

Gare de Victoriaville
Gare de Victoriaville
Source : Ville de Victoriaville, fonds Jacques Foucault, P1 D0088

 

En quelques années, Arthabaska Station devient le centre commercial de la région. Le développement est si rapide qu’un nouveau village, distinct d’Arthabaskaville, est créé en 1861 : Victoriaville. Au même moment, on inaugure un nouveau tronçon entre Arthabaska Station et Sainte-Angèle (vers Trois-Rivières).

C’est ainsi qu’à partir de 1861, la gare Arthabaska Station représente un carrefour ferroviaire important. Elle jouit d’une localisation enviable en étant à la rencontre de deux axes : Québec-Montréal (est-ouest) et Trois-Rivières–Sherbrooke (nord-sud). Elle est reliée au réseau canadien des chemins de fer ainsi qu’à celui de la Nouvelle-Angleterre, qui dessert plusieurs villes américaines dont Portland (Maine) qui permet d’exporter par bateau les mois d’hiver.

 

Publicité d’un cirque ambulant à la gare « Arthabaska Station »
Publicité d’un cirque ambulant à la gare Arthabaska Station
Source : L'Écho des Bois-Francs, samedi 4 juillet 1896

 

La gare change de nom pour Victoriaville en septembre 1905. Elle constitue un arrêt pour passagers et un terminal d’embarquement et de transbordement de marchandises pour la région. Les gens qui descendent du train ont à leur disposition des cochers pour les conduire à destination. Ce n’est que vers 1909, avec l’arrivée de l’automobile, que le cheval connaît un peu de compétition.

Près de la gare, le village de Victoriaville se développe. Les voyageurs sont logés dans des hôtels implantés à quelques pas. Industries, entrepôts, grossistes et commerces s’installent à proximité.

La production industrielle et agricole de Victoriaville s’exporte en général par train. C’est par la voie ferrée que Victoriaville et les environs s’approvisionnent en vivres, charbon, moulée, spiritueux et autres biens de consommation.

 

Gare de Victoriaville
Gare de Victoriaville
Source : Collection Hélène Labrecque

 

On va à la gare pour les affaires, ou simplement pour observer l’action qui s’y déroule.

 

Autobus à la gare
Autobus à la gare
Source : Collection Hélène Labrecque

 

C’est aussi à cet endroit que les habitants de Victoriaville viennent rencontrer ou reconduire leurs parents, amis et visiteurs. Certains quittent la ville pour œuvrer aux États-Unis ou dans l’Ouest canadien. Des étudiants, des travailleurs et des voyageurs de commerce s’amènent pour intégrer nos institutions et nos manufactures. Sans compter les invités de prestige, notables, politiciens, artistes, et même le cirque ambulant, qui y transitent.

 

Gare de Victoriaville
Gare de Victoriaville
Source : Ville de Victoriaville, fonds Jacques Foucault, P1 D0692 (1)

 

La gare est également le lieu où arrivent les nouvelles de l’extérieur : le wagon postal apporte le courrier et le train transporte les journaux de Québec et de Montréal. Elle abrite aussi le bureau du télégraphiste, qui reçoit tous les messages urgents.

 

Gare de Victoriaville
Gare de Victoriaville
Source : Ville de Victoriaville, fonds Jacques Foucault, P1 D0501

 

Secteur industriel autour de la gare
Secteur industriel autour de la gare
Source : Ville de Victoriaville, fonds Jacques Foucault, P1 D0881 (5)

 

À partir des années 1960, le développement du transport routier provoque progressivement la chute du transport ferroviaire. Le train n’arrive plus à concurrencer l’automobile et le camion.

Le transport des passagers vers Sainte-Angèle arrête en 1960, puis on démonte la voie ferrée nord-sud en 1976. La gare, les entrepôts de fret et les rails de la gare de triage déménagent dans le parc industriel en 1973. L’ancienne gare du centre-ville est démolie partiellement et mutée l’année suivante.

On assiste ensuite à la fin du transport des voyageurs en 1985, puis au démantèlement des voies ferrées en 1990-1991. Le paysage du centre-ville est alors complètement transformé avec l’aménagement de la place Sainte-Victoire et la construction de la vélogare du Grand-Tronc dans les années 1990.

 

Dernières années de la gare de Victoriaville
Dernières années de la gare de Victoriaville
Source : Ville de Victoriaville, fonds Jacques Foucault, P1 D0265 (1)

 

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Sources

  • Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville, Victoriaville, une histoire à se raconter. 150 ans d’évolution et de réalisations, 1861-2011, 2014, 478 p.
  • Pierre Ducharme, L’Écho d’Auguste Bourbeau, Victoriaville 1894-1910, collection « Griffonnages », 2010, p. 20-22.
  • Denis Saint-Pierre, Victoriaville, de forêt vierge… à ville, 1837-1890, tome 1, 2006, 311 p.
  • Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville, Mémoire vivante, octobre 2003, vol, 1, no 1.
  • Claude Raymond, Récit d’une vieille gare jamais oubliée, Victoriaville 2000, Éditions Claude Raymond, 2000, 284 p.
  • Claude Raymond, De mémoire, Victoriaville 2000, Éditions Claude Raymond, 2000, 139 p.
  • Victoriaville, 100 ans de vivants souvenirs, Imprimerie Forcier Ltée, 1970, 176 p.
  • Denis Saint-Pierre, Victoriaville, de forêt vierge… à ville, 1837-1890, tome 2, 2008, 466 p.
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