Industrie du meuble et du bois
Cette entreprise a permis le développement industriel de Victoriaville. Grâce à son propriétaire Archibald Campbell (entre 1857 et 1861), son bois était exporté jusqu’en Angleterre pour la construction de navires.
Plusieurs autres propriétaires se sont succédé. En 1873, plus de 500 hommes travaillaient dans les forêts de Ham pour alimenter le moulin. Celui-ci a été en opération jusque vers 1917, année de sa démolition.
Source : Ville de Victoriaville, fonds Alcide Fleury, P3 P0221
De 1866 à 1872, non loin du moulin à scie, une manufacture, la Miller’s Extract of Bark Association, faisait l’extraction du jus des écorces de bois (pruche) afin de fabriquer du tanin servant à préparer les peaux d’animaux pour le cuir.
En 1872, une tannerie a été implantée à l’emplacement de la rue Tourigny. Elle faisait la production de peaux vertes et de semelles de cuir.
Ressource naturelle de choix, le bois a aussi été exploité pour la fabrication de toutes sortes d’articles. À cet égard, l’industrie du meuble de Victoriaville se distingue, parce qu’elle a été lancée et développée par des entrepreneurs locaux plutôt qu’avec des capitaux venant de l’extérieur ou de fortunes familiales.
En effet, les gens d’affaires se sont réunis et ont trouvé les moyens de financer cette grande industrie. Il y eut notamment Paul Tourigny, Pierre-Homère Guay et Désiré-Olivier Bourbeau, qui possédaient tous un commerce installé sur la rue de la Gare et ses environs.
En 1894, ils ont démarré la première manufacture de meubles de Victoriaville (Victoriaville Furniture Company Ltd), tout près de la gare. Elle a été en activité sous différents noms pendant près de 100 ans.
Les manufactures Victoriaville Chair (1904), Standard Bedstead (1907), Canada Mattress Manufacturing (1909), Canadian Rattan Chair (1911) ont ensuite été fondées pour offrir une gamme complète d’ameublements de maison. Les quatre premières formaient le « Big Four » et mettaient en commun des services de représentants qui sillonnaient le Canada munis de catalogues et d’échantillons.
Dans les années 1950, la presse québécoise consacrait la région des Bois-Francs « Capitale du meuble au Canada ». Plusieurs autres entités ont vu le jour, mais le contexte économique des années 1970 et 1980 a entraîné la fermeture de la plupart des grandes entreprises.
L’industrie du bois a également assuré une notoriété à notre ville avec les bâtons de Hockey Victoriaville. La compagnie fut d’ailleurs l’un des principaux producteurs au monde dans les années 1960 et 1970 grâce à la famille Mailhot.
Le bois a aussi permis à certaines entreprises locales de développer une expertise dans l’industrie du cercueil dès la fin des années 1940. Toujours en activité aujourd’hui, l'industrie du cercueil d'ici a été leader au Canada.
Source : Extrait tiré de Fourniture Funéraires Victoriaville, collection « Récit d’une aventure collective, unique, inachevée », Aubert édition, 2011
Toute cette expertise acquise a favorisé la création de l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie de Victoriaville en 1965. Référence en matière de formation en ébénisterie, cet établissement d’enseignement poursuit la transmission des savoirs dans le domaine.
Sources
- Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville, Histoire du meuble à Victoriaville, 2004, 58 p.
- Denis Saint-Pierre, Victoriaville, de forêt vierge… à ville, tome 1, 2006, 248 p.
- Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville, Victoriaville, une histoire à se raconter. 150 ans d’évolution et de réalisations, 1861-2011, 2014, p. 202.
- Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville, Mémoire vivante, septembre 2019, vol. 17, no 3.
- Pierre Ducharme, L’Écho d’Auguste Bourbeau, Victoriaville 1894-1910, collection « Griffonnages », 2010, 348 p.
- Véronique Pépin et Gabriel Thériault, Fourniture Funéraires Victoriaville, Récit d’une aventure collective, unique, inachevée, Aubert édition, 2011.
- Claude Raymond, Récit d’une vieille gare jamais oubliée, Victoriaville 2000, Éditions Claude Raymond, 2000, 284 p.
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