Industrie du meuble et du bois

  

Meubles Victo Furniture, 1916
Meubles Victo Furniture en 1916

 

Le moulin à scie Baril a été érigé en 1853 sur les berges de la rivière Nicolet, en bordure de la voie ferrée. À ce moment-là, il n’y avait pas encore d’agglomération. Le tracé ferroviaire passait en pleine campagne, à six kilomètres du village d’Arthabaskaville.

 

Employés du moulin à scie et de l’usine d’électricité en 1897
Employés du moulin à scie et de l’usine d’électricité en 1897
Source : Ville de Victoriaville, fonds Alcide Fleury, P3 D0217

 

Cette entreprise a permis le développement industriel de Victoriaville. Grâce à son propriétaire Archibald Campbell (entre 1857 et 1861), son bois était exporté jusqu’en Angleterre pour la construction de navires. 


Plusieurs autres propriétaires se sont succédé. En 1873, plus de 500 hommes travaillaient dans les forêts de Ham pour alimenter le moulin. Celui-ci a été en opération jusque vers 1917, année de sa démolition.
Tannerie d’Achille Gagnon, 1897
Tannerie d’Achille Gagnon en 1897
Source : Ville de Victoriaville, fonds Alcide Fleury, P3 P0221

 

De 1866 à 1872, non loin du moulin à scie, une manufacture, la Miller’s Extract of Bark Association, faisait l’extraction du jus des écorces de bois (pruche) afin de fabriquer du tanin servant à préparer les peaux d’animaux pour le cuir.

En 1872, une tannerie a été implantée à l’emplacement de la rue Tourigny. Elle faisait la production de peaux vertes et de semelles de cuir.

 

Industrie du meuble et du bois

 

Ressource naturelle de choix, le bois a aussi été exploité pour la fabrication de toutes sortes d’articles. À cet égard, l’industrie du meuble de Victoriaville se distingue, parce qu’elle a été lancée et développée par des entrepreneurs locaux plutôt qu’avec des capitaux venant de l’extérieur ou de fortunes familiales.

 

Meuble Victo Furniture, 1918
Victoriaville Furniture en 1918

  

En effet, les gens d’affaires se sont réunis et ont trouvé les moyens de financer cette grande industrie. Il y eut notamment Paul Tourigny, Pierre-Homère Guay et Désiré-Olivier Bourbeau, qui possédaient tous un commerce installé sur la rue de la Gare et ses environs.

En 1894, ils ont démarré la première manufacture de meubles de Victoriaville (Victoriaville Furniture Company Ltd), tout près de la gare. Elle a été en activité sous différents noms pendant près de 100 ans.

 

Industrie du meuble

 

Ouvriers au travail, vers 1910
Ouvriers au travail, vers 1910

 

Les manufactures Victoriaville Chair (1904), Standard Bedstead (1907), Canada Mattress Manufacturing (1909), Canadian Rattan Chair (1911) ont ensuite été fondées pour offrir une gamme complète d’ameublements de maison. Les quatre premières formaient le « Big Four » et mettaient en commun des services de représentants qui sillonnaient le Canada munis de catalogues et d’échantillons.

 

Style de meubles, 1917
Catalogue Canadian Rottan Chair Co. en 1917

 

Dans les années 1950, la presse québécoise consacrait la région des Bois-Francs « Capitale du meuble au Canada ». Plusieurs autres entités ont vu le jour, mais le contexte économique des années 1970 et 1980 a entraîné la fermeture de la plupart des grandes entreprises.

 

Ouvriers au travail
Source : P2 D23-17, Fonds Georges-A. Laquerre

 

L’industrie du bois a également assuré une notoriété à notre ville avec les bâtons de Hockey Victoriaville. La compagnie fut d’ailleurs l’un des principaux producteurs au monde dans les années 1960 et 1970 grâce à la famille Mailhot.

 

Affiche Vic ou rien
Source : https://pucktavie.blogspot.com/2013/11/victoriaville.html

 

Le bois a aussi permis à certaines entreprises locales de développer une expertise dans l’industrie du cercueil dès la fin des années 1940. Toujours en activité aujourd’hui, l'industrie du cercueil d'ici a été leader au Canada.

 

Fournitures Funéraires Victoriaville
Fournitures Funéraires Victoriaville
Source : Extrait tiré de Fourniture Funéraires Victoriaville, collection « Récit d’une aventure collective, unique, inachevée », Aubert édition, 2011

 

Toute cette expertise acquise a favorisé la création de l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie de Victoriaville en 1965. Référence en matière de formation en ébénisterie, cet établissement d’enseignement poursuit la transmission des savoirs dans le domaine.

 

Logo École nationale du meuble et de l'ébénisterie

 

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Sources

  • Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville, Histoire du meuble à Victoriaville, 2004, 58 p.
  • Denis Saint-Pierre, Victoriaville, de forêt vierge… à ville, tome 1, 2006, 248 p.
  • Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville, Victoriaville, une histoire à se raconter. 150 ans d’évolution et de réalisations, 1861-2011, 2014, p. 202.
  • Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville, Mémoire vivante, septembre 2019, vol. 17, no 3.
  • Pierre Ducharme, L’Écho d’Auguste Bourbeau, Victoriaville 1894-1910, collection « Griffonnages », 2010, 348 p.
  • Véronique Pépin et Gabriel Thériault, Fourniture Funéraires Victoriaville, Récit d’une aventure collective, unique, inachevée, Aubert édition, 2011.
  • Claude Raymond, Récit d’une vieille gare jamais oubliée, Victoriaville 2000, Éditions Claude Raymond, 2000, 284 p.

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