Édifice Paul Tourigny
Fils d’un des premiers colons venus de Bécancour, Paul Tourigny évolue sur une ferme et en possédera plusieurs tout au long de sa vie. Selon sa petite-fille, Pauline Tourigny, c’est un amoureux de l’agriculture et des bêtes. Il s’agit aussi d’un éleveur de chevaux. « Le dimanche, il avait l’habitude de recueillir tous ses petits-enfants et de les amener voir une de ses fermes et les animaux dont il était si fier. »
En 1872, à 20 ans, il commence bien humblement sa carrière de marchand en ouvrant un petit magasin général sur la rue Notre-Dame, lequel ne tarde pas à prospérer. Comme industriel, il débute avec une usine de balais en 1891, puis investit rapidement dans l’immobilier.
Paul Tourigny est l’un des principaux responsables de la fondation de plusieurs grandes manufactures à Victoriaville, dont Victoriaville Furniture (1894), Victoriaville Shoe et Arthabaska Shoe (1899), Victoriaville Chair Manufacturing (1903), Victoria Clothing and Overall (1905), Standard Bedstead (1906), Canada Mattress (1909), Canadian Rattan Chair (1910) et Victoria Toy (1917). On note aussi sa présence dans une briqueterie à Victoriaville (V. 1905), une fabrique de cuir Stanfold à Princeville (1912) et une manufacture de chaussures Tourigny et Marois à Québec (1898). Il devient propriétaire du magasin de meubles Tourigny et Tourigny à Victoriaville en 1910.
Brillant, ambitieux, entreprenant et infatigable, Paul Tourigny est conseiller municipal de 1890 à 1892, puis maire de Victoriaville à trois reprises entre 1892 et 1910. Pendant ses mandats, la municipalité s’agrandit, se dote d’un hôtel de ville, d’un système d’aqueduc, d’éclairage électrique et d’un pont de fer. Elle élabore aussi des incitatifs pour favoriser le développement de nouvelles industries.
Paul Tourigny est également membre du Conseil d’agriculture de la province et directeur de la Société d’agriculture. Élu député libéral d’Arthabaska de 1900 à 1916, il est nommé au Conseil législatif pour la division de Kennebec de 1921 à 1926. L’ascension de Paul Tourigny à la chambre haute du Parlement du Québec est le couronnement d’une carrière bien remplie.
Lors de son décès en 1926, toute la ville est en deuil. Les écoles, les magasins et les manufactures sont fermés pour honorer sa mémoire. Ses succès commerciaux ne seront cependant reproduits par aucun de ses enfants.
Aujourd’hui, on retrouve des traces de Paul Tourigny dans la toponymie de Victoriaville. Les rues Tourigny, Saint-Paul, Arthur, Alice font référence à son nom ou à ceux de ses proches. Ces artères ont été développées sur des terres qui lui ont appartenu.
Sources
- Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville, Les maires. Arthabaska, Ste-Victoire et Victoriaville, 2011, 161 p.
- Alain Bergeron, Visages du siècle, Transcontinental, 1999, 56 p.
- Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville, Histoire du meuble à Victoriaville, 2004, p. 14-15.
- Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville, Mémoire vivante, septembre 2022.
- Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville, Victoriaville, une histoire à se raconter. 150 ans d’évolution et de réalisations, 1861-2011, 2014, 478 p.
- Pierre Ducharme, L’Écho d’Auguste Bourbeau, Victoriaville 1894-1910, collection « Griffonnages », 2010, 348 p.
- Claude Raymond, Récit d’une vieille gare jamais oubliée, Victoriaville 2000, Éditions Claude Raymond, 2000, 284 p.
- Denis Saint-Pierre, Victoriaville, de forêt vierge… à ville, 1837-1890, tome 1, 2006, 466 p.
- Denis Saint-Pierre, Victoriaville, de forêt vierge… à ville, 1837-1890, tome 2, 2008, 311 p.
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