Appel de candidature

Reconnaissance annuelle de la Ville de Victoriaville

La période de dépôt de candidature pour la soirée de reconnaissance annuelle de la Ville est maintenant terminée.

Restez à l'affût pour connaitre les personnalités qui seront honorées lors d'un événement spécial organisé le 22 mai 2024!

 

Ordre Victorien

La plus haute distinction honorifique décernée par la Ville de Victoriaville.

 

À propos

Annuellement, la Ville de Victoriaville se fait un devoir de reconnaitre le mérite des siens, quel que soit le secteur d’activité où il se manifeste : en économie, en environnement, en développement durable, en politique, en implication humanitaire, en économie sociale, en santé, en éducation, en entrepreneuriat, en culture, en sport ou dans toute autre sphère d’activité.

La maxime Nil volentibus arduum, qui signifie À coeur vaillant, rien d’impossible, illustre la volonté de Victoriaville de se renouveler, encore et toujours, de façon à offrir à toute sa population un environnement propice à son développement harmonieux et durable.

 

Catégories et critères

CITOYEN(ENNE) DE L'ANNÉE

Plusieurs personnes peuvent se voir décerner, ce soir-là, le titre de Citoyen, Citoyenne de l’année.

L’hommage souligne un résultat (ou une performance) exceptionnel obtenu au cours de l’année 2023 et dont l’importance déborde les frontières locales. Tous les secteurs d’activité sont concernés : études, sport, environnement, milieu de travail, intervention sociale, culturel. À titre d’exemples :

  • un étudiant ou une étudiante qui obtient un résultat qui le place parmi les premiers aux Québec;
  • un ou une athlète qui atteint un sommet ou est sélectionné(e) à haute échelle,
  • un intervenant ou une intervenante dont la qualité du travail ou l’ensemble de l’œuvre est souligné de façon officielle au sein de son association provinciale ou autre.

Une personne peut aussi être reconnue Citoyen ou Citoyenne de l’année pour une action exceptionnelle qu’elle a posée, encore une fois, tous secteurs d’activités confondus. On parle ici d’une action qui donnera une suite dans le temps (par exemple, quand une étudiante de Solidarité jeunesse, il y a quelques années, a lancé l’idée de la collecte des résidus domestiques dangereux, collecte qui se perpétue aujourd’hui encore) ou marque une évolution ou un changement de comportement.

 

GRAND OFFICIER ou GRANDE OFFICIÈRE

On parle ici de un à quatre récipiendaires par année. Un organisme à but non lucratif ou une personne décédée peut recevoir cet honneur.

Sommairement, le volet « Grand officier » ou « Grande officière » est décerné à une personne ou à un organisme ayant contribué de façon exceptionnelle, dans une discipline donnée (santé, éducation, sport, société, économie, environnement…), au développement de Victoriaville et de sa population.

Cette reconnaissance souligne, en outre, l’impact de masse qu’a eu le ou la récipiendaire au sein de la population de Victoriaville, comme il témoigne également de sa marque dans la mémoire collective victoriavilloise.

Celui ou celle qui reçoit cette médaille devient Membre de l’Ordre Victorien et joint dès lors la confrérie.

 

VICTORIAVILLOIS(E) INSPIRANT(E)

Un ou une récipiendaire par année. La médaille Victoriavillois Inspirant ou Victoriavilloise Inspirante (un ou une récipiendaire par année) est remise à une personne originaire de Victoriaville ou y ayant résidé pendant un temps significatif et dont la notoriété, à l’extérieur de la Ville, rejaillit sur toute la population victoriavilloise qui en éprouve, dès lors, une immense fierté.

Plus exactement, la personne récipiendaire doit bénéficier d’une notoriété établie et pérenne à l’échelle du Québec ou du Canada, voire au-delà, et être perçue comme un modèle au chapitre de ses réalisations et des valeurs sociales et humaines dont elle témoigne.

 

Conseil de l'Ordre Victorien

Conseil de l'Ordre Victorien
Raymond Tardif, Rock Tourigny, Jocelyne Lévis, Éric Gardner (vice-président), Claude Raymond (président), Caroline Pilon (mairesse adjointe), Josée Crête (secrétaire), Bruno Fréchette et Guy Désilets.

 

CV des membres

Josée Crête Josée Crête

On doit à Josée Crête, avec le Concours Solistes et petits ensembles de Victoriaville, le plus important événement Solistes et petits ensembles au Canada.

On lui doit également la création de l’École de musique de l’école Le Boisé, qui dispense le programme Musique études et dont les installations font l’envie à travers le Québec. Elle a, par ailleurs, été la première femme à occuper la présidence du conseil d’administration de la Fédération des harmonies et des orchestres symphoniques du Québec.

Elle a reçu le prix du bénévolat en loisir et en sport Dollard-Morin qui met en valeur l’apport inestimable de personnes réalisant des actions bénévoles pour le développement de leur communauté.

Plusieurs de ses étudiant(e)s occupent aujourd’hui des emplois bien en vue en musique, soit à titre de titulaire de la Chaire de recherche du Canada en musique et apprentissage, de chanteur d’opéra ou de musicienne à l’Orchestres symphonique de Montréal.

  • Une phrase qui la guide : Vouloir, être courageux, s’engager et persévérer.
  • Une phrase qui la définit : Ma vie est un jardin, ma volonté est le jardinier.
  • Un mot important : Projet.
  • Une personne qui l’inspire : Antoinette Paradis, sa mère.

Guy Désilets Guy Désilets

Ce n’est pas tout le monde qui a eu la chance de voir arriver à Victoriaville, en hélicoptère, une immense vedette venue spécialement pour lui. C’est pourtant ce qui est arrivé à Guy Désilets le jour où Guy Lafleur est descendu de l’hélico pour venir souligner ses 28 ans d’implication dans la communauté, et spécialement auprès des jeunes autistes et handicapés, en lui remettant, entre autres, un chandail no 10 dédicacé.

Policier récemment retraité de la SQ et, à ce moment, agent des relations avec la communauté, Guy a toujours été impliqué. Actuellement président du conseil d’administration à Hockey Estrie, il est aussi, et entre autres, l’organisateur de la Classique de golf des champions, qui encourage financièrement les athlètes élite de la MRC d’Artabaska, l’organisateur de la Traversée du lac Nicolet et celui du tournoi de hockey des policiers provinciaux du Québec.

  • Une phrase qui le guide : Les gagnants trouvent des moyens, les perdants, des excuses.
  • Une phrase qui le définit : Optimiste, remplis ton projet.
  • Un mot important : Famille.
  • Une personne qui l’inspire : Guy Lafleur.

Bruno Fréchette Bruno Fréchette

Lauréat Personnalité masculine du monde des affaires 2016 au Panthéon de la performance de la Chambre de commerce et d’Industrie des Bois-Francs et de l’Érable, Bruno Fréchette est cofondateur et ex-PDG de la firme de communications Absolu, qui a des bureaux non seulement à Victoriaville, mais également à Québec, Drummondville et Trois-Rivières.

En 2019, il concrétisait un plan de relève qui a permis à l’entreprise de poursuivre avec succès ses activités après son départ.

Motivateur hors pair et fin stratège, il agit actuellement à titre de consultant auprès d’entreprises en démarrage ou désirant compléter un exercice de planification stratégique. Hyperactif, généreux de son temps, on le retrouve actuellement aux conseils d’administration du CFER Normand-Maurice, de l’Académie entrepreneuriale du Québec, d’Accès-Travail et de la fondation ZIO. Longtemps il a été associé, entre autres, à la Fondation À notre santé, à Répit-Jeunesse, à Centraide Centre-du-Québec, aux Tigres de Victoriaville et au Grand Défi.

  • Une phrase qui le guide : Penser en dehors de la boîte.
  • Une phrase qui le définit : Fais pour les autres ce que tu veux qu’ils fassent pour toi.
  • Un mot important : Aider.
  • Une personne qui l’inspire : Il s’inspire du meilleur de tout le monde.

Éric Gardner Éric Gardner

Quand on prend connaissance de son curriculum vite, la première chose qu’on y lit, comme une immense fierté, est la mention : père de trois belles grandes filles et quand on côtoie l’individu, on se rend compte à quel point Éric Gardner est un homme de famille. Puis on note, plus loin, que c’est un gestionnaire aguerri en éducation et qu’il est actuellement directeur général du Collège Clarétain.

Et, encore plus loin, on apprend qu’en 2021, lors du Panthéon de la performance, la Chambre de commerce et d’industrie des Bois-Francs et de l’Érable, lui décernait le titre de Leader inspirant. Au-delà, c’est un homme qui fait la promotion des saines habitudes de vie chez les jeunes, une valeur qu’il développe et transmet avec les membres de son équipe dans son institution. Une valeur qu’il applique, également, en s’impliquant dans des organismes tel le Club de natation des Bois-Francs.

Il faut enfin souligner qu’il était, membre de l’équipe qui a préparé et fait la promotion de la candidature de Victoriaville pour les jeux du Québec 2026.

  • Une phrase qui le guide : Tout vient à point, à qui sait attendre.
  • Une phrase qui le définit : Honnêteté.
  • Un mot important : Communauté.
  • Une personne qui l’inspire : Ses parents. 

Jocelyne Lévis Jocelyne Lévis

Toute la feuille de route de Jocelyne Lévis est marquée à l’enseigne de l’implication communautaire et culturelle. On la retrouve ainsi, et entre autres, comme membre fondatrice du Festival de musique actuelle et à titre d’instigatrice du projet Mont-Saint-Michel alias le Centre récréotouristique du mont Saint-Michel (en quelque sorte le germe des installations qu’on y retrouve aujourd’hui). Elle est également membre fondatrice des Fêtes Victoriennes qui, en 2011, suggéraient à la Ville, dans le cadre des festivités du 150e de Victoriaville, de créer l’Ordre Victorien pour souligner l’implication exceptionnelle de personnes ou d’organismes dans le développement du milieu. Tout au long de son parcours, elle est restée impliquée dans de nombreux organismes.

En 2022, elle recevait d’ailleurs, à cet effet, la Médaille du lieutenant-gouverneur pour les ainés. À ce jour, elle collabore toujours avec les Fêtes Victoriennes, le Comité permanent des arts et de la culture, la Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville et le Comité des expositions sur le patrimoine de Victoriaville.

  • Une phrase qui la guide : Ensemble nous arriverons à l’objectif.
  • Une phrase qui la définit : Le travail va être fait et bien fait.
  • Un mot important : Planification.
  • Une personne qui l’inspire : Guy Aubert [« On ne dirige pas, on collabore. »]

Caroline Pilon Caroline Pilon

Première femme à Victoriaville à occuper de façon permanente le poste de mairesse adjointe, Caroline est d’abord intervenante dans le secteur de la santé depuis 35 ans, et enseignante en soins infirmiers, particulièrement dans le segment psychiatrie et santé mentale depuis 25 ans. En 2009, elle se faisait élire au poste de conseillère municipale à la Ville où, depuis, son parcours l’a amenée à assumer diverses responsabilités.

Elle est ainsi responsable du Comité des communications et des relations citoyennes de la Ville. C’est précisément ce comité qui a été chargé de proposer une mise à jour de « l’événement Ordre Victorien ».

Elle est également membre du comité de la commission des finances de la Ville. Au fil de ses mandats, elle a aussi occupé différents postes dont la présidence du Comité Destination Victoriaville, la vice-présidence de Tourisme Victoriaville et sa région et la vice-présidence des fêtes du 150e de Victoriaville

  • Une phrase qui la guide : Les paroles s’envolent, les actions restent.
  • Une phrase qui la définit : Pour être grand, il faut d’abord être petit.
  • Un mot important : Détermination.
  • Une personne qui l’inspire : Colette Roy-Laroche, ex mairesse de Lac-Mégantic

Claude Raymond Claude Raymond

Cosignataire avec l’ex-maire Pierre Roux et l’ex-conseiller Jean-Paul Croteau de la demande de regroupement qui a conduit au regroupement des villes de Victoriaville, Arthabaska et Sainte-Victoire en 1993, Claude Raymond est intimement lié à la vie politique victoriavilloise des trente dernières années, et ce, à titre de stratège et d’influenceur. On le retrouve ainsi derrière les élections des maires Pierre Roux, Roger Richard, Alain Rayes et Antoine Tardif.

On peut également l’associer, entre autres, à des dossiers tels que le Carré 150, pour lequel il a mis en place une stratégie favorisant l’acceptabilité sociale du projet, l’émergence du descriptif Victoriaville et sa région, et le redressement financier de l’organisme Répit Jeunesse (2015-2017) dont la survie était malmenée.

On lui doit également la monographie sur Victoriaville, publié en l’an 2000 dans le cadre du nouveau millénaire et cette de la municipalité de Sainte-Victoire publiée, cette fois, en 1990.

  • Une phrase qui le guide : Il n’y a pas de plus beau cadeau à offrir à l’autre que celui de l’espoir.
  • Une phrase qui le définit : J’aime les problèmes, parce que j’aime le jeu « Trouve la solution ».
  • Un mot important : L’autre.
  • Une personne qui l’inspire : Mandela.

Raymond Tardif Raymond Tardif

Pour qui prend connaissance du parcours de Raymond Tardif, il y a de fortes chances qu’il en soit impressionné. Journaliste de métier, Raymond été journaliste sportif au Montréal-Matin, chef de la division des sports à La Presse, adjoint au directeur de l’information, toujours à La Presse, directeur des pages sportives au Journal de Montréal, président et éditeur de La Tribune de Sherbrooke, président et éditeur du quotidien Le Nouvelliste de Trois-Rivières et éditeur adjoint et rédacteur en chef du quotidien Le Soleil.

Revenu en région au moment de prendre sa retraite, il s’est vite impliqué, entre autres, au sein de la Société d’histoire et de généalogie de de Victoriaville, du conseil d’administration des Tigres de Victoriaville et du comité consultatif d’urbanisme de la ville. Dans une autre vie, il a par ailleurs été président de la fondation de l’Université du Québec à Trois-Rivières et président du Comité citoyens/internet de Radio-Canada à l’élection du Québec en 2014 et président du Comité citoyens/télévision à l’élection de 2018.

  • Une phrase qui le guide : Le monde est un livre, chaque jour nous tournons une page [Lamartine).
  • Une phrase qui le définit : Tout ce qui se fait se fait par l’espoir [Martin Luther].
  • Un mot important : Reconnaissance.
  • Une personne qui l’inspire : René Lévesque.

Rock Tourigny Rock Tourigny

L’homme n’est pas très grand physiquement, mais son influence auprès de milliers de jeunes de Victoriaville, dont plusieurs sont adultes aujourd’hui, est immense. Une vie consacrée à la solidarité, à l’enseignement de la solidarité, à l’entraide et à la lutte contre les préjugés. Nombre de ces milliers de jeunes vous le diront, ils doivent à Roch Tourigny leur initiation à l’autre, à sa réalité, une réalité souvent plus difficile que la leur.

La maison Raymond Roy, Solidarité Jeunesse, le stage d’élèves en Haïti, au Nicaragua, en Équateur, dans les réserves cries, montagnaises et innues, le projet Boîte à lunch, la Journée Normand-Maurice (dédiée à la collecte des résidus domestiques dangereux) et tant d’autres projets encore, c’est lui avec d’autres ; quand ce n’est tout simplement pas la lui bougie d’allumage. Bref, un humaniste infatigable qui fait de nos enfants et de nous, par voie de conséquence, de meilleures personnes.

  • Une phrase qui le guide : Je participe à quelque chose de plus grand que moi.
  • Une phrase qui le définit : Un homme de peu de mots.
  • Un mot important : Solidarité.
  • Une personne qui l’inspire : Raymond Roy

 

Récipiendaires 2022

Lauréats 2022 de l'Ordre Victorien de Victoriaville
Lauréats 2022 de l'Ordre Victorien de la Ville de Victoriaville. Détails.

 

Mme Dominique Laquerre

Lorsque l’on veut parler de Dominique Laquerre, par où commence-t-on? Est-ce qu’on débute avec la directrice du Centre d’art Jacques-et-Michel-Auger, poste qu’elle occupe depuis 2014? Est-ce que l’on entre dans le vif du sujet en parlant de l’artiste en art contemporain? Est-ce que l’on parle de sa passion pour les humains, pour l’histoire des territoires? Commence-t-on par son œuvre? Par où commencer?

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Mme Dominique Laquerre

À vrai dire, qu’importe la route que l’on prend ; chacune d’entre elles mène à une seule et même conclusion : madame Laquerre sera une digne représentante de l’Ordre Victorien.

À son sujet, et pour marquer l’imagination, mentionnons d’entrée de jeu que le critique d’art et conservateur canadien John K. Grande lui a consacré en 2007 une monographie de 126 pages des plus intéressantes. Malheureusement, le livre est aujourd’hui épuisé.

De son côté, l’expert en restauration d’œuvre d’art, Patrick Legris, a retenu ses services quand est venu le temps de restaurer, avec son équipe, les œuvres de l’église Saint-Christophe. En passant, et parlant de restauration, madame Laquerre a également réalisé des travaux de restauration d’œuvres à l’église Sainte-Victoire et à l’église Saint-Médard de Warwick.

Grande et Legris ne sont pas les seuls à reconnaitre son expertise et son talent. Le ministère de la Culture et des Communications l’a pour sa part consultée dans le cadre de la Politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement des bâtiments et des sites gouvernementaux et publics, à titre de spécialiste en arts visuels.

Voilà pour le résumé. Maintenant, avant d’aller plus loin, il convient de présenter Dominique Laquerre. Fille d’un photographe et d’une libraire, native de Victoriaville, elle a grandi dans une sorte de cocon culturel qui a vite fait de l’ouvrir aux arts. Se sont alors imposées la photographie et, surtout, la peinture. On la dit multidisciplinaire.

En 1992 se produit un événement qui va modifier son parcours. À cette époque, Hydro-Québec entreprend la construction d’une ligne à haute tension qui ne manquera pas d’altérer le paysage de Chesterville. Après le temps des pancartes et de la protestation, l’artiste choisit de relancer le débat à un autre niveau.

C’est alors qu’elle imagine et réalise avec l’artiste Daniel Jean Échelles réduites, un ensemble d’installations artistico-historiques sur le tracé prévu par Hydro-Québec. On parle ici d’une œuvre in situ, c’est-à-dire sur les lieux.

Dans ce mode d’expression, l’artiste élabore son œuvre à même et avec le lieu, qui peut être, par exemple, l’intérieur d’un édifice ou, encore, un paysage. Contrairement au peintre devant sa toile qui représente la nature qu’il voit, l’artiste en art in situ interagit avec le lieu où il intervient. Il va au fil de l’espace occupé en intégrant des éléments qui donnent une nouvelle dimension à la vie et à la beauté des lieux. Dominique Laquerre va plus loin ; son amour pour les humains l’amène à intégrer des éléments qui font vivre et revivre l’histoire du lieu et des populations qui l’ont habité.

À partir d’ici, elle créera, avec son conjoint et quelques amis, Clairière – Art et Nature, un événement annuel où les artistes sont invités à intervenir in situ en pleine forêt. L’événement, qui s’est maintenu 10 ans, a reçu en 2014 le Prix « Meilleure manifestation publique » lors du Gala des arts visuels qui se déroulait alors à Montréal.

Mais Dominique Laquerre, c’est aussi la réalisation de 22 œuvres d’art public réparties dans plus de 14 villes et lieux publics et réalisées dans le cadre de la Politique d’intégration des arts à l’architecture.

La plus connue de ces œuvres, sinon la plus à la vue, est certes Déplacements, qu’on retrouve au parc routier Cap-de-Pierre, à Saint-Augustin-de-Desmaures le long de l’autoroute Félix-Leclerc, et qui, en plus d’être vue quotidiennement par des centaines, sinon des milliers de personnes, est également abondamment utilisée pour illustrer diverses publications. Nous pourrions aussi parler de la murale extérieure du Centre intégré en pâtes et papiers à Trois-Rivières. On retrouve également des œuvres publiques de Dominique Laquerre à Drummondville, Jonquière, Shawinigan et, plus près de chez nous, à Bécancour, Daveluyville et d’autres encore. Bref, autant d’endroits où l’artiste, encore aujourd’hui, fait rayonner le nom de Victoriaville.

À Victoriaville, justement, il est plus que probable qu’à un moment ou à un autre on se retrouve devant une œuvre de l’artiste. À la piscine Édouard-Dubord par exemple (vitraux), ou, encore, à la bibliothèque Charles-Édouard-Mailhot (verrières et sculpture), ou sur la place de l’hôtel de ville (la sculpture Comme une lettre réunie), ou même à l’école Saint-David (murale intérieure).

Mentionnons, enfin, que madame Laquerre a été récipiendaire du Prix du CALQ – Artiste de l’année au Centre-du-Québec en 2006, et du Prix Ambassadeur Télé-Québec en 2008. Tout au long de sa carrière, elle a également mérité nombre de bourses, tantôt du Fonds pour les arts et les lettres du Centre-du-Québec, tantôt du Conseil des arts et des lettres du Québec ou, encore, du Conseil des arts du Canada.

Cela dit, on ne peut conclure sans mentionner que depuis 2007 Dominique Laquerre participe occasionnellement à divers jurys du Conseil des arts et des lettres du Québec.

 

Mme Gabrielle Michaud-Bécotte (1920-2014)

Récipiendaire à titre posthume 2022

À l’heure où le commun des mortels se mettait au lit, Gaby Bécotte se mettait au piano et jouait… pendant quelques heures, pour son plaisir. La grande dame de la musique d’Arthabaska a fait de la musique toute sa vie.

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Mme Gabrielle Michaud-Bécotte (1920-2014)

Gabrielle Michaud-Bécotte est née le 12 septembre 1920 au Nouveau-Brunswick où son père, gérant de banque, était allé travailler, mais elle a grandi à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, où elle a fait ses études.

Dès l’âge de 5 ans, elle était inscrite à des cours de piano. À 10 ans, elle touchait l’orgue et à 14 ans, elle était pianiste à la station de radio de sa région. À 15 ans, elle a mérité la médaille « Dominion » de Toronto. Celle qui a renoncé à des études en biologie à cause des exigences financières pour sa famille a plutôt opté pour des études musicales à l’Université Laval.

Elle aura gardé de beaux souvenirs de cette époque, alors qu’elle a eu l’occasion d’accompagner des artistes reconnus comme Raoul Jobin et Arthur Leblanc. Sa participation était recherchée et vivement appréciée. Dès la fin de ses études universitaires, Radio-Canada lui a offert un poste.

En 1940, elle a 20 ans alors qu’elle complète son baccalauréat. Mais l’amour l’emporte sur la musique et, en octobre, elle quitte Sainte-Anne-de-la-Pocatière pour épouser Jean-Marie Bécotte, un médecin d’Arthabaska. Le couple emménage sur la rue Laurier. En cadeau de noces, son mari lui a offert un piano au lieu d’une bague.

Madame Bécotte voulait une grosse famille. Elle a donné naissance à quatre garçons et une fille, qui ont tous développé un grand intérêt pour les arts. Néanmoins, sa vie de mère de famille et d’épouse de médecin ne l’a jamais empêchée de faire de la musique.

Au cours de sa carrière, elle a donné des cours de piano et d’orgue à des centaines d’enfants en plus d’accompagner des chorales et des interprètes de toutes sortes.

Dans l’éloge funèbre qu’il a prononcé lors des funérailles de madame Bécotte, Rémi Deshaies, directeur de la chorale d’Arthabaska de 1983 à 2004, a mentionné : « Cette grande dame que tout le monde appelait “Madame Gaby” a partagé son goût musical avec de nombreux élèves qu’elle recevait chez elle, et ce, pendant une bonne trentaine d’années. Certains d’entre eux se souviennent qu’elle leur répétait souvent une citation de Léo Ferré : “La musique, c’est le doigt de Dieu sur le cœur de gens.”

Gabrielle Michaud-Bécotte a été titulaire de l’orgue de l’église Saint-Christophe d’Arthabaska de 1967 à 2002. Qui ne se souvient pas des performances de cette musicienne exceptionnelle qui a accompagné tant de mariages, de funérailles et de célébrations religieuses au cours de toutes ces années ?

Également, on n’a pas oublié son humour… Pour l’organiste devenue septuagénaire, gravir l’escalier donnant accès au jubé de l’église s’avérait de plus en plus difficile. Un choriste qui l’avait suivie lui demanda comment elle se sentait. “C’est de plus en plus pénible ; j’ai demandé un ascenseur, mais je crois qu’il sera là pour mes successeurs…” C’était là son style d’humour, fait de finesse d’esprit et de délicatesse.

Interprète de grand talent, Gaby Bécotte a également composé de la musique. Elle aimait profiter de ses moments de solitude pour créer, se laisser aller dans son imagination musicale. À ce sujet, cependant, elle demeurait discrète, et seuls ses proches ont eu accès à ses œuvres.

Elle aimait l’histoire et l’écriture. Madame Bécotte s’est intéressée à l’œuvre d’Henri d’Arles, historien né en 1870 dans la maison qu’elle habitait sur la rue Laurier à Arthabaska. Aussi, en 1974, elle a écrit un ouvrage sur celui-ci. Le 2 juin de la même année, l’Association Canado-Américaine de Manchester, New Hampshire, a posé une plaque commémorative sur la résidence de la famille Bécotte.

Madame Bécotte a conservé longtemps dans ses archives plusieurs livres, photographies et documents relatifs à Henri d’Arles. Ceux-ci ont été remis à Bibliothèque et Archives nationales du Québec, aux bibliothèques de Victoriaville et à la Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville.

En 1979, “madame Gaby” a fait partie des Rencontres avec des femmes remarquables, une série de portraits réalisés par le journal L’Union. En 1992, elle a été nommée membre des Grands d’Arthabaska.

Des problèmes de santé ont obligé Gabrielle Michaud-Bécotte à se rapprocher de ses enfants à Québec. En 2002, elle a quitté Arthabaska, où son souvenir est resté bien présent. Madame Bécotte est décédée le 14 février 2014.

 

Centre de stimulation L’Envol

Cet organisme œuvre dans le milieu depuis 1996 et, depuis, jamais son rôle ni son utilité n’ont cessé de se révéler, sa compétence de s’affirmer, et sa notoriété de s’agrandir.

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Centre de stimulation L’Envol

Dans l’état actuel des choses, il accueille annuellement plus de 200 enfants vivant avec le trouble du spectre de l’autisme ou le trouble de la communication sociale.

Aussi, pour son importante contribution à la qualité de vie de ces enfants et, ultimement, à la qualité de vie de leurs parents et de notre communauté en général, l’Ordre Victorien tient à rendre hommage au Centre de stimulation L’Envol ainsi qu’à tous ceux et celles à qui il doit d’être là.

Mais avant d’aller plus loin, et afin de prendre la juste mesure du travail réalisé par L’Envol, un minimum d’informations techniques s’imposent.

D’abord, il faut savoir qu’au Québec, 1,4 % de la population vit avec le trouble du spectre de l’autisme et une proportion comparable, avec le trouble de la communication sociale. Notre région et notre ville n’échappent pas à cette donnée, comme en témoigne le nombre d’enfants qu’accueille L’Envol. Or, ces troubles entraînent des conséquences majeures pour ces enfants de même que pour leurs parents.

Ceux que reçoit L’Envol sont des deux groupes. Les premiers vivent avec un trouble de la communication ; concrètement, on parle de trouble de communication verbale et non verbale qui fait obstacle à leur participation sociale et à leur réussite scolaire. Les seconds ont un trouble du spectre de l’autisme et affichent, en plus du trouble de la communication, des problèmes de comportement stéréotypés et répétitifs. Dans les deux cas, la source est neurologique ; ce n’est donc pas une maladie.

De façon générale, l’organisme accompagne les enfants qu’il prend en charge jusqu’à l’âge de 12 ans. Toutefois, la majorité a entre 1 an et 5 ans. Les cas les plus légers, une minorité, vont intervertir les syllabes ou prononcer des phrases incorrectement structurées, ce qui retardera ou fera obstacle, par exemple, à leur intégration dans un CPE. À l’opposé, on a, par exemple, l’enfant de 2 ans et demi qui ne parle pas, ne prononce aucun son et n’a aucune stratégie de communication, pas même celle de pointer du doigt l’objet qu’il désire.

Pour enseigner à ces enfants, les intervenantes et intervenants de L’Envol disposent de différents moyens, l’imitation par exemple. Ici, l’intervenante se place devant l’enfant et lui demande de reproduire ses mouvements. Dans 70 % des cas, l’enfant n’en est pas capable ; il ne sait pas ce qu’on attend de lui ; c’est dire les difficultés auxquelles il fera face pour intégrer la société.

Dans ce contexte, le travail de L’Envol vise, ultimement, à permettre au plus grand nombre de ces enfants de s’intégrer au CPE, à la maternelle, et de façon plus générale, au milieu scolaire. Plus de 50 % des enfants y arriveront, ce qui représente un excellent résultat selon le centre intégré de santé et de services sociaux (CIUSSS).

Les parents ne sont pas laissés pour compte. Eux qui arrivent souvent en deuil à la porte de L’Envol, parce que leur enfant ne se développe pas naturellement, découvrent, grâce à l’organisme, différentes méthodes et moyens à même de les aider à mieux comprendre leur enfant et de les soutenir dans leurs interventions à la maison.

Il y a maintenant plus de vingt-cinq ans que L’Envol s’affaire à cette mission ; vingt-cinq ans qu’il ne cesse de se développer et d’étendre son influence en faveur des enfants à qui il vient en aide et de leurs parents qu’il soutient. Vingt-cinq ans d’engagement à la faveur de notre communauté, c’est déjà largement suffisant pour justifier l’hommage que nous lui rendons. Mais il y a plus.

Au fil des années, L’Envol a aussi formé plus de 2 000 intervenants de divers organismes ou de diverses institutions. On parle ici de professeurs, d’éducateurs, d’orthopédagogues, de responsables de service de garde ou, encore, d’aides pédagogiques.

En outre, pas moins de 18 organismes ou institutions (CLSC, écoles, CPE et autres) font régulièrement appel à L’Envol, à sa psychoéducatrice ou à son orthophoniste. Le CIUSSS profite également de son expertise et de sa compétence, tout comme la commission scolaire d’ailleurs.

Par la négative, la réussite et la notoriété de l’organisme se manifestent également (malheureusement, dira l’équipe, qui voudrait traiter tout le monde, tout de suite) par une liste d’attente et par le fait que sans L’Envol nombre de ces enfants se retrouveraient en rupture de service ou bénéficieraient d’un service restreint.

Enfin, et autre signe de reconnaissance, Autisme France a accrédité L’Envol avec la plus haute distinction. Et, plus encore, l’organisme d’accréditation a récupéré cinq des pratiques de L’Envol qu’il considérait comme remarquables.

Voilà, c’est tellement peu ce que nous venons de dire ; en tout cas, ça reste insuffisant pour être à la pleine hauteur de l’œuvre. Alors, terminons simplement : quand une communauté bénéficie d’un tel organisme en ses murs pour prendre soin de ses enfants en difficulté, c’est qu’elle est privilégiée. Et nous sommes grandement privilégiés à Victoriaville d’avoir le Centre de stimulation L’Envol. L’honneur qui lui est rendu aujourd’hui est hautement mérité.

 

M. Renald Jacques

« Un homme de peu de mots, mais un homme efficace », voilà comment ceux et celles qui ont eu la chance de collaborer avec lui, à un moment ou à un autre, dans un projet social ou un autre, décrivent Renald Jacques.

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M. Renald Jacques

Un homme qui a, bien sûr, laissé sa trace dans le paysage architectural de Victoriaville à titre d’entrepreneur en construction, mais qui l’a également laissée dans le développement de notre communauté.

Natif de Princeville, Renald Jacques a treize ans lorsqu’il délaisse l’école pour aller sur le marché du travail. Contrairement, toutefois, à ce que son geste pourrait laisser croire, ses ambitions sont grandes et il dira à ses amis en quittant, « Un jour, je signerai beaucoup de chèques de paie. » L’histoire lui a donné raison.

Aujourd’hui, l’entreprise Jacques Construction fondée en 1967, devenue depuis Groupe Jacques immobilier et services, a à son actif la construction de quelque 5 000 unités d’habitation tous genres confondus (maison familiale, immeuble à logements multiples, résidence pour aînés, espace à bureaux, espace commercial…). Voilà une feuille de route bien impressionnante et digne de mention. Mais ce n’est pas pour cette raison, en tout cas pas directement, que l’Ordre Victorien a retenu la candidature de Renald Jacques.

Certes, le parcours de l’homme lui a permis, à différentes occasions, de faire rayonner au-delà des limites de la ville le nom de Victoriaville, comme lorsqu’il a été président provincial de l’APCHQ (l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec). Rappelons qu’à ce moment l’organisme échangeait avec les ministres Landry (Bernard) et Chevrette (Guy) pour plaider, avec d’autres, pour l’instauration d’une politique provinciale d’habitation.

En réalité, si l’Ordre Victorien a tenu à rendre hommage à monsieur Jacques, c’est pour sa vision pérenne de l’entreprise, vision qui a profité au développement de notre communauté, et pour son implication sociocommunautaire majeure.

De tout temps, Renald Jacques a voulu construire une entreprise qui lui survivrait et qu’il pourrait léguer non seulement aux siens, mais également, et d’une certaine manière, à la communauté. Pour lui, cette entreprise ne devait pas seulement lui permettre de gagner sa vie, mais elle devait également renforcer l’économie du milieu. Cette vision, entendre cette préoccupation sociale singulière, est des plus méritoires et elle l’est d’autant qu’aujourd’hui Groupe Jacques est solidement implantée et laisse entrevoir, plus que jamais, un brillant avenir tant à l’avantage de ceux et de celles qui y travaillent que de la communauté en général.

Là ne s’arrête pas le mérite de Renald Jacques. Au-delà de cet aspect, ce dernier n’hésite jamais à mettre l’épaule à la roue quand vient le temps de soutenir une cause ou un organisme. Mécène accompli (il n’aime surtout pas l’entendre dire), il est d’un naturel volontaire. Aussi, il existe bien peu de causes, s’il en existe, qui n’ont pu bénéficier de son soutien financier ou d’influence. « Si tu reçois de la vie, tu dois aussi redonner », aime-t-il répéter ; c’est ce qu’il dit et c’est ce qu’il fait.

Au nombre de ses causes de prédilection, on note celle de la Fondation À Notre Santé de Hôtel-Dieu d'Arthabaska (HDA) pour laquelle il s’est directement impliqué. Collecteur de fonds n’a rien d’une tâche « sexy », c’est même passablement ingrat. Règle générale, une fois qu’on s’y est prêté, on laisse la place à d’autres. Dans le cas de l’Hôtel-Dieu, Renald Jacques a remis ça trois fois. D’abord, il a agi à titre de président d’honneur ; puis, lors de la campagne de 2007, il est venu prêter main-forte au président de l’époque, l’ex-maire Pierre Roux de qui, dit-il en esquissant un sourire, il a beaucoup appris pour devenir un collecteur performant. Enfin, il a agi à titre de responsable des dons majeurs (100 000 $ à 500 000 $) lors de la campagne de 2017, présidée par monsieur Alain Lemaire, et qui a récolté plus de 12 millions de dollars.

Répit jeunesse, organisme qui vient en aide aux jeunes en difficulté, est une autre cause chère à Renald Jacques. Dans son esprit, c’est à la fois un acte de solidarité humaine et de vision d’avenir. De solidarité humaine, parce que tous et toutes ne naissent pas dans les mêmes conditions, avec les mêmes avantages. Dès lors, il considère que ceux et celles qui connaissent des débuts plus difficiles doivent être soutenus pour pouvoir vivre en toute dignité et contribuer, à leur tour, au devenir de la communauté, d’où l’idée de vision.

Aussi, en 2011, quand l’organisme a eu besoin de loger convenablement l’école de la rue, sa garderie pour ses élèves-parents, les travailleurs de rue et leur café des jeunes, il a fait un don exemplaire afin d’en inciter d’autres à en faire autant. En moins d’un mois, le million nécessaire était amassé.

Quelques années plus tard, en 2016, alors que l’organisme vivait, cette fois, une situation financière catastrophique qui menaçait sa survie, monsieur Jacques a, une nouvelle fois et toujours sans hésiter, prêté main-forte. Aujourd’hui, l’organisme a plus que jamais le vent en poupe, et ce, pour le plus grand bien des jeunes au parcours ardu qui y trouvent l’aide nécessaire. Pour le plus grand bien de la communauté également, qui, de son côté, bénéficie ainsi d’un outil exceptionnel pour aider ses jeunes en difficulté et, collatéralement, pour favoriser la sécurité et la qualité de vie du milieu. Évidemment, M. Jacques n’est pas le seul responsable de l’essor de l’organisme, beaucoup y ont contribué, mais il en est certes la bougie d’allumage.

Cela dit, et ici encore, il resterait beaucoup à dire sur le récipiendaire de l’Ordre Victorien, comme, par exemple, qu’en 2018 il a remis sa veste de super collecteur de fonds, cette fois au profit de la campagne de financement de la Fondation de l’Ermitage, qui a alors atteint un record encore inégalé.

Mais ça ne changerait rien au total : il a déjà largement mérité l’hommage qui lui est rendu aujourd’hui.

 

Récipiendaires 2021

Lauréats 2021 de l'Ordre Victorien de Victoriaville
Lauréats 2021 de l'Ordre Victorien de la Ville de Victoriaville. Détails.

 

 

M. Daniel Mercier

En plus de sa carrière de 33 ans au Cégep de Victoriaville, Daniel Mercier a été un membre actif au sein du Conseil d’administration de la Caisse Desjardins. Il a soutenu de nombreux projets, apportant une contribution significative à la vie sociale, culturelle, sportive et économique de la région. Au cours de la dernière décennie, il a joué un rôle important dans l’implantation et le développement de la Maison Marie-Pagé, une des causes qui lui tient particulièrement à cœur.

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M. Daniel Mercier

C’est en 1979, à la suite de ses trois années d’études en administration à l’Université Laval, que Daniel Mercier, natif de Tracy, s’est établi à Victoriaville pour en faire sa terre d’accueil.

Lors de sa carrière de trente-trois années au Cégep de Victoriaville, vingt ans à titre d’enseignant en Techniques administratives, six ans comme adjoint à la direction des études, deux ans en tant que directeur des finances et, finalement, cinq ans à la direction des études, Daniel Mercier a été et continue d’être, hors de tout doute, un fier Victoriavillois.

Selon ses paroles, ces années ont été merveilleuses, car elles répondaient à son objectif de doter la région d’un cégep de qualité, autant par la valeur et la réputation de son enseignement que par son implication dans le milieu. Son autre but était de garder nos jeunes chez nous, auprès de leur famille, aussi longtemps que possible. Il se disait qu’en vivant plus longtemps ici et qu’en appréciant toujours davantage notre belle région, les jeunes seraient plus intéressés à s’y établir une fois leur diplomation obtenue.

À son départ pour la retraite, en 2012, un record de 1600 élèves fréquentait l’institution, et tant ces derniers que leurs parents étaient fiers de leur cégep. De plus, grâce à cette augmentation, l’un des premiers objectifs mis de l’avant, soit de permettre aux jeunes de demeurer dans leur région plus longuement, était atteint. Il s’agit là d’un des facteurs importants pour contrer l’exode des jeunes.

En dehors de sa vie professionnelle, Daniel Mercier s’est toujours impliqué dans le milieu par ses actions concrètes. Toujours avec l’objectif de faire de notre région un milieu où il fait bon vivre, il a apporté une contribution significative à la vie sociale, culturelle, sportive et économique.

Il s’est impliqué au sein de la Caisse Desjardins à compter de 1981, en faisant son entrée à la Commission de crédit de la Caisse populaire de Victoriaville. Nommé président du conseil d’administration de la Caisse en 1997, il y a œuvré jusqu’en 2014. Président visionnaire, Daniel Mercier a été un leader important dans la création de ce qui est devenu, en 2011, l’une des plus grandes caisses au Québec : la Caisse Desjardins des Bois-Francs.

Persuadé qu’une caisse en excellente santé financière se doit d’être fortement engagée dans son milieu, il milite pour qu’elle soit omniprésente et soutienne financièrement de nombreuses activités tenues dans la région.

C’est fidèle à cette philosophie qu’il crée le Fonds d’aide aux jeunes entrepreneurs. Ce fonds d’aide régional, administré par chacune des caisses, a pour mandat de procurer des liquidités à nos jeunes entrepreneurs qui veulent se lancer en affaires. Les 18 caisses populaires du secteur des Bois-Francs de l’époque ont consacré environ 200 000 $ à ce projet. Le taux de réussite a été excellent, avec la création d’une centaine d’emplois grâce à la vingtaine de projets soutenus par le programme.

Tout au long de ses années à la Caisse des Bois-Francs, en tant que joueur actif au sein du conseil d’administration, il a accueilli les demandes du volet culturel avec un préjugé favorable. Le FIMAV, le théâtre Parminou, les Fêtes Victoriennes, l’Expo de Victo et d’innombrables autres projets ont été soutenus par la Caisse pendant ses vingt années à la présidence.

Président d’honneur très sollicité, Daniel Mercier s’est impliqué dans toutes les causes pour lesquelles on a eu recours à ses services. Deux lui tiennent particulièrement à cœur : la Maison Fontaine de vie, dont le mandat est d’améliorer l’autonomie et la qualité de vie des personnes ayant un handicap physique, et la Fondation de L’Ermitage, dont il a été coprésident d’honneur avec son épouse, Marie Blais. Cette dernière fondation a pour mission de mobiliser la communauté afin d’être en mesure d’améliorer la qualité de vie des résidents des Centres multiservices de santé et de services sociaux de l’Ermitage et des Bois-Francs, ainsi que celle du Centre d’hébergement de Warwick.

Sous sa présidence, un montant de 20 000 $, somme considérable pour l’époque, a été recueilli pour la Maison Fontaine de vie. Cette somme a été investie à bon escient par le président d’alors, Denis Luneau, qui veillait à ce que chaque sou aille à l’achat d’équipements qui répondent aux besoins des malades.

Sous la présidence d’honneur du couple Blais-Mercier, c’est plus de 350 000  $ qui ont été récoltés pour la Fondation de L’Ermitage, résultat qui surpassait ceux des précédentes campagnes de financement. Les fonds étaient investis dans l’acquisition de fournitures l’année même où ils étaient recueillis.

En 1986, à la demande des dirigeants du Cégep, monsieur Mercier a créé la Fondation du Collège de Victoriaville. Il y a été très actif pendant plus de trente ans, notamment à titre de trésorier au conseil d’administration. À son départ, un million de dollars avaient été recueillis et près d’un demi-million en bourses avait été versé aux élèves. D’autres projets majeurs ont été mis en place sous sa gouverne au Cégep, dont la création du Centre intégré de formation et d’innovation technologique (CIFIT), un établissement à la fine pointe de la technologie pour les élèves du secondaire et du collégial.

Convaincu de la justesse de l’adage Un esprit sain dans un corps sain et soucieux du développement des jeunes et de la réalisation de tout leur potentiel, Daniel Mercier s’est également impliqué en tant que bénévole dans le sport collégial pour les Vulkins de Victoriaville, tant au hockey qu’au football.

Dans les années 90, il a sollicité des dons afin de permettre à l’équipe de football locale d’aller disputer des matchs en France. En plus de jouer le rôle d’organisateur, il côtoyait les joueurs et les suivait sur une base régulière. Lors de retrouvailles qui ont eu lieu l’an dernier, il a été touché de constater la reconnaissance de ces anciens jeunes pour son implication, et pour l’impact bénéfique que la pratique des sports a eu sur leurs études et leur développement personnel. Daniel Mercier demeure convaincu que le collégial est une période riche en développement pour les jeunes.

La retraite ne l’a pas arrêté ! Il s’implique dans deux causes qu’il privilégie depuis le début de sa carrière : les jeunes et les personnes malades, plus particulièrement celles en fin de vie.

Dans l’optique d’aider les jeunes, il siège, en tant que président du comité des prêts, au conseil d’administration des Prêts d’honneur, un organisme à but non lucratif. Il y a quelques années, cet organisme a sollicité 13 entrepreneurs de notre région pour qu’ils ou elles investissent personnellement 10 000 $ dans ce projet. La Caisse des Bois-Francs a supporté l’initiative en contribuant à la hauteur de 150 000 $. Des prêts, d’un montant maximal de 15 000 $ par projet, sont consentis à des jeunes pour pallier les difficultés financières des premières années d’une entreprise. Ces sommes sont prêtées avec pour seul engagement une simple poignée de main.

L’autre cause qui lui tient particulièrement à cœur est la Maison Marie-Pagé. Daniel Mercier s’est impliqué, depuis l’implantation du projet en 2013, en sollicitant des donateurs. Il a contribué à doubler l’objectif initial, qui était d’un million de dollars, et il a présidé le conseil d’administration pendant quelques années. Son apport a permis à l’organisme de continuer à offrir, sous un même toit et dans un cadre familial, des services de soins palliatifs et d’accompagnement de grande qualité, afin d’atténuer la souffrance, tant morale que physique, des résidents en fin de vie.

En terminant, soulignons que l’Ordre Victorien met de l’avant l’implication de personnes qui se sont illustrées dans un domaine qui a fait rayonner la région, et qui ont contribué à son évolution. Hors de tout doute, Daniel Mercier fait partie de ce club sélect.

C’est avec reconnaissance et fierté que nous l’accueillons aujourd’hui dans la grande famille de l’Ordre Victorien.

 

M. Rock Tourigny

Soucieux du bien-être de l’ensemble des individus, Rock Tourigny a œuvré à l’amélioration de la condition de vie des gens de sa communauté et d’ailleurs. Bien connu pour le Groupe Solidarité Jeunesse qu’il a mis sur pied, il a permis à de nombreux jeunes de s’ouvrir sur le monde, tant par des actions bénévoles à l’échelle locale, que par des stages humanitaires à l’international. Il a aussi participé à de nombreux projets visant au mieux-être de tous, incluant la création du Hublot, devenu la Maison Raymond-Roy, le projet Boîte à lunch, la journée Normand-Maurice et la journée Raymond-Roy.

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M. Rock Tourigny

Rock Tourigny occupe le deuxième rang d’un trio de garçons d’une famille victoriavilloise. Après ses études primaires, il fréquente l’école Massicotte – l’école secondaire des garçons – puis la polyvalente. Par la suite, il obtient un baccalauréat en théologie de l’Université du Québec à Trois-Rivières et une maîtrise, dans la même discipline, de l’Université de Sherbrooke. Il pense brièvement à la prêtrise, mais il opte finalement pour la vie laïque.

Il arrive sur le marché du travail dans une période de crise économique, où le chômage est élevé, particulièrement dans son domaine. C’est en 1982 qu’il décroche son premier emploi, au Café Chrétien. Il met sur pied la première vente de pain du Vendredi saint, au bénéfice des gens dans le besoin, ainsi que la fête de Noël pour les personnes seules. Cette œuvre est poursuivie par la Communauté du Désert, un lieu où il a résidé et qui représente un moment tournant dans sa vie. 

En 1984, il entre à l’emploi de la commission scolaire régionale des Bois-Francs, devenue le Centre de services scolaire des Bois-Francs, comme animateur de pastorale pour les élèves de l’école Saint-Wilfrid. En 1986, il collabore avec André Genest, Aline Vadnais, puis avec le père Cico d’Haïti ainsi que le père Jacques Giroux, missionnaire au Nicaragua. Ces mentors inspirants ont eu une influence déterminante sur son implication. Par ailleurs, il répète souvent que sans sa collègue Francine Boivin, sans les professeurs, les professionnels du milieu scolaire, les bailleurs de fonds, les surveillants, les bénévoles, les autres collaborateurs et, évidemment, les jeunes, il n’aurait pu concrétiser tous ces projets.

Dans ces mêmes années, avec Aline Vadnais et Jacques Lemay, il fonde La Flambée, pour les 18-30 ans, et prend le relais de l’organisation de la marche du Rallye Tiers-Monde durant trois ans.

En 1988, avec l’abbé Raymond Roy et le frère Henri, il met sur pied Le Hublot, devenu la Maison Raymond-Roy, dont la mission est d’héberger des jeunes sans domicile et de favoriser leur insertion sociale. Son implication dans la Maison Raymond-Roy s’est poursuivie jusqu’à tout récemment. 

Désireux d’approfondir la prise de conscience des jeunes qui souhaitent s’impliquer pour les démunis, Rock Tourigny met sur pied le Groupe Solidarité Jeunesse. Ce réseau d’action bénévole se compose d’étudiants des écoles secondaires Le tandem et Le boisé. Chaque année, autour de 150 jeunes, de tous les niveaux, se joignent au groupe, dont plusieurs anciens qui continuent de s’impliquer. Par leurs actions volontaires et leur travail solidaire, ils viennent en aide aux plus démunis afin d’améliorer leur qualité de vie et leur intégration dans la communauté, que ce soit à l’échelle locale ou régionale.

En 1991, Rock Tourigny songe à élargir les horizons des jeunes sur le plan international, en leur faisant vivre des stages à Haïti. C’est ainsi qu’un premier stage se concrétise en 1993. C’est un choc pour ces étudiants qui passent du confort d’une société riche au dénuement total. Considérant la situation politique souvent chaotique à Haïti, et par souci d’assurer la sécurité des stagiaires, ils se rendent plutôt au Nicaragua en 1994, puis éventuellement en Équateur. À ce jour, des liens sont maintenus avec ces trois pays, où l’aide bienveillante des gens de Victoriaville est très estimée.

Depuis 1993, ce sont plus de 1000 étudiants qui ont pris part à ces stages. Les répercussions dans leur vie sont majeures. Conscients de l’impact positif de leurs actions, notamment en ce qui concerne le renforcement de l’estime personnelle des plus démunis, plusieurs jeunes continuent de s’investir dans différentes causes. Il y a également beaucoup d’entre eux qui, développant leur conscience sociale et leur engagement dans les camps et stages, se sont découverts et sont devenus des travailleurs sociaux, des éducateurs et d’autres professionnels qui visent à améliorer le sort de ceux qui sont dans le besoin.

En 1998, lors de la crise du verglas, Rock Tourigny coordonne, avec le soutien de l’équipe de Solidarité Jeunesse, les bénévoles qui voient à assurer le bien-être et la sécurité des personnes hébergées à la polyvalente.

En 2000, alors qu’il discute avec sa collègue Claire Francoeur, à propos de la difficulté de certains jeunes des milieux défavorisés à se nourrir adéquatement, cette dernière a l’idée de trouver des fonds pour leur offrir des cartes repas afin qu’ils puissent profiter de la cantine scolaire. Tous deux se mettent aussitôt à la recherche de financement et une trentaine d’étudiants qui fréquentent la polyvalente de Victoriaville bénéficie de ce soutien. Le projet prend de l’ampleur et, avec la collaboration des travailleurs et des bénévoles du Restaurant Populaire, le projet Boîtes à lunch naît. Une subvention de la municipalité de Victoriaville a, par la suite, permis d’élargir l’offre aux écoles primaires. Ainsi, ce sont plus de 90 boîtes à lunch qui sont distribuées quotidiennement. L’ajout de subventions permettra d’offrir le service à l’ensemble des écoles de la MRC.

Toujours au début des années 2000, Rock Tourigny, n’étant jamais à court d’idées et de projets, met en place la Fondation Solidarité Jeunesse qui sollicite des dons, entre autres lors de journées d’emballage dans les épiceries. C’est également la Fondation qui administre les stages et alimente un fonds de secours permettant, au besoin, les rapatriements d’urgence.

En 2001, l’école Le boisé devient l’hôte d’une fête de Noël, avec déjeuner, activités ludiques et présents pour les gens défavorisés. Cette fête est animée par les jeunes de Solidarité Jeunesse. Environ 400 invités y prennent part, dont 200 enfants. Depuis quelques années, les nouveaux arrivants sont de plus en plus nombreux et la collaboration du Comité d’accueil international des Bois-Francs est précieuse.

Avec les animateurs de vie spirituelle et d’engagement communautaire, Rock Tourigny organise la première collecte de résidus domestiques dangereux (RDD), qui devient quelques années plus tard la Journée Normand Maurice. Avec les années, de nombreuses municipalités ont participé à l’événement, qui en est maintenant à sa seizième édition. Les jeunes s’impliquent également dans la préparation et la distribution de 8000 sacs de compost remis à la population.

À compter de 2007, Rock Tourigny organise des stages pour une vingtaine d’étudiants dans la réserve crie de Waskaganish, à 400 kilomètres au nord de Matagami, et dans celle des Montagnais et Innus de Betsiamites, au nord de Baie-Comeau. En plus d’apprendre aux jeunes à connaître les Premières Nations, cette expérience leur permet de créer des liens, de réduire les préjugés et d’apprendre à vivre dans la nature.

En 2010, Rock Tourigny et son équipe mettent sur pied la Journée Raymond-Roy. La tenue de cet événement permet à près de 1000 personnes, dont plusieurs centaines d’enfants des services de garde et du primaire, de prendre part aux activités familiales hivernales, animées par plus d’une centaine d’étudiants du secondaire. Les dons amassés durant cette activité permettent de soutenir le Restaurant Populaire ainsi que l’œuvre des Boîtes à lunch.  

Actif plus que jamais, en 2013, il prend en charge le Restaurant Populaire qui dispense ses services depuis 1983. Il trouve le financement qui lui permet d’engager du personnel, dont Catherine McCrea qui est chargée de l’incorporation officielle de l’organisme, et Claude-Marie Côté-Dion, dont le mandat est de mettre sur pied, coordonner, développer et organiser la préparation et la distribution des boîtes à lunch.

Sur le plan personnel, il peut compter sur l’appui et le soutien de sa grande amie, Louise Côté, depuis près de 30 ans. Ils accueillent leur fille Laurence en 2002 et sont maintenant très fiers de voir qu’elle suit leurs traces en s’impliquant socialement.

Lorsqu’il aura le temps de prendre sa retraite, ce qui n’est pas dans ses plans à court terme, Rock Tourigny envisage de parfaire ses études, notamment en théologie. Il cherchera également à parfaire ses connaissances à propos des peuples autochtones, qui ont tant à nous apprendre.

L’implication de cet humaniste infatigable, qui a contribué à l’amélioration de la qualité de vie des membres de sa communauté et dont les réalisations sont souvent citées en exemple, a été soulignée à quelques reprises. Il a été, entre autres, récipiendaire du Prix du Syndicat local, du Prix Forum Environnement responsabilité sociale et d’un prix de reconnaissance du Syndicat des professionnels.

En terminant, Rock Tourigny a su, toute sa vie, donner corps à un verset du Dhammapada, l’un des textes bouddhiques les plus anciens :

« De même qu’un roc [Rock] massif n’est pas ébranlé par la tempête, ainsi le sage n’est pas agité par le blâme ou la louange. »

C’est avec reconnaissance et fierté que nous l’accueillons aujourd’hui dans la grande famille de l’Ordre Victorien.

 

Centre de prévention suicide Arthabaska-Érable

Par ses actions de sensibilisation, d’intervention et d’éducation, le Centre de Prévention suicide Arthabaska-Érable accomplit une mission fondamentale, soit de promouvoir la vie. Depuis ses débuts en 1986, l’organisme continue de développer son offre de services afin de répondre aux besoins des individus en crise, mais aussi des proches endeuillés à la suite d’un suicide. Consciente de l’accroissement de la détresse, notamment chez les jeunes, l’équipe travaille actuellement à développer divers outils, dont une nouvelle ligne d’écoute téléphonique et un nouveau programme de prévention.

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Centre de prévention suicide Arthabaska-Érable

L’histoire du Centre de prévention suicide Arthabaska-Érable s’amorce en 1986, alors que débutent les activités d’un groupe de bénévoles supportés par l’organisation communautaire du CLSC de l’Érable. Leur objectif : prévenir le suicide sur le territoire de la MRC de l’Érable. En 1987, un service d’intervention destiné à la population voit le jour et a pour mandat de répondre aux appels de détresse psychologique. En janvier 1995, l’organisme est incorporé sous l’appellation « Réseau de Prévention Suicide des Bois-Francs inc. (RPSBF) ». Le service d’intervention téléphonique couvre dès lors la population de la MRC d’Arthabaska, incluant Victoriaville, en plus de celle de l’Érable.

Dès 1994, le RPSBF amorce des campagnes massives de représentation – des programmes en prévention du suicide sont implantés dans les milieux scolaires (S’en parler pour s’entraider), d’autres sont développés et implantés en milieu collégial (Prévention du suicide et promotion de la santé mentale) ou encore en milieu de travail.

En 1999, en collaboration avec des partenaires locaux, la première édition de la désormais renommée activité-bénéfice annuelle voit le jour. C’est l’occasion parfaite de rencontrer la population, d’échanger auprès d’elle et de faire connaître la mission de l’organisation, tout en amassant des fonds pour consolider et peaufiner l’offre de services psychosociaux. En parallèle, l’organisation développe son offre de services et œuvre désormais auprès d’une clientèle plus large, soit les personnes endeuillées à la suite d’un suicide. Sur la scène régionale, de nombreux acteurs se mobilisent de plus en plus à l’égard de la problématique du suicide. Le Comité exécutif en prévention du suicide dans les Bois-Francs, présidé par la coordonnatrice du RPSBF, voit le jour en 2004. Ces travaux débouchent sur la création de nombreux protocoles et trajectoires de services permettant de faciliter l’accès à l’aide aux individus en détresse.

Un vent de changement souffle également au niveau national. En 2005, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) publie son Plan d’action en santé mentale 2005-2010 dans lequel il recommande la mise en place de réseaux de sentinelles en prévention du suicide. Au RPSBF, ce projet s’actualise en 2008 alors que débutent les travaux visant la mise en place des réseaux de sentinelles en milieu agricole, jeunesse, adulte et aîné, de même que le développement des outils visant le soutien, le suivi et l’encadrement des sentinelles.

En 2014, l’organisation s’offre un renouveau et modifie sa dénomination sociale. Dès lors, le RPSBF devient le « Centre de prévention suicide Arthabaska-Érable Inc. (CPSAE) ». Les efforts locaux, régionaux et nationaux entrepris en prévention du suicide continuent de se multiplier et portent fruit – la région sociosanitaire de la Mauricie et du Centre-du-Québec passe du 3e rang au 8e rang en en ce qui concerne le taux ajusté de suicide par 100 000 personnes. Entre 2013 et 2019, le nombre d’interventions réalisé annuellement croît en flèche et surpasse la barre des 4 000. En parallèle, le Centre de prévention suicide Arthabaska-Érable poursuit ses divers partenariats et demeure un acteur important de concertation en termes de prévention du suicide, que ce soit au niveau local, régional ou national en synchronie avec les instances du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS-MCQ) et des Centres de prévention suicide de Drummondville et de Trois-Rivières.

En 2019, plusieurs individus et acteurs issus de la communauté se mobilisent et organisent un événement de sensibilisation d’une ampleur inégalée en termes de prévention du suicide au Québec : le spectacle-bénéfice RESTE. Ces gens du milieu interpellent le Centre de prévention suicide Arthabaska-Érable qui collabore à cette campagne. Porteuse de la volonté d’une communauté unie contre le suicide, cette activité a permis la conception et la diffusion d’une capsule de sensibilisation vue plus de 2 800 000 fois à travers le Québec. Bénéficiant de l’appui de la ministre de la Santé et du bureau du premier ministre, la capsule est sur-le-champ annoncée comme étant un franc succès et sera par la suite traduite en anglais au bénéfice de la jeunesse anglophone.

Le mois de mars 2020 vient par la suite chambouler l’existence de tout un chacun – c’est l’arrivée de la pandémie de la COVID-19. Des vies basculent, les gens se retrouvent isolés, l’épuisement collectif est palpable et la détresse psychologique s’accroit. Le Centre se joint dès lors aux intervenants de première ligne et vient appuyer les partenaires du réseau public et privé en lien avec l’augmentation des demandes de services psychosociaux. À son paroxysme, l’organisation enregistre une hausse de 27% du volume de demande de services, avec une moyenne de 15% d’augmentation depuis le début de la pandémie.

De nos jours

L’année 2021 s’amorce sous le signe du renouveau pour le Centre de prévention suicide Arthabaska-Érable. Monsieur Marc-Antoine Breault prend la barre de la direction générale de l’organisation et, à l’aide d’une équipe proactive, professionnelle et humaine, de même que d’administrateurs et d’administratrices chevronnés, s’amorce un développement des services à la communauté.

Une nouvelle ressource d’intervention psychosociale se joint à la permanence de l’organisation et permet dès lors d’accroître la plage horaire de services de proximité. De nombreux projets voient le jour, toujours dans l’objectif de contribuer à la réduction du nombre de suicides, mais également de favoriser le développement de facteurs de protection chez la population.

Parmi ces projets, notons la mise en place d’une nouvelle ligne d’écoute téléphonique qui verra le jour en octobre 2021 et, dès janvier 2022, d’un groupe de soutien hebdomadaire afin d’accompagner les individus endeuillés par suicide dans ce cheminement complexe et douloureux.

À l’écoute des enjeux en lien avec l’accroissement de la détresse psychologique chez la jeunesse québécoise, le Centre de prévention suicide Arthabaska-Érable œuvre actuellement au développement d’un nouveau programme de prévention primaire multimodale, coconstruit de façon interdisciplinaire avec les acteurs des MRC d’Arthabaska et de l’Érable. Ce projet comporte des volets de sensibilisation, d’éducation, d’implantation, ainsi qu’un aspect technologique.

De même, soucieux du bien-être des collectivités et désirant contribuer au développement de facteurs de protection en milieu corporatif, l’organisation amorcera également en 2022 sa campagne « Semeurs d’espoir » afin de permettre aux organisations d’outiller leurs employés en termes de bien-être psychologique et de santé mentale.

La promotion de la vie

Dans son essence même, que ce soit via la réalisation d’intervention de crise, d’opérations d’urgence, de sensibilisation ou de formation, le Centre de prévention suicide Arthabaska-Érable a pour mandat de promouvoir la vie.

Néanmoins, rien de cela ne serait possible sans la collaboration de la communauté, des membres de l’organisation, de ses administrateurs, de l’équipe permanente, du Comité des partenaires - œuvrant année après année à la préparation de l’activité-bénéfice d’autofinancement -, des Comités cliniques, du Comité du spectacle-bénéfice RESTE, de même que d’autres acteurs du réseau communautaire, public et privé. C’est cette intelligence collective qui permet à l’organisation de décupler ses efforts et de contribuer à sauver des vies.

Un proverbe africain illustre d’ailleurs très bien ce principe : « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ». Avec une telle communauté, soudée et unie contre le suicide, nul ne saurait dire qu’elles seront les limites du Centre de prévention suicide Arthabaska-Érable.

 

M. Thomas Grégoire

Récipiendaire à titre posthume 2021

Thomas Grégoire a contribué au développement économique de la région en fondant l’entreprise T. Grégoire, devenue Vic Metal inc., puis Vicwest. En plus d’être un pionnier dans l’industrie du revêtement métallique, il a été très actif au sein de sa communauté, en apportant son support à des organismes humanitaires, sociaux et sportifs. Monsieur Grégoire a occupé le rôle de conseiller municipal, a compté parmi les membres des Chevaliers de Colomb et a été le président fondateur de l’Œuvre des terrains de jeux de Victoriaville (OTJ).

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M. Thomas Grégoire

Thomas Grégoire, fondateur de T. Grégoire, qui deviendra Vic Metal inc. en 1954 et Aciers Vicwest inc. à compter de 1986, est considéré comme le pilier de la fabrication de revêtements métalliques au Québec. Monsieur Grégoire a su développer ce nouveau créneau ayant permis un développement majeur dans le recouvrement de toits de divers bâtiments, plus particulièrement les granges sur nos fermes québécoises. Secondé ultérieurement par ses gendres Robert Caron et Denis Boulanger, cet entrepreneur a grandement contribué, au fil des ans, à l’essor économique de Victoriaville. Le succès de Thomas Grégoire a entraîné plusieurs agrandissements de son usine, une modernisation régulière et l’emploi de centaines de travailleurs requis par la progression de son entreprise.

Thomas Grégoire naît en décembre 1903 à New Britain, Connecticut, États-Unis, alors que ses parents, Philippe Grégoire et Clarisse Nadeau, y vivent depuis quelques années avec l’objectif d’amasser un capital qui leur permettra d’acquérir une ferme ou d’ouvrir un commerce à leur retour au Québec. Lorsque le petit Thomas est âgé de trois mois, ses parents reviennent s’établir à Sainte-Sophie d’Halifax, paroisse qu’ils avaient quittée pour leur séjour aux États-Unis. Le couple achète alors une fromagerie locale.

Lorsqu’il est en âge de travailler, Thomas Grégoire occupe un premier emploi chez un ferblantier-plombier de Plessisville afin d’acquérir une formation dans ces deux métiers. En 1922, il ouvre sa ferblanterie à Asbestos. De 1926 à 1930, à la suite du déménagement de son entreprise à Acton Vale, ses affaires s’avèrent fructueuses. Sa rencontre avec Maria Roy, employée d’une modéliste de chapeaux à Asbestos et dirigeant aussi le central téléphonique local, conduit à un mariage qui est célébré le 22 juin 1926. Cinq filles naissent de cette union, soit Georgette, Denise, Thérèse, Gisèle et Janine.

Robert Caron, gendre de M. Grégoire, écrivait dans son mémoire publié en 2006 : « À 27 ans, étant issu d’un milieu rural, Monsieur Grégoire vivait l’évolution et le développement des modes de vie du fermier. Ingénieux de nature, il flairait cette évolution et il en précédait la croissance. Il était doté d’une perception très juste du développement de l’industrie et des risques à y prendre. Il avait aussi compris que l’agriculture allait se développer et que les cultivateurs devraient mécaniser leurs fermes et construire des bâtiments aux dimensions de plus en plus imposantes et plus résistants aux éléments naturels destructeurs que sont la pluie, le vent, le froid et surtout le feu. »

Dans cette optique, Thomas Grégoire et son épouse se lancent à la recherche d’un endroit où démarrer une industrie de fabrication de tôle galvanisée ondulée et des accessoires appropriés. Eurêka ! Leur choix se porte sur Victoriaville, principalement favorisée par sa situation géographique, à courte distance de plusieurs villes importantes du Québec.

C’est tout un défi en 1930, au début de la crise économique, d’établir une telle manufacture. Thomas Grégoire choisit alors un bâtiment à l’intersection du chemin d’Arthabaska (aujourd’hui le boulevard des Bois-Francs Sud) et de la rue Saint-Antoine, mais, dès 1932, on relocalise l’entreprise T. Grégoire sur la rue Notre-Dame, devenue Est en 1949, en procédant à la rénovation d’une résidence récemment endommagée par un incendie. Puis, une usine avec un bureau est érigée dans l’arrière-cour de la maison. Nous y retrouvons à présent, en 2021, le stationnement Thomas-Grégoire.

Par la suite, liés par une nouvelle amitié, Thomas Grégoire et Maurice Buteau, ingénieur en mécanique, assurent le développement technique et mécanique de l’entreprise. Ainsi, M. Grégoire fait construire sa première presse à onduler les feuilles de tôle galvanisée pouvant atteindre jusqu’à 10 pieds de longueur. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, l’entreprise est en mesure de continuer à approvisionner sa clientèle rurale, malgré les restrictions. Elle conçoit un bidon à lait en tôle étamée (en fer blanc) d’une capacité de 20 à 30 gallons. La fermeture des fromageries de campagne entraîne toutefois la cessation de cette production vers 1952.

Pendant ce temps, afin de s’implanter dans d’autres régions et de développer de nouveaux territoires, l’homme d’affaires crée de nouvelles compagnies. En 1939, Victoria Metallic ltée s’implante à Montréal. Cependant, la presse-guillotine trop bruyante oblige les dirigeants à cesser la production et à ne garder qu’un bureau d’affaires et un entrepôt. En 1944, M. Grégoire fonde, à Québec, Champlain Métal inc., qui devient Tôle Victoria en 1956.

À la suite de plusieurs agrandissements, l’entreprise T. Grégoire poursuit son expansion et désire maintenir l’avance concurrentielle qu’elle détient sur ses compétiteurs. M. Grégoire décide alors de fonder une compagnie incorporée sous le nom de Vic Metal Inc. Il en devient le premier président et il convainc ses gendres Robert Caron et Denis Boulanger de se joindre à lui en tant qu’actionnaires et d’occuper les postes respectifs de vice-président et de secrétaire-trésorier. Tôt en 1953, les dirigeants débutent la construction, le long de la rue de Bigarré, d’une première usine en béton armé et complètement à l’épreuve du feu. La machinerie lourde usagée, achetée à Détroit, États-Unis, permet l’installation d’une ligne de galvanisation conventionnelle qui, après quelques ajustements, se met en branle en avril 1955. Pendant un certain temps, la manufacture de la rue Notre-Dame Est continue de fonctionner.

En plus de consacrer beaucoup de temps à ses affaires, M. Grégoire joue un rôle actif au sein de sa communauté. En politique, il est conseiller municipal de 1943 à 1944. Il est, également, en 1944, président fondateur de l’Œuvre des terrains de jeux de Victoriaville (OTJ). Beaucoup d’autres organismes humanitaires, sociaux et sportifs le comptent parmi ses membres, dont les Chevaliers de Colomb. En 1948, 1949 et 1950, le club de hockey Les Tigres seniors de Victoriaville bénéficie de son soutien en tant que directeur et contributeur financier.

En 1963, il occupe la vice-présidence de la nouvelle entreprise de câblodistribution Vic Trans Air Vision inc. Par ailleurs, à titre de vice-président, il s’implique, en 1963, dans la grande campagne de souscription du Collège de Victoriaville afin de construire un campus collégial, plus particulièrement le Centre académique et celui dédié à l’éducation physique. Il agit aussi comme directeur de la Chambre de commerce senior et comme membre actif de l’Association professionnelle des industriels (API) et du groupement des Manufacturiers canadiens et de l’American Hot Dip Galvanisers Association.

Affecté par des problèmes de vision et une santé chancelante, M. Grégoire entreprend, en 1965, des démarches afin que MM. Caron et Boulanger détiennent la majorité des actions de la compagnie. Ces derniers acquièrent, en 1968, les dernières actions de M. Grégoire, qui devient alors un précieux conseiller. Malheureusement, sa santé continue de se détériorer et il décède en juin 1969, à l’âge de 65 ans.

Aujourd’hui, alors que l’usine Vicwest continue de contribuer à l’économie victoriavilloise en offrant du travail bien rémunéré à de nombreux travailleurs, nous avons un devoir de mémoire à l’égard de Thomas Grégoire qui a fait figure de pionnier dans l’industrie des revêtements métalliques.

Rédaction : Noël Bolduc, Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville

 

Récipiendaires 2019

 

Lauréats 2019 de l'Ordre Victorien de Victoriaville
Lauréats 2019 de l'Ordre Victorien de la Ville de Victoriaville. Détails.

 

 

M. Gaétan Morin

Pour son implication bénévole exceptionnelle pendant plus de 55 ans et sa contribution au développement de notre communauté. Il est connu, entre autres, comme l’un des membres fondateurs de la Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville.

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M. Gaétan Morin

Certains bénévoles ont une forme de militance qui fait en sorte qu’ils sont fréquemment sous les feux des projecteurs. D’autres travaillent dans l’ombre. Gaétan Morin fait sans contredit partie de la deuxième catégorie, malgré ses 55 ans d’implication dans diverses causes.

Même si ses trois enfants et ses dix petits-enfants ont été, sont et seront toujours sa priorité, il s’est largement investi pour le mieux-être de sa communauté. Élevé dans une famille où l’entraide allait de soi, il est motivé par le besoin de tenter d’amoindrir les conséquences des iniquités sociales. C’est ainsi qu’il s’est engagé auprès des jeunes, des familles et des personnes défavorisées.

Son mentor, durant plus de quarante ans, a été Raymond Roy, un prêtre-ouvrier, avec qui il a développé l’organisation communautaire de Victoriaville. Les façons de faire élaborées ici sont devenues un modèle dont se sont inspirées plusieurs municipalités à travers le Québec et à l’étranger. Gaétan Morin a pris part à ce grand chantier social dès ses débuts dans les années 1970. Dans les années 1980, sa contribution s’est poursuivie pour répondre aux besoins criants. On se souvient de cette période comme étant celle d’un inquiétant ralentissement économique causé par les nombreuses fermetures d’usines. Le textile et le meuble, base de la vie économique de Victoriaville depuis près d’un siècle, appartenaient désormais à l’histoire.

Durant cette période, Gaétan Morin s’est impliqué dans les sports amateurs pour les enfants, les siens et ceux des autres; il a contribué à la fondation du Club Optimiste d’Arthabaska; il a mis sur pied un comptoir alimentaire coopératif et une fondation pour le financement de la Maison Raymond Roy, afin d’offrir un gite aux jeunes sans-abri. Il a été actif auprès cette fondation durant dix ans.

Les besoins étant moins criants après la reprise économique, il consacre ses énergies à une autre de ses grandes passions: l’histoire locale. Tout l’intéresse dans notre histoire, autant les lieux physiques que les personnages marquants ou la modeste classe laborieuse, qui ont contribué, chacun à leur façon, à à construire ce que nous sommes et ce qui nous rassemble.

C’est dans l’objectif de découvrir, de conserver, de faire connaitre et de valoriser notre passé et notre patrimoine que Gaétan Morin conçoit des outils pour faire en sorte que le passé reste présent et qu’il ait un avenir.

C’est ainsi qu’il a été l’un des membres fondateurs de la Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville. Il y a occupé le poste de vice-président durant cinq ans et de président durant six ans, jusqu’en 2013. Il a été, tour à tour, délégué, photographe, coursier, animateur, chercheur et instigateur de sa principale source de financement : les déjeuners-conférences.

C’est beaucoup grâce à lui que cette société de référence et d’archives, devenue indispensable, met à la disposition de tous des informations fiables, incontournables, reconnues et appréciées, autant par les institutions que par le grand public. Ces informations ont contribué et contribuent à la rigueur historique qui a fait et fait encore le succès des Fêtes Victoriennes, des célébrations du 150e de Victoriaville en 2011, des expositions, de l’histoire des bâtisses et des lieux, et permettent également de garder vivante la mémoire des personnages qui ont marqué notre histoire.

Il a également contribué à assurer la pérennité de la Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville en mettant sur pied la « Jeunéalogie ». Cette activité, qui est offerte aux jeunes du primaire, du secondaire et de l’école de la rue, a pour but de les intéresser à leurs origines. Ils peuvent ainsi approfondir des notions de chronologie et prendre conscience de ce que le passé leur apporte afin de savoir d’où on vient pour savoir où on va. Ce projet a procuré à l’organisme plusieurs prix prestigieux. Il offre également un soutien technique aux adultes intéressés à découvrir leur généalogie afin qu’ils soient en mesure de comprendre et de raconter leur histoire.

Depuis cinq ans, Gaétan Morin consacre également beaucoup de son temps en recherches pour réaliser un répertoire toponymique qui retrace l’origine du nom de plus de 700 rues et d’une centaine de lieux et de bâtiments. Ces informations, qui seront bientôt difficiles, voire impossibles, à trouver, seront inestimables pour les générations futures.

On lui doit également d’être le pourvoyeur du contenu historique et de la logistique de 15 expositions thématiques à caractère historique. En plus de faire des recherches, il collabore au montage, à l’accueil et à l’animation de ces expositions ouvertes au grand public. Ses objectifs sont d’éveiller la population à la valeur méconnue de notre patrimoine.

Très demandé, il a participé à l’organisation des fêtes du 150e de Victoriaville, où il s’est impliqué dans plus de soixante activités, tout en supervisant l’exactitude des informations historiques utilisées par le comité. Son implication a permis, entre autres, l’édition d’un livre sur les maires de Victoriaville, d’Arthabaska et de Sainte-Victoire.

De plus, il travaille activement, et depuis plusieurs années, à numériser, à l’aide de bénévoles, environ 65 000 photos provenant des archives des journaux locaux, de même que 15 000 photos et documents de diverses provenances. Il est l’initiateur, le concepteur, l’archiviste et le responsable de cette banque de 80 000 photos qui constituent une base de données extraordinaire pour consultation et diffusion.

Gaétan Morin a souligné le tournant du millénaire en s’impliquant dans l’aide internationale au Pérou lors de trois séjours de cinq, sept et dix mois. Ses actions visaient à améliorer les conditions de vie des communautés isolées et démunies de l’Amazonie. Il leur a installé une radio émetteur, amélioré l’alimentation en eau potable, accompagné le prêtre dans ses missions et procédé à diverses constructions. Son exemple a inspiré d’autres bénévoles de la région à s’impliquer dans l’aide humanitaire à l’étranger, ce qui a fait rayonner le nom de Victoriaville un peu partout dans le monde.

C’est dans le but d’apporter sa contribution à mieux outiller le milieu et à collaborer à des causes nobles que Gaétan Morin participe, fonde et organise diverses activités en s’entourant de gens dynamiques et dévoués. Cet homme de coeur est également un rassembleur motivant qui sait apprécier et reconnaitre la valeur du travail des autres.

Pour toutes ces bonnes raisons, en avril 2014, il s’est vu remettre le prix Hommage bénévolat-Québec par le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale pour ses 50 années d’engagement bénévole. Ce prix, remis par le gouvernement du Québec, souligne l’engagement exceptionnel et la précieuse contribution de bénévoles de toutes les régions du Québec. Il vise à récompenser les efforts déployés par des citoyennes et des citoyens dans leur communauté en vue de promouvoir et de favoriser l’essor de l’engagement bénévole.

Homme de coeur, Gaétan Morin cherche constamment à outiller son milieu, à améliorer sa qualité de vie et à alimenter la fierté des gens de Victoriaville. Son implication et son travail ont été et seront encore longtemps un atout essentiel à notre ville.

Il est un exemple de dévouement qui inspire de nombreux bénévoles de la région. Les représentants des organismes qui ont pu bénéficier de ses talents le considèrent comme un militant discret, mais polyvalent, productif, fiable et responsable, qui représente un avantage majeur pour toute organisation.

 

Mme Isabelle Voyer

Pour son apport remarquable au sein de notre communauté régionale. Elle a la conviction profonde qu’il est de notre devoir de prendre soin les uns des autres. Reconnue pour son implication depuis 2007 comme directrice de la Sécurité Alimentaire, elle aura aussi contribué énormément au développement des télévisions communautaires au Québec.

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Mme Isabelle Voyer

Isabelle Voyer considère que nous naissons tous avec des semences. Nous choisissons, consciemment ou non, celles qui nous ressemblent et que nous allons cultiver au cours de notre existence. Voici donc les différentes étapes qui ont mené sa vie, de la germination à la moisson.

Elle nait à Beauceville en 1958, troisième d’une famille de six enfants, dont cinq filles. Elle est la seule que son père, alors médecin généraliste, a mise au monde. Quand elle a deux ans, la famille s’installe en Pennsylvanie, le temps que son père fasse sa spécialisation en psychiatrie. L’année de ses cinq ans, la famille revient s’installer au Québec, à Outremont plus précisément. Puis, la famille s’établit à Arthabaska, où le père ouvre le département de psychiatrie de l’hôpital en 1969.

Isabelle Voyer apprend à s’exprimer par l’écriture rapidement, parce qu’elle lit beaucoup et, surtout, parce que sa mère impose des pensums, des dissertations, comme punitions pour parfaire son éducation. Il faut croire qu’Isabelle était dissipée, car elle a appris avec brio à structurer et à exprimer clairement sa pensée, qu’elle enrobe d’un humour unique!

Alors qu’elle a 17 ans, elle déménage en appartement avec sa soeur revenue à Victoriaville et elle quitte le cégep après 4 mois. C’est pendant son bref séjour au cégep qu’elle rencontre des membres du théâtre Parminou. Cette forme différente de théâtre est une révélation et elle décide de faire une demande d’admission à l’École nationale de théâtre. Elle y passe une audition, particulièrement intimidante, pour y être admise. La lettre de refus qu’elle reçoit a un effet dévastateur sur sa confiance en elle. Mais elle se console en apprenant que plusieurs comédiens actifs ont essuyé des refus de l’École nationale de théâtre ou des conservatoires.

S’ensuit une période bohème qui l’amènera à s’inscrire aux ateliers de théâtre du Parminou, à devenir membre d’une troupe de théâtre amateur, La Mitaine à mi-temps, et à faire partie d’une équipe financée par Canada au travail pour la rédaction, la publication et la distribution gratuite de La revue de la cantonade. Au cours de l’année, il y a la publication de 10 numéros de 24 à 36 pages. Les sujets sont variés, tout en laissant une place prépondérante au domaine culturel.

Pendant sa période bohème, sa soeur, inquiète de son oisiveté, l’amène au CRIS (Centre de relèvement et d'information sociale) où l’abbé Raymond Roy, qui est à l’origine, avec d’autres, de la naissance du mouvement communautaire dans la région, retient ses services pour l’été. C’est là que les semences d’Isabelle Voyer ont germé, alimentées par ses valeurs et par la prise de conscience de l’importance d’une plus grande justice sociale. Elle a développé ses capacités d’accueil, de partage, d’empathie, d’acceptation et de respect exempt de jugement. Même si elle ne l’avait pas vécu, elle a été témoin de la vulnérabilité qui engendre la pauvreté, sur tous les plans. Dès ce jour, son engagement, et même sa vocation, a été de travailler au bien commun, au partage des richesses, des outils, de l’espace citoyen pour tous et toutes, et plus particulièrement auprès des rejetés, des marginaux, notamment des personnes exclues, sans voix, vulnérables, à qui on se doit de faire une place dans notre monde.

Elle oeuvre ensuite à la Maison des femmes, de 1984 à 1989. Ce passage est déterminant en ce qui concerne son militantisme et la structure de ses habitudes de travail, car elle avait une chronique hebdomadaire à produire. Ces cinq années lui permettent de forger sa carrière professionnelle et contribuent à la faire connaitre. Elle travaille ensuite un an aux Publications Mille-feuilles, qui font une revue de presse sur le mouvement communautaire.

Puis, elle est la coordonnatrice de la Télévision communautaire des Bois-Francs de 1990 à 2001, passage aussi déterminant qu’exigeant. Au départ, elle souhaite conserver et faire rayonner les valeurs communautaires, tout en maintenant l’accessibilité du média à l’ensemble de la communauté, et plus particulièrement aux milieux populaires. Elle réussit, mais au prix de luttes épiques. De plus, elle doit non seulement défendre la mission et les façons de faire de la TVCBF, mais, surtout, son droit d’exister!

Dans cette lutte, comparable à celle de David contre Goliath, elle étudie la règlementation canadienne en matière de programmation communautaire, afin de mieux outiller ses représentations devant le CRTC. En 1994, elle se présente devant le CRTC; la TVCBF voit alors son budget bondir de 15,000$ à 150,000$. Puis en 2000, en mobilisant la population pour contrer la menace de fermeture de la TVCBF et d’autres télévisions communautaires par Vidéotron, elle contribue à forcer un examen pancanadien de la règlementation du CRTC en matière de programmation communautaire.

Aguerrie et renseignée, Isabelle Voyer participe à la mise en place de la Fédération des télévisions communautaires autonomes du Québec, dont le bureau était à Plessisville. Elle y travaillera d’ailleurs durant quatre ans, de 2003 à 2007, après un court passage de deux ans comme adjointe à la direction générale du Festival international de musique actuelle de Victoriaville.

Elle réalise alors que le travail de terrain et les contacts directs lui manquent. En 2007, elle postule pour devenir directrice de la Sécurité alimentaire. La mission de l’organisme l’interpelle et elle sent qu’elle y sera à sa place. Son intuition a vu juste, car elle y est toujours. Bénéficiant de l’excellent travail des directrices précédentes, qui ont développé différents moyens d’autofinancement, elle se consacre à la poursuite du développement de l’organisme, tout en maintenant sa santé financière. Cette dimension du travail l’amène à établir des contacts avec la communauté des affaires et les donateurs, ce qui l’intimide encore, tout en privilégiant la relation directe avec la population et les bénéficiaires.

L’organisme, qui répond à un besoin de base, emploie 5 personnes: une coordonnatrice, une adjointe de la coordination, une adjointe aux opérations, un commis d’entrepôt et un commissionnaire chauffeur. Conformément aux orientations prises lors de la planification stratégique en 2013, Isabelle Voyer a dirigé l’équipe de travail dans plusieurs projets : distributions en milieu rural, ouverture aux personnes de plus de 65 ans, acquisition de nouveaux équipements - comme une chambre froide, une chambre congelée ou la réfrigération du camion -, implantation d’un nouveau volet de formation et d’activités visant l’autonomie alimentaire des utilisateurs (potager, ateliers de cuisine, etc.).

Même si elle a réussi à faire augmenter le budget suffisamment pour acheter des denrées fraiches lors des baisses d’approvisionnement, elle considère la subvention du gouvernement du Québec, qui ne représente que 28% du budget, comme nettement insuffisante, voire insultante, face à l’immense appui de la communauté, dont la Ville de Victoriaville qui est un contributeur financier majeur en plus de soutenir matériellement l’organisme par l’intermédiaire de différents services municipaux.

Consciente qu’il reste encore beaucoup à faire pour augmenter la récupération alimentaire sur le territoire, redistribuer la nourriture non utilisée et éviter le gaspillage, Isabelle Voyer explore les voies de développement, mobilise et guide l’équipe de travail pour atteindre ces objectifs.

Certaines personnes ont recours à la Sécurité alimentaire pour une courte période, le temps de se retourner, alors que pour d’autres c’est un besoin à long terme. Ce qui est constant, c’est la pauvreté, qui se manifeste de plusieurs façons. Sensible à la vulnérabilité, à la désorganisation, au désarroi, à l’humiliation parfois, à la détresse souvent, Isabelle Voyer a à coeur de bien accueillir les usagers pour ensoleiller leur journée. Elle considère que c’est plus qu’un sac de denrées qu’ils viennent chercher. C’est un intermède à leur solitude, une occasion d’échanger et de s’ouvrir sur leurs besoins, ce qui lui permet de les référer à d’autres organismes qui pourront les aider. Elle accorde une attention particulière aux besoins des immigrants. Elle se sent responsable de bien les accueillir et de leur faire sentir qu’ils sont les bienvenus et ont leur place chez nous.

Aujourd’hui, l’’approche de l’âge de la retraite fait en sorte qu’elle se voit autrement. N’ayant plus trente ans, elle ne milite plus de la même façon. Son engagement est toujours le même, mais ses angles se sont assouplis et sa parole est moins primesautière. Le décès de ses parents l’ont amenée à poser un regard différent autour du monde qui l’entoure, afin de mieux le voir, de mieux le saisir.

Lors de l’enterrement de son père, elle a clairement ressenti que ses racines s’étaient déployées ici. En voyant le jardin communautaire, les bacs où poussent les légumes autour de la place communautaire et les jardins des utilisateurs de la Sécurité alimentaire, elle se dit qu’elle serait fière de montrer tout ça à son père, lui qui a toujours cultivé de grands potagers, mais qui, surtout, par sa pratique humaniste, lui a transmis un peu de ses responsabilités : accueillir et soulager.

Elle est consciente qu’elle a de la difficulté à mettre ses limites au travail. Elle a délaissé le théâtre, mais fait partie d’une chorale, Les Chante-Dames, ce qui lui permet d’oublier ses soucis et de faire le plein de beauté par la musique. Elle n’a jamais fait de plan de vie, ni eu de projets de carrière, ni pensé à l’avenir. Elle considère que chaque jour qui commence est un défi qu’il faut relever le mieux possible. Elle a le doute facile, mais la conviction profonde qu’il est de notre devoir de prendre soin les uns des autres. Plus tard, elle prendra le temps de prendre son temps, de flâner et de voyager plus souvent. En attendant, comme le disait Coluche: C’est pas vraiment de ma faute si y’en a qui ont faim, mais ça le deviendrait si on y changeait rien.

 

Répit Jeunesse

L’organisme Répit Jeunesse a reçu l’Ordre Victorien pour le rôle essentiel et déterminant qu’il occupe auprès des jeunes de notre communauté. Il offre un rempart solide aux jeunes qui traversent une période critique. L’apport de l’organisme, depuis 1993, résonne partout sur le territoire grâce à des projets tels que le Cirque du monde, D’école de la rue et l’Oppidum Café.

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Répit Jeunesse

Au printemps 1991, l’abbé Raymond Roy, du Restaurant populaire, et le frère Roland Henry, de la Résidence Le Hublot, informent la Table Concertation Jeunesse et la MRC d’Arthabaska que des jeunes en grande détresse errent longtemps avant de connaitre et d’utiliser les différents services communautaires. À la suite de ce constat, la Table Concertation Jeunesse met en place un comité chargé de faire une étude de la situation et de proposer des solutions pour y remédier.

En avril 1992, le document Le travail de rue: une réponse d’amour à nos jeunes en vient à la conclusion que l’implantation d’une ressource de travail de rue dans la région de Victoriaville serait souhaitable. Un comité d’implantation multiplie les démarches pour informer la population de la situation et diverses instances tentent de trouver du financement pour implanter cette ressource.

En août 1992, la réalisation et la présentation du moyen métrage À maux couverts, qui révèle la situation des jeunes exclus et présente le travail de rue, devient un outil de sensibilisation important. Ce document permet d’amoindrir les préjugés et de contrer la méconnaissance des problèmes vécus par certains jeunes, ainsi que de se faire une idée du travail réalisé par cette ressource. Répit Jeunesse obtient alors ses lettres patentes comme organisme incorporé.

En avril 1993, 24 personnes assistent à l’assemblée générale de fondation et Répit Jeunesse débute ses activités sur la rue Saint-Dominique, avec une coordonnatrice à mi-temps ainsi qu’un travailleur et une travailleuse de rue à temps complet. Pour donner suite aux observations et demandes d’aide, la clientèle des 12-15 ans s’élargit aux jeunes en difficulté jusqu’à 30 ans. L’organisme offre des services d’écoute, d’accompagnement et de référence dans le respect, le non-jugement et la confidentialité, en plus d’offrir un espace de socialisation, d’apprentissage et d’insertion favorisant la prise en charge.

À l’hiver 1994, une première activité est organisée sur le mont Arthabaska. Ce grand happening devient le Festival Jeunesse de Victo dès l’année suivante. Le conseil d’administration réalise alors une activité d’autofinancement triennale novatrice qui sera récupérée par d’autres organismes de travail de rue à travers le Québec: la campagne de parrainage. Les travailleurs de rue intègrent de plus en plus les milieux ciblés et le travail de milieu est mis en place afin de soutenir leurs interventions.

En juin 1995, une première travailleuse de parc est embauchée pour la saison estivale, afin de diminuer les situations conflictuelles avec les policiers. Un programme d’aide pour parents d’ados en grande difficulté est également mis en place, en partenariat avec les Centres jeunesse de Victoriaville. Ce programme novateur porte le nom d’Autobus Familial.

En 1996-97, Répit Jeunesse est bien intégré dans le milieu et accroit sa crédibilité par la qualité de son expertise. L’organisme fait de plus en plus de représentations et participe à plusieurs concertations. De nombreux projets se concrétisent: groupes en santé mentale, cuisines collectives, production des vidéos Béton, c’est pas coulé dans l’ciment et La place des jeunes, pour n’en nommer que quelques-uns. Des projets majeurs se développent avec les jeunes et les organismes dont Aidants dans la rue et Infirmière de rue relevant du CLSC. Un cadre de gestion, de développement et de consolidation, pour une pratique de qualité, est mis en place. Les situations de crise augmentant, l’organisme est très sollicité. Des actions sont prises afin de prévenir et de réduire les méfaits.

En 1998, un premier lac-à-l’épaule réunit les membres du conseil d’administration et le personnel permanent. Ils réfléchissent ensemble sur la mission ainsi que les rôles et fonctions de chacun. En novembre, des représentants de l’organisme, accompagnés d’une vingtaine de jeunes de la rue, se rendent à une séance du conseil municipal afin de déposer une pétition de 1200 signatures. Cette pétition demande qu’on mette des espaces intérieurs et extérieurs à la disposition des jeunes démunis. Le temps de trouver une solution à long terme, la municipalité met à leur disposition la vélogare, de décembre à avril, durant trois hivers. Ce sera la base du Comité Répit-VVS et de ce qui deviendra la Politique jeunesse de la Ville de Victoriaville en 2002.

En 1999, le rapport de l’Université de Sherbrooke portant sur l’expérience de formation-milieu du travail de rue à Sherbrooke, Longueuil, Louiseville et Victoriaville permet de conceptualiser la pratique, les valeurs et les spécificités des villes participantes.

Puis, le début du millénaire voit la naissance du projet d’une école de rue alternative adaptée aux besoins des décrocheurs. Le projet est accepté par la Commission scolaire des Bois-Francs, qui fournira les enseignants, un orthopédagogue et une bibliothèque. Ce programme est souple, mais dans le respect d’un cadre préétabli. La journée de cours débutera à midi, par un diner qui sera offert, et se poursuivra par des cours dispensés de 13h00 à 16h45. Il ne reste qu’à tout organiser pour que le projet se concrétise.

En 2001, des ateliers d’initiation aux arts du cirque sont mis en place. Le Cirque du Soleil implante son programme social Cirque du Monde à Victoriaville. Le programme s’étend aux organismes de Sherbrooke, Trois-Rivières et Drummondville. Répit Jeunesse, avec l’aide de la Ville de Victoriaville et en partenariat avec le Cirque du Soleil, organise un premier grand rassemblement provincial des dix sites provinciaux du Cirque du Monde.

En même temps, deux aires de feux, sécuritaires et légales, au parc Terre-des-Jeunes, sont mises à la disposition des jeunes sous la surveillance d’un responsable.

En 2002, des recherches sont entreprises pour trouver des locaux adéquats pour l’organisme, l’école de rue et les Productions Culbute. Plusieurs étapes sont franchies pour faire en sorte que le Festival Jeunesse de Victo devienne autonome.

De 2004 à 2007, les Productions Culbute se trouvent un local, D’École de la rue voit le jour, les locaux de Répit Jeunesse sont agrandis, une coordonnatrice adjointe, deux postes de tuteur, une cuisinière et trois enseignantes de la Commission scolaire des Bois-Francs s’ajoutent graduellement au personnel. Un souper-bénéfice, auquel assistent 135 amis et supporteurs de la cause, est organisé une fois l’an.

En 2005, Répit Jeunesse est finaliste pour le prix Excellence du Réseau de la santé et des services sociaux. Une rencontre d’information et de socialisation entre les travailleurs de rue et les jeunes est organisée. Les objectifs sont de mieux faire connaitre les services ainsi que de faire augmenter leur influence auprès de la clientèle. Cette rencontre, que les jeunes nomment L’Attroupement, devient annuelle. Puis, après 15 ans, l’organisme se dote d’un dépliant et d’un site Web.

En 2006, le conseil d’administration mène de front trois activités d’autofinancement : le souper-bénéfice annuel, une joute de hockey amicale avec le National de Lance et Compte, qui se concrétisera en 2010, et la vente de billets pour les spectacles du Cirque du Soleil.

En 2008, l’organisme peut compter sur l’implication de trois travailleurs de rue, deux intervenants pour D’École de la rue, deux instructeurs du Cirque du Monde et sur le personnel administratif qui voit à la bonne marche de l’ensemble.

En 2009, grâce à l’initiative de son président, l’organisme met en place Le Club des Amis de Répit auquel adhèrent dix hommes d’affaires de Victoriaville. D’École de la rue se voit décerner un Prix d’excellence lors du congrès annuel de la Fédération des commissions scolaires du Québec et une mention spéciale pour le Prix d’excellence réalisation (éducation) de l’Institut d’administration publique de Québec.

En 2010, une campagne de financement silencieuse permet l’achat, l’aménagement et l’agrandissement des locaux du 115, rue Saint-Louis. Cette bâtisse porte le nom de l’un des principaux donateurs : Renald Jacques. De nouveaux projets de financement se forment pour le développement de nouveaux services, dont l’Oppidum Café, qui se veut un lieu de rassemblement, de vie et de socialisation exempt de jugement pour les quelque soixante jeunes qui le fréquentent. Les travaux d’agrandissement et de rénovation se poursuivent jusqu’en 2012.

En cette même année, des projets préventifs novateurs sont mis en place et connaissent un succès immédiat. Il s’agit d’un camp de jour de cirque pour les jeunes de 12 ans issus de milieux défavorisés, ainsi que d’une halte-garderie, Répit et Culbute, pour les enfants de jeunes parents inscrits à D’École de la rue. La halte-garderie ferme ses portes en 2016, faute de financement.

2013 marque le départ de Mme Lise Toupin, fondatrice et coordonnatrice de l’organisme depuis 20 ans; M. Jean-Roch Gagné lui succède. En 2015, ce sera M. Claude Raymond qui prendra le relais à la direction générale, avec comme mandat principal de redresser les finances de l’organisme. Ce qu’il réussira avec brio.

En 2017, Répit Jeunesse reçoit le prix Pierre-Roux Fierté régionale, lors du Panthéon de la performance, en présence de 850 invités. En cette même année, une ressource est embauchée pour combler le mandat de soutien clinique pour les intervenants. Finalement, 2018 verra l’arrivée de Mme Louise Pinard au poste de directrice générale.

 

Le Répit Jeunesse d’aujourd’hui

Par l’entremise du travail de rue, de l’Oppidum Café et de D’École de la rue, Répit Jeunesse dispense des services à une moyenne de 600 jeunes par année. Les services sont offerts aux 12 à 30 ans; la majorité des usagers est au début de la vingtaine; on compte deux fois plus de jeunes hommes que de jeunes femmes, et 70 % d’entre eux n’habitent plus chez leurs parents. Depuis plus de 25 ans, on estime qu’un minimum de 4623 interventions sont dispensées par année.

Répit Jeunesse, c’est le travail passionné d’une équipe multidisciplinaire formée d’une dizaine d’employés : intervenants, travailleurs de rue, travailleur de milieu, soutien clinique, cuisinière et gestionnaires, dont l’expertise fait l’envie de bien des organismes. C’est aussi l’implication sociale, hors du commun, des huit membres du conseil d’administration de même que de nombreux bénévoles qui ont à coeur le bien-être des jeunes. Chacune de ces personnes intervient de façon humaine et respectueuse auprès des jeunes fragilisés par la vie.

En collaboration avec la Commission scolaire des Bois-Francs, la Ville de Victoriaville, ses nombreux partenaires, son équipe de travailleurs de rue et ses intervenants, les jeunes qui fréquentent Répit Jeunesse ont, entre autres, la possibilité de compléter leurs études afin d’obtenir leur diplôme d’études secondaires ou leurs préalables pour être admis à un DEP. Certains ont complété une formation au cégep et ont obtenu leur diplôme.

Que ce soit en lien avec le travail de rue, l’Oppidum Café ou son école alternative, Répit Jeunesse a été aux premières loges de la réussite de plusieurs jeunes. Fierté, c’est le sentiment qui les habite, et c’est également celui de Répit Jeunesse!

Chez Répit Jeunesse, on croit en un monde où chaque humain est considéré. C’est pourquoi on bâtit des liens de confiance avec les personnes exclues ou à risque d’exclusion, grâce aux travailleurs de rue et de milieu et aux intervenants. C’est la compétence fondamentale de Répit Jeunesse.

Répit Jeunesse, c’est un pont. Un pont solide que les jeunes qui vivent une période déterminante peuvent traverser à leur rythme, et avec du soutien, quand ils se sentent prêts.

 

M. Raymond Roy

Récipiendaire à titre posthume 2019

Pour sa grande contribution au développement communautaire de notre région. Reconnu comme une institution à Victoriaville, il aura accompagné beaucoup d’organismes communautaires lors de leurs premiers pas. Son legs est impressionnant et compte, entre autres, la Maison Raymond-Roy qui accueille des jeunes adultes sans-abri vivant des difficultés.

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M. Raymond Roy

Raymond Roy, prêtre-ouvrier, a été l’un des principaux promoteurs du développement communautaire à Victoriaville et ses environs. Reconnue comme une institution à Victoriaville, l’oeuvre de l’abbé Raymond Roy ne se résume pas facilement, compte tenu de tout ce que l’homme a accompli. À la suite du décès de ce prêtre-ouvrier, survenu le 22 février 1999, à l’âge de 67 ans, l’abbé André Genest, vicaire général du diocèse de Nicolet, déclarait à la journaliste de L’Union, Hélène Ruel: "Raymond Roy fut un père pour bien du monde", et il ajoutait que "La maladie constituait un stress [pour lui]. D’ailleurs, il s’étonnait que ce stress ait tant d’emprise sur lui."

Divers évènements ont un impact important sur ses convictions quant à son implication communautaire. Par exemple, alors âgé de 20 ans, il se trouve dans une épicerie de Drummondville et voit une femme et sa fillette se faire refuser l’achat de lait, car la mère ne peut pas payer immédiatement. Ému par cette situation, Raymond Roy achète lui-même le lait, qu’il s’empresse de remettre à la mère. Ou encore, à Noël, il se voit isolé de ses amis dans le choeur de l’église Sainte-Perpétue, à la suite de sa décision de revêtir la soutane. Ce geste le fait frémir.

Natif de Sainte-Perpétue, l’aîné de dix enfants se souvient de la chaleur de son enfance. Au magasin général de son père, le jeune Raymond y travaille comme les autres membres de la famille. Il décrit son père comme étant entreprenant, audacieux et verbomoteur, alors que sa mère représente pour lui la sécurité et la stabilité. Dès l’âge de 11 ans, il fréquente le Grand Séminaire de Nicolet. Son intérêt pour la lecture l’incite à s’orienter en journalisme, mais le destin en décide autrement. Ainsi, Raymond Roy s’intéresse à l’essor du mouvement des prêtres-ouvriers en Europe. Au début des années 1950, lorsque le pape condamne ce mouvement, il remet temporairement son col romain, en guise de protestation.

Lorsque Raymond Roy est ordonné prêtre en 1955, l’évêque de Nicolet lui confie le poste d’assistant-procureur à l’évêché, poste qu’il occupe pendant quatre ans. Délaissant alors ce travail de bureau qui l’ennuie, il s’engage, en 1960, comme aumônier diocésain à Victoriaville, animant d’abord la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC). Puis, il en devient l’aumônier national à Montréal, de 1968 à 1971, qualifiant cette expérience d’"université de la rue". De retour à Victoriaville en 1971, l’homme d’action, ayant abandonné la soutane, travaille près des gens, plus particulièrement les plus démunis, auxquels il ne refuse jamais l’accueil et l’hospitalité à sa maison du 9, rue Saint-Augustin. Au fil des ans, en plus d’exercer un ministère à l’église Sainte-Famille, il donne aux Victoriavillois le sens du mot "oeuvre", à la fois singulière et sélective. Il accompagne beaucoup d’organismes communautaires lors de leurs premiers pas.

À cet égard, un lieu de rassemblement prend vie au 9, rue Saint-Augustin à Victoriaville, maison que Raymond Roy achète en 1974, après deux ans à titre de locataire. Il y accueille des personnes en transition et célèbre des messes et des cérémonies. Qualifié de berceau du monde communautaire, cet endroit devient le lieu de nombreuses réunions qui engendrent la naissance de plusieurs organismes, sous le parapluie du Centre de relèvement et d’information sociale (CRIS), dont Raymond Roy est l’un des directeurs. L’abbé Roy y applique la devise du CRIS, soit "Ne pas se coucher sur un problème non réglé". L’endroit fait même l’objet d’un documentaire du cinéaste Serge Giguère, porté à l’écran en 1995.

En réponse aux besoins manifestes et aux nombreuses crises, plusieurs organismes prennent vie à Victoriaville, soit la Maison des chômeurs, les coopératives alimentaires et de logement, la Saint-Vincent de Paul, la Télévision communautaire des Bois-Francs, Reclyclovesto, le Centre des handicapés physiques, le Restaurant populaire, la Résidence le Hublot, et bien d’autres, d’abord regroupés à l’ancien Jardin d’enfants (devenu le CLSC Suzor-Coté), sur la rue Monfette. Tous ces organismes contribuent au mieux-être de milliers de personnes, particulièrement pendant une période économique difficile lors des décennies 1970 et 1980. Depuis 1988, l’ancien édifice d’Hydro-Québec, 59, rue Monfette, regroupe la majorité d’entre eux, formant la Place communautaire Rita-St-Pierre. Depuis 1987, l’Auberge du coeur Maison Raymond-Roy, nommée en sa mémoire et située à proximité de la Place Rita-Saint-Pierre, offre des services d’accueil et d’hébergement de jeunes de 18 à 29 ans sans abri. Cet organisme contribue à améliorer leur qualité de vie tout en développant un milieu d’appartenance et en favorisant l’entraide.

D’un autre côté, le travail manuel, la chasse et la vie en forêt permettent à Raymond Roy de se ressourcer lorsque la pression devient trop forte. Parallèlement, plusieurs se souviendront d’avoir vu sa camionnette lors de ses nombreux passages au Restaurant populaire, endroit qu’il qualifie de "belle synthèse de valeurs" alliant la récupération de la nourriture - un pied de nez à la société de consommation et de gaspillage -, avec la participation bénévole, une jeunesse en transition, la gratuité du geste et le sens des responsabilités.

Une autre facette de l’abbé Roy est sa contribution à une oeuvre littéraire, par la rédaction de nombreuses pages de journal intime, incluant des années d’observations et de réflexions. Il y écrit des notes personnelles, des poèmes et des réflexions philosophiques. Seulement, des problèmes d’emphysème le contraignent à réduire ses activités. Par ailleurs, grandement affecté par le froid et les températures chaudes de l’été, il en vient à délaisser la chasse et le bûchage. Il mentionne: "C’est un dépouillement que je commence à faire… Plus jeune, il me semblait que je n’avais aucune limitation physique : je bûchais, je conduisais des camions, j’aidais les gens à déménager, je boxais… je n’ai plus la capacité pour ça."

Cependant, Raymond Roy continue d’étancher sa soif de mots tout en poursuivant sa quête d’accomplissement par l’écriture. Son oeuvre littéraire s’étale sur plus de 3000 pages. Soucieux, il s’interroge quant au legs de ses écrits. Il veut s’assurer que le tout se retrouve entre les mains d’une personne chrétienne, aimant la poésie et consciente des enjeux sociaux.

Tout Victoriaville connaissait l’abbé Raymond Roy. À son décès, afin que le plus grand nombre de gens possible lui rendent un dernier hommage, il est exposé en chapelle ardente à l’église Sainte-Victoire pendant une journée et demie; puis l’évêque de Nicolet, Mgr Raymond Saint-Gelais, y célèbre ses funérailles. Son corps rejoint ensuite sa famille du clergé du Grand Séminaire à Nicolet. Ainsi se sera terminée l’oeuvre communautaire de l’abbé Raymond Roy à Victoriaville.

 

Récipiendaires 2018

 

Lauréats 2018 de l'Ordre Victorien de Victoriaville
Lauréats 2018 de l'Ordre Victorien de la Ville de Victoriaville. Détails.

 

 

Mme Josée Crête

Pour son apport indiscutable au développement culturel de notre région par son implication dans plusieurs instances importantes du monde culturel. Nous la connaissons, pour la création de nombreux ensembles musicaux, tels que l’ensemble jazz Sortie 210, l’Harmonie l’Inspiration, l’Harmonie Sénior et l’Harmonie primaire de Victoriaville.

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Mme Josée Crête

Josée Crête est native de Tingwick. Dès son plus jeune âge, son piano jouet lui permet de faire la différence entre le bruit et la musique. Constatant que son intérêt va crescendo, sa mère l’inscrit à des cours de piano dès ses cinq ans. C’est le prélude d’une passion entre elle et la musique. Quand la communauté religieuse, dont sa professeure de piano, quitte son village, étant la plus avancée des élèves, à 11 ans, elle prend la relève et enseigne aux débutants.

Dotée d’une voix à la tonalité juste et agréable, elle chante tout le temps. Elle fera d’ailleurs partie de groupes lyriques et dirigera des ensembles vocaux en plus d’être l’organiste attitrée de son village, poste qu’elle occupera durant plus de 25 ans. Elle suit la cadence tambour battant, en plus de répondre à la demande pour des concerts et des cérémonies, religieuses et profanes, dans la région. Son rêve est alors de devenir musicienne professionnelle, mais il y a un bémol: le rythme de vie nocturne ne lui convient pas.

Après une formation au Collège Marguerite-Bourgeoys de Montréal, où les cours de musique sont de haut niveau, elle obtient un baccalauréat en enseignement de la musique de l’Université du Québec à Montréal et se perfectionne en direction musicale. Ses instruments de prédilection sont le piano, l’orgue et la trompette. La trompette étant alors considérée comme un instrument masculin, elle brave les tabous et met les préjugés au diapason.

En 1983, ses études ne sont pas terminées qu’on lui offre un poste de suppléante en musique à Warwick au primaire puis au secondaire, de 1984 à 1986; ensuite, de 1986 à 1990, elle devient professeur de musique aux écoles primaires Notre-Dame et Sainte-Famille de Plessisville et à Sainte-Sophie. Elle réalise que le tempo lui convient. Elle a trouvé la partition de sa vie.

Enseignante depuis une trentaine d’années, elle cumule le poste de directrice de l'École de musique de l’école secondaire Le boisé, qu’elle a fondée en 1990, et qui dispense le programme préparatoire Musique-études accrédité par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec. Grâce au travail acharné de Josée Crête, le programme Musique-études de l’école secondaire Le boisé possède son propre département avec plusieurs locaux, dont un studio d’enregistrement, financé en partie par l’opération « cennes noires ». Ces installations, qui sont reconnues et enviées partout au Québec, requièrent les services de 4 employés, de 24 spécialistes et de plusieurs dizaines de bénévoles dynamiques qui travaillent de concert sous sa baguette!

En 2000, elle met sur pied le Concours Solistes et petits ensembles à Victoriaville, dont elle est toujours présidente. En 16 ans d’existence, ce concours est devenu une véritable attraction culturelle d’envergure provinciale avec ses spectacles, ses invités de marque et ses formations, contribuant à faire connaitre Victoriaville. Avec ses seize mille participants et visiteurs, il est le plus gros évènement Solistes et petits ensembles au Canada auquel prennent part des cégeps, des universités, des conservatoires et des musiciens d’écoles primaires et secondaires. Ce succès a été souligné par la remise de deux prix Ambassadeur au Panthéon de la performance de la Chambre de Commerce des Bois-Francs-Érable, soit pour l'organisation du Concours Solistes et petits ensembles et pour l'organisation du Congrès UNISSON.

Dans ses temps libres, en plus d’occuper le poste de présidente du Regroupement des écoles à projet particulier en musique du Québec et de présidente du conseil d’administration de la Fédération des harmonies et orchestres symphoniques du Québec, dont elle a été nommée membre honoraire, Josée Crête siège au conseil d’administration de Diffusion Momentum, qui a doté Victoriaville d’une salle de spectacle adéquate pour nos artistes; elle a également siégé au conseil d’administration des orchestres symphoniques de Drummondville et de Trois-Rivières.

Elle fait partie du Comité de la politique culturelle de Victoriaville; s’est impliquée dans l’organisation de l’Union Musicale de Plessisville; était membre du conseil d’administration lors de la création du Grand Défi, en tant que responsable de l’animation culturelle; été l’une des organisateurs du Salon des Arts des Bois-Francs, dont elle a été la présidente d’honneur, et du comité des fêtes du 150e anniversaire de Victoriaville. Elle est également active dans divers projets reliés à la musique, en tant qu’administratrice et organisatrice, et dispense généreusement son soutien et son expertise lors de congrès, tournées européennes pour divers groupes musicaux et pour l’organisation d’évènements culturels.

Son exceptionnelle implication, qui compte un nombre incalculable d’heures de bénévolat, est reconnue en 2015 quand elle est désignée lauréate nationale du prix du bénévolat en loisir Dollard-Morin. En lui remettant cette distinction, on a souligné qu’elle est la première femme à occuper la présidence du conseil d’administration de la Fédération des harmonies et des orchestres symphoniques du Québec, dont elle occupe le mandat le plus long de son histoire soit 13 ans, du Festival des Harmonies à Sherbrooke, le plus grand rassemblement de musiciens au Canada, et du Concours Solistes et des petits ensembles, soit 27 ans au même conseil d’administration et 3 présidences simultanées. On mentionne également son travail acharné qui permet à l’organisme de compter douze mille membres, un sommet inégalé.

Localement, on lui doit la fondation de l'ensemble jazz Sortie 210 et de l'Harmonie L'Inspiration, pour laquelle elle a organisé plusieurs tournées européennes, dont des participations à Montreux, Vienne et Fribourg. Elle a également mis sur pied, en grande partie pour que ses anciens élèves profitent d’une belle activité sociale ouverte à tous, l’Harmonie Sénior devenue L’ensemble à vents de Victoriaville, ainsi que l’Harmonie primaire de Victoriaville, l’Harmonie et le Stage band du Cégep de Victoriaville, en plus d’assurer la direction musicale d’ensembles d’harmonie et de jazz dans la grande région.

Plusieurs de ses anciens étudiants font de grandes carrières dans le domaine musical: Jean-Nicolas Trottier, compositeur, arrangeur, tromboniste et chef d'orchestre; Jonathan Bolduc, docteur en musique, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en musique et apprentissages et professeur titulaire en éducation musicale au préscolaire et au primaire à la Faculté de musique de l'Université Laval; Francis Gaulin, musicien connu et reconnu; Olivier Laquerre, chanteur de l’opéra de Toronto ainsi que Mélanie Bourassa, diplômée de conservatoires québécois, européens et américains, maintenant suppléante à l’Orchestre symphonique de Québec, à l’Orchestre Métropolitain, à l’Orchestre symphonique de Montréal et aux Violons du Roy; et plusieurs autres musiciens de tous les niveaux... sans compter les milliers de jeunes qui ont développé un passetemps formateur qui leur a ouvert de nouveaux horizons.

Enseigner passionne toujours autant Josée Crête, même si une grande partie de sa tâche consiste à remplir des demandes de subventions, à organiser des activités de financement et à faire des campagnes de dons afin de maintenir les acquis et de développer de nouveaux projets. Son énergie illimitée l’oriente maintenant vers l’accroissement des services aux élèves et de l’offre culturelle à Victoriaville avec des activités de qualité: revaloriser l’enseignement de la musique au primaire et organiser un festival de jazz international, le JPL Victo-Jazz, nommé en l’honneur du regretté musicien Jean-Pierre Lambert, qui sera présenté au Carré 150 en février 2019.

Malgré tout le succès remporté par ses multiples réalisations, les honneurs et les nombreux prix remportés, ce qui rend Josée Crête la plus fière est de favoriser et de diversifier le gout de la musique chez les jeunes et leurs parents, de les motiver afin de faire diminuer le décrochage, de stimuler leur esprit d’équipe et d’appartenance, tout en développant leur sens des responsabilités, de l’effort, de la rigueur, de l’autonomie et du dépassement. Cela les servira autant dans leur vie personnelle que professionnelle, quel qu’en soit le domaine. Josée Crête vise également à faire de Victoriaville une ville de culture dont tous seront de plus en plus fiers!

 

M. Denis Luneau

Pour son implication exceptionnelle au sein de notre communauté régionale par son dévouement envers, entre autres, la Commission scolaire des Bois-Francs et la Fondation Maison fontaine de vie. Monsieur Luneau a fait énormément pour le soutien et l’intégration des personnes handicapées pendant plus de 30 ans.

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M. Denis Luneau

Denis Luneau est le sixième de dix enfants d’une famille de modestes cultivateurs de Ham-Nord. L’altruisme s’est développé très tôt chez lui. Déjà, à la petite école, il a été l’initiateur d’un groupe qui se portait à la défense d’un camarade différent. Bon élève, amoureux des livres, il a pu fréquenter le collège quand son père a vendu la ferme. Il devint juvéniste, puis enseignant après l’obtention de son brevet.

À 21 ans, en 1956, il quitte la communauté avec une grande reconnaissance pour l’éducation reçue et enseigne, avec beaucoup de succès, dans des écoles de Victoriaville. En 1959, il épouse Gabrielle Laroche, qui lui donnera quatre garçons. Leurs fils leur donneront à leur tour sept petits-enfants, dont ils se sont beaucoup occupés. Leur foi profonde et l’entraide partagée entre les membres de leurs familles immédiate et élargie créent des liens indestructibles.

En 1964, âgé d’à peine 28 ans, il est nommé directeur des services pédagogiques et administrateur de la Commission scolaire de Victoriaville. C’était alors la période effervescente du Rapport Parent qui changeait les structures, les programmes, les conventions collectives et les procédures budgétaires. En 1972, il est nommé directeur général fondateur de la nouvelle Commission scolaire de Victoriaville. Ces postes de direction l’occupent de 70 à 80 heures, sept jours par semaine.

Pendant sa carrière active, il s’engage dans le mouvement Desjardins en tant que bénévole à la caisse populaire durant 21 ans, 4 ans à la Commission de crédit et 17 ans en tant que dirigeant. Paradoxalement, on lui confie le comité jeunesse, même s’il est le plus âgé! Il se charge également des négociations avec les employés quand les conventions collectives viennent à échéance. Quand on décide de le rémunérer dans les dernières années, il refuse… puis se ravise et accepte, pour remettre son salaire à la Maison Fontaine de vie, sa grande cause.

De fait, il est déjà sensibilisé aux conditions difficiles vécues par les personnes handicapées qui fréquentent l’école JPH Massicotte. Il trouve inacceptable que ces personnes, dont plusieurs à la santé précaire, doivent se déplacer à Trois-Rivières pour recevoir des soins. En 1985, il vote une résolution demandant la décentralisation des services du Centre de réadaptation de Trois-Rivières. Il demande également qu’on en change le nom, puisque les utilisateurs proviennent de la grande région Mauricie-Bois-Francs.

En 1987, la Maison Fontaine de vie, qui venait d’être fondée, demande à la Commission scolaire de lui fournir un local pour dispenser des services à 12 enfants handicapés. Malheureusement, Denis Luneau se verra contraint de ne pouvoir accéder à la demande, les locaux étant déjà en nombre insuffisant pour répondre aux besoins de la Commission scolaire.

L’année suivante cependant, la ministre libérale Thérèse Lavoie-Roux accepte d’octroyer à la Maison Fontaine de vie un budget pour la décentralisation et pour le fonctionnement, afin que les services de réadaptation soient dispensés à Victoriaville. Elle pose cependant une condition: que la communauté victoriavilloise s’occupe du financement de la construction des locaux. Le défi est de taille, mais des gens de cœur sont déterminés à le relever.

De son côté, la Commission scolaire accepte de vendre, pour le prix symbolique de 1$, une parcelle du terrain de l’école J.P.H.-Massicotte pour la construction d’une petite bâtisse. Pour construire, il faut de l’argent. Des collectes de fonds sont menées de main de maitre par le regretté Renaud Paris. En 1989, Denis Luneau accepte d’être le président d’honneur de la deuxième collecte de fonds, devient membre du conseil d’administration, puis président en 1990, jusqu’à maintenant.

Après sa retraite en 1990, il devient encore plus occupé que durant sa vie professionnelle. Tout en continuant son implication à la Caisse populaire, il s’engage au sein de différents conseils d’administration: le Centre de réadaptation InterVal de Trois-Rivières de 1991 à 1997; la Régie régionale de la santé de 1995 à 1997; le Centre communautaire de Victoriaville et de nombreux autres, tous voués à aider les démunis.

Sa cause de prédilection, celle à laquelle il a consacré le plus de temps, est sans contredit celle de la Maison Renaud-Paris et de la fondation Maison Fontaine de vie. Il a d’ailleurs écrit un imposant ouvrage relatant toutes les étapes qui ont mené à cette réalisation. Il considérait la rédaction de ce livre, qui lui a demandé deux ans de travail, comme un devoir de mémoire, plusieurs artisans du projet étant décédés.

Il y relate que lui et son « quêteur professionnel », Renaud Paris, ont organisé des collectes, des bien-cuits et autres activités de financement. Ils réussissent à amasser 400,000$! L’entrepreneur C.R. Gagnon, devenu l’un des bienfaiteurs de la cause, a présenté des factures bien inférieures à la valeur du travail réalisé. Denis Luneau est là à 5h30 pour s’occuper du système d’alarme et ouvrir les portes aux ouvriers, de même qu’en pleine nuit, aux pompiers, lors d’un incendie criminel qui a, heureusement, fait peu de dégâts.

Ce chantier, il le connait bien pour avoir été de toutes les corvées: il a fait des murs pour aménager des bureaux, posé des tablettes, organisé des espaces de rangement, peint les murs avec des amis du milieu scolaire et s’est improvisé plombier. Il a souvent fourni gracieusement ses matériaux… car il tenait à réduire les dépenses au maximum afin que le budget soit investi dans les services, et non les infrastructures. Pour accélérer le travail, il a transporté différents matériaux avec son camion. Il consacrait alors 60 à 65 heures par semaine à cette cause.

Ensuite, les besoins augmentent rapidement et la place manque. La population est sollicitée à nouveau pour la réalisation de trois autres grands projets. Le premier, en 1991, a pour objectif de rassembler 200,000$ pour l’aménagement d’un parc de motricité. Ce projet est né des réflexions de l’ergothérapeute et de la physiothérapeute, qui souhaitaient pouvoir sortir les jeunes, surtout durant l’été, afin qu’ils puissent faire leurs exercices au grand air. Un fabriquant a dessiné des modules selon les spécifications des spécialistes. Après trois mois de réflexion et de travail, les modules ont été fabriqués et installés, de même qu’une toilette et une remise pour ranger l’équipement. Le ministère des Affaires sociales a fourni une subvention, de même que le député provincial Jacques Baril et la Ville de Victoriaville.

Comme les infrastructures sont à la disposition de l’ensemble de la communauté, c’est une merveilleuse façon d’intégrer les personnes handicapées au reste de la population. La municipalité de Victoriaville, qui a aidé au financement, installe plusieurs modules de ce type dans ses parcs. Il y a des reportages dans les journaux et plusieurs municipalités, même la ville de Vancouver, ont demandé des photos et sont venues voir ce parc dans le but d’en installer un chez elles. Consciente qu’il y a un besoin, la Ville de Victoriaville engage une chargée de projet afin de faire une étude sur l’accès des personnes handicapées aux édifices publics de son territoire. Le poste est devenu permanent.

En 1997, on récolte 450,000$ pour un agrandissement qui permet d’offrir des services aux adultes de 17 ans et plus. Puis, avec l’augmentation de la clientèle, un deuxième agrandissement de 450,000$ devient nécessaire en 2012. Comme on manque de place, on diminue l’espace occupé par le parc. Les modules excédentaires sont déménagés chez l’organisme L’Envol, les bancs sont disposés autour de la Maison Raymond-Roy et d’autres modules sont installés à L’Ami-Temps des Bois-Francs, qui offre du répit aux aidants naturels. Ces organismes n’en sont pas à leur premier partage, car lors de la construction de L’Ami-Temps plusieurs se sont impliqués dans les corvées, dont Denis Luneau, et ont tous offert une parcelle de terrain pour que l’organisme puisse aménager un espace de stationnement.

Six mois plus tard, la clientèle de départ de 12 utilisateurs passe à 55 puis à 200 et est actuellement à 430 utilisateurs qui disposent d’infrastructures qui répondent à leurs besoins.

En avril 2016, à la suite de la fusion au CIUSSS, ce dernier s’est porté acquéreur de la bâtisse Fontaine de vie pour une fraction de sa valeur et à certaines conditions. Ces conditions étaient celle de conserver le nom de Renaud Paris sur la façade ainsi que les plaques avec les noms des donateurs, afin qu’on n’oublie jamais ses bâtisseurs, et celle de s’occuper du bâtiment.

Denis Luneau et la Fondation Maison Fontaine de vie se consacrent maintenant à leur mission de soutien et d’intégration des personnes handicapées de multiples façons: par l’achat d’équipements spécialisés, en défrayant les dépenses des camps de jour, en répondant aux besoins particuliers ainsi qu’en finançant des activités sportives, comme l’achat de 12 fauteuils roulants pour le hockey balle. C’est ainsi que la Fondation Maison Fontaine de vie, représentée par Denis Luneau, qui par ailleurs siégeait au comité de construction de la piscine Édouard-Dubord, a fourni l’argent nécessaire à l’installation d’équipement adapté pour la piscine, et à l’acquisition d’un monte-charge qui permet aux personnes en fauteuil roulant de se rendre à l’étage. La Fondation a également fait l’achat d’un minibus afin de permettre à Roulibus de suffire à la demande pour le transport adapté.

Plusieurs hommages ont été rendus à Denis Luneau en reconnaissance pour tout le travail accompli. Il y a eu celui de Raymond Beaudry, directeur d’InterVal, de Simon Brouillard, responsable d’InterVal de Victoriaville, de Madame Raymonde Morvan Guévin, agente administratrice à InterVal Victoriaville, des intervenants et des enfants pour qui il a tant travaillé. On a également donné son nom à l’agrandissement de 2012 de la Maison Fontaine de vie afin d’assurer la pérennité de son œuvre. L’œuvre de toute une vie pour célébrer la vie!

En conclusion, Denis Luneau a vécu plus de 30 années avec et pour les personnes ayant des handicaps physiques. Depuis quelques années, il a dû diminuer ses activités de bénévolat afin d’être plus disponible pour son épouse, éprouvée par des ennuis de santé. Quand il regarde en arrière, nul doute qu’il a de quoi être fier de son implication auprès de la population la plus vulnérable.

 

M. Claude Raymond

Pour son important apport de l’histoire politique, à l’économie du milieu et à la vie sociale de Victoriaville. En tant que stratège, il a marqué l’organisation municipale de Victoriaville et sa région par son implication, entre autres, auprès de nombreuses personnalités politiques influentes.

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M. Claude Raymond

Natif de Victoriaville, père de deux enfants qui le condamnent au péché d’orgueil, grand-père de cinq petits-enfants, dont il est amoureux et qui le traitent de grand-papa blagueux et de grand-papa péteux, conjoint de sa grande amie Isabelle depuis 40 ans, qu’il aime autant qu’il admire, ce fier Victoriavillois a surtout évolué dans l’ombre.

Pourtant, Claude Raymond, car c’est de lui qu’il s’agit, a eu une influence marquante sur l’histoire politique victoriavilloise, sur l’économie du milieu et sur la vie sociale des 27 dernières années.

Depuis sept ans, il raconte, à qui veut l’entendre, qu’il est à la retraite. En le regardant aller, plusieurs ne veulent plus quitter la vie active, craignant que, si c’est ça la retraite, ce soit plus fatigant que de travailler!

Ainsi, il vient de terminer le défi de redressement de Répit Jeunesse. L’organisme vient en aide à quelque sept cents jeunes dont l’entrée dans la vie ressemble à la traversée d’un champ de mines. Réduire des conditions de travail déjà peu généreuses, procéder à des mises à pied, créer des insatisfactions légitimes… en plus d’aller quêter 550,000$ alors que la population est déjà sursollicitée, est un mandat ingrat qui n’est pas du genre à attirer les foules. En 34 mois, notre retraité n’en a pas moins redressé la situation à un point tel qu’en mai 2017, l’organisme était récipiendaire du prix Fierté Régionale au Panthéon de la performance.

Quand il y a quelque chose à faire et qu’il peut le faire, il lève la main et il le fait! Il aurait aimé avoir les moyens de jouer les mécènes ou d’être premier ministre, pour l’influence qu’offre le poste quand vient le temps de décider pour le mieux-être de la population. Mais son talent à lui, c’est la stratégie. Pas étonnant qu’on le retrouve dans nombre de dossiers touchant l’organisation de notre collectivité.

L’ex-maire et actuel député, M. Alain Rayes, dira de Claude Raymond qu’il est "le sage l’ayant aidé à construire sa pensée politique" et que s’il lui avait déconseillé de se présenter au fédéral en 2015, il n’y serait pas allé. Le député Éric Lefebvre raconte que la même chose s’est passée quand il s’est interrogé lors de l’élection partielle de 2016, qu’il a finalement gagnée.

Bruno Fréchette, président directeur général de la firme de communication Absolu, dit de lui, pour sa part, qu’il est le plus grand stratège du Centre-du-Québec et l’un des plus grands au Québec. D’autres le remercient publiquement pour leur "mettre dans la bouche des mots qui leur donnent l’air intelligent".

Modeste, quand on fait valoir ses mérites, il répond que ça lui grossit le cœur, mais jamais la tête. Puis son attention bifurque, déjà mobilisée par d’autres projets.

Revenons en arrière; s’il a laissé sa trace dans de multiples causes, son empreinte indélébile marque à jamais l’organisation municipale de Victoriaville et son économie. Son implication a débuté avec M. Pierre Roux, maire d’Arthabaska, en tant que conseiller politique, puis en tant que membre de son équipe pour l’élection de novembre 1991. Lorsque le maire Roux le sollicite pour qu’il se présente comme conseiller, il n’est pas chaud à l’idée. Cependant, son expérience de journaliste d’affaires publiques au journal La Nouvelle, et celle d’auteur de la monographie de Sainte-Victoire, lui ont révélé une concurrence coûteuse et nuisible au développement des quatre municipalités. Il accepte l’offre, à la condition que l’on travaille à un projet de regroupement.

Avec le maire Pierre Roux comme porteur de ballon, le conseiller Jean-Paul Croteau comme analyste comptable et Claude Raymond comme stratège, le "oui" l’emporte pour trois des quatre municipalités lors du référendum. Son slogan, Un seul et même territoire, une seule et même ville, prend tout son sens.

Claude Raymond repart alors en croisade pour que le maire de la municipalité unifiée soit le meilleur dirigeant afin que tout se fasse dans l’harmonie, en ralliant les dissidents. Il considère que Pierre Roux a l’envergure du rôle. L’avenir lui donne raison. Quand vient le temps de remplacer le maire Roux, il invite Roger Richard à prendre le relais; il considère que, malgré son image autoritaire, celui-ci comprend et maîtrise bien les enjeux de l’organisation municipale.

Au départ du maire Richard, huit ans plus tard, Claude Raymond en vient à la conclusion que la politique, c’est fini pour lui. Sauf qu’on lui demande avec insistance de prendre en charge la candidature d’un inconnu, pour lui, à la mairie: Alain Rayes. Il accepte de le rencontrer. Après une entrevue exigeante pour le candidat pressenti, il en vient à la conclusion que M. Rayes n’y connaît rien en affaires municipales, mais qu’il a un excellent moteur, qu’il sera un excellent candidat et qu’il fera un excellent maire... et il décide de s’impliquer dans sa campagne.

Malheureusement, nous ne disposons pas de tout l’espace nécessaire pour décrire les multiples implications de Claude Raymond pour la ville de Victoriaville et sa région. Nous nous contenterons d’en énumérer quelques-unes: l’avènement du centre de diffusion culturelle, le Carré 150 et l’attribution de son nom, l’identité régionale Victoriaville et sa région, le nouveau centre-ville, et les quatre monographies qu’il laisse à la postérité: Si Sainte-Victoire-d'Arthabaska m'était contée, Dis-moi comment on a bâti mon pays pour la municipalité de Princeville, Et ils bâtirent Saint-Médard de Warwick et Victoriaville 2000, en trois volumes, ce qui fait de cette dernière publication la plus importante monographie sur l'histoire de Victoriaville et le plus imposant témoignage ethnographique des occupations des Victoriavillois de l’an 2000.

Son engagement social se manifeste par sa collaboration à plusieurs conseils d'administration: Régie régionale de la santé et des services sociaux, Hôtel-Dieu d'Arthabaska, FIMAV, CDTBF ainsi que par sa participation à divers comités: éthique de l'Hôtel-Dieu d'Arthabaska, politique culturelle de la Ville de Victoriaville, commission consultative d'urbanisme d’Arthabaska, comité ad hoc sur la récupération, regroupement municipal et Festival mondial de folklore de Drummondville, section Arthabaska. Il est aussi l'instigateur et président fondateur de la Coopérative d'habitation des Bois-Francs. En avril dernier, il agissait à titre de coprésident d’honneur de la soirée bénéfice du Parminou, au côté de la comédienne et auteure Micheline Lanctôt.

C’est également un auteur humaniste qui a écrit sur ses expériences d’accompagnant de personnes en fin de vie. Tous les produits de la vente de la première édition ont d’ailleurs été versés à la Maison Marie-Pagé. Quant à ceux de la deuxième édition, ils l’ont été à Répit Jeunesse, son autre organisme de prédilection. Enfin, on ne peut passer sous silence son rôle influent, à titre de conseiller stratégique, au sein de l’Association des directrices et des directeurs généraux des caisses Desjardins pour l’ensemble du Mouvement (Québec, Ontario, Nouveau-Brunswick) et son pendant, le Regroupement des présidentes et des présidents.

Jusqu’ici, beaucoup a été dit, et il en resterait encore plus à dire sur l’homme et ses causes. Aussi, pour conclure sur une idée globale de l’individu et sur l’esprit de sa quête, revenons sur ce qu’il écrivait dans le livre d’or de la nouvelle ville de Victoriaville, le soir de la première séance du conseil:

Pour que ce coin de pays
Qu’en hommes et qu’en femmes
Nous habitons
Pour que ce coin de pays nous survive
Pour qu’il accueille nos enfants
Et les enfants de nos enfants
Pour qu’il les nourrisse
Pour que ce coin de pays
Demeure
Et que jamais l’avenir sans nous
Nous avons déposé les frontières
Ce 5 juillet 1993.

Et puis, aussi, une phrase qui résume son parcours et qu’aime bien répéter Claude Raymond:

La vie dépasse ta vie. Travaille à la pérennité des tiens et de ta collectivité.

 

Mme Madeleine Richard

Récipiendaire à titre posthume 2018

Pour sa grande contribution au patrimoine de Victoriaville en transformant la résidence de Wilfrid Laurier en musée qui deviendra officiellement, en 1929, le Musée Laurier.

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Mme Madeleine Richard

Née le 27 mai 1887 à Winnipeg, Manitoba, Madeleine Richard est la fille de J. Auguste Richard et d’Albertine Rivard. Son père est le neveu de Louis-Eusèbe Richard, conseiller législatif, de Princeville et sa mère est la sœur d’Adjutor Rivard, juge de la Cour d’appel et un des écrivains les plus réputés du pays à cette époque. Après des études chez les Dames du Sacré-Cœur à Montréal, elle termine ses études en Europe, où elle demeure pendant trois ans. Pendant ce séjour, elle développera un goût pour les vieilles pierres, les autographes, les meubles antiques et les éditions de luxe. Cet intérêt pour le passé et l’histoire l’amène quelques années plus tard au Musée Laurier.

Le 29 juin 1908, elle épouse Joseph-Édouard Perrault, qui deviendra député d’Arthabaska et ministre dans les gouvernements Gouin et Taschereau. Pendant les années où Madeleine Richard habite Arthabaska, elle s’implique activement dans les œuvres de charité et d’assistance publique. Lors de la Première Guerre mondiale (1914-1918), elle s’occupe des œuvres de guerre. D’ailleurs, en 1922, elle se voit décorée de l’Ordre de la Croix-Rouge pour services rendus à la cause des Alliés et à celle de la Serbie. Malheureusement, pendant cette période, elle sera grandement affectée par le décès de ses deux enfants, Thérèse (19 janvier 1917) et Richard (28 mars 1921).

Puis, les efforts de madame Richard se portent sur la transformation en musée de la résidence de Wilfrid Laurier, décédé en 1919, qu’elle a connu personnellement. Elle sollicite les proches de la famille Laurier et ses amis afin de recueillir des objets ayant appartenu à Wilfrid Laurier, soit des photographies, des lettres, des cadeaux, etc. Le Musée Laurier ouvre officiellement ses portes au printemps 1929. En septembre 1933, L’Union des Cantons de L’Est publie une lettre du journal La Presse concernant l’adoption d’une loi spéciale du gouvernement du Québec afin de transformer en musée la maison de Wilfrid Laurier. L’article mentionne qu’il fallait le dévouement nécessaire pour la mettre en pratique. Le texte se poursuit ainsi: "Et c’est madame Perrault qui, avec le tact et le dévouement qu’on lui connaît, s’est chargée d’organiser ce musée qui sera assurément l’un des objets du culte patriotique parmi les plus chers à la population de notre province. Et puis, voici un bel exemple de sensibilité à l’égard de ces vieilles choses qu’il est de notre devoir de conserver, qui demandent qu’on s’en occupe et qui sont comme un lien entre ce qui est et ce qui a été." Dans l’édition du 28 mars 1935 du journal L’Événement, Madeleine Richard écrit: "Tous, j’en suis sûre, voudront s’y associer et conserver ainsi, en le développant, le caractère dominant de ce Musée Laurier, une oeuvre du souvenir et un centre d’histoire."

En janvier 1941, le couple Perrault déménage à Montréal à la suite de la décision de Joseph-Édouard de quitter la politique et de retourner à la pratique du droit. Il occupe, de 1940 à 1948, le poste de Procureur général de la province de Québec. Parallèlement, le contexte de la Deuxième Guerre mondiale interpelle Madeleine Richard et elle s’implique bénévolement dans de nombreux organismes, dont la section féminine du Comité provincial de l’épargne en temps de guerre. En juillet 1946, le roi George VI la décore en tant qu’Officier de la division civile de l’Ordre de l’Empire Britannique.

Le journal L’Union du 22 avril 1975, sous la plume d’Alcide Fleury, décrit plusieurs fonctions occupées par Madeleine Richard pendant les deux guerres. Il les relate ainsi: "Sa participation aux oeuvres de guerre lui ont permis de prendre part à diverses organisations, notamment: coprésidente du Comité consultatif de l’épargne en temps de guerre, coprésidente du Comité consultatif féminin des Finances de guerre, membre du Comité de démobilisation et de réhabilitation des femmes ayant fait partie des services de l’armée, de la marine et de l’aviation, membre du Comité des services volontaires féminins, membre du Comité de l’assistance aux œuvres françaises de guerre, vice-présidente du Comité civil consultatif du Corps auxiliaire féminin de l’Armée canadienne, membre du comité régional féminin consultatif des prix et du commerce en temps de guerre, etc.".

Le journal La Nouvelle du 13 juin 2004 ajoute: "Cette dernière (Madeleine Richard Perrault) s’est donnée corps et âme pour cette cause qui lui tenait beaucoup à cœur et a ainsi permis au musée de voir le jour. Dans sa tâche, elle était accompagnée du premier conservateur du Musée du Québec, Paul Rainville."

À la suite du décès de son époux, le 13 juin 1948, elle partage son temps entre l’Europe et le Canada, fuyant les rigueurs de nos hivers. À l’aube de ses 88 ans, elle décède à Montréal, le 8 avril 1975. Elle est inhumée au cimetière Saint-Christophe d’Arthabaska, près de son époux et de ses enfants, dans ce coin de pays qu’elle avait qualifié de "coin de terre qui me tient le plus à coeur".

 

Récipiendaires 2017

 

Lauréats 2017 de l'Ordre Victorien de Victoriaville
Lauréats 2017 de l'Ordre Victorien de la Ville de Victoriaville. Détails.

 

 

Mme Hélène Desperrier

Pour son apport incroyable au développement culturel de notre région. Elle a fondé le Théâtre Parminou et en assure la direction artistique et la présidence. Avec Mme Desperrier le Théâtre Parminou continuera de se questionner, de provoquer, d’interpeller le public afin d’améliorer le monde pacifiquement.

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Mme Hélène Desperrier

Victoriaville peut, à juste titre, être fière de compter parmi ses artistes locaux, Hélène Desperrier, dont le nom est automatiquement associé à celui du Théâtre Parminou.

Cette association débute en 1976. Hélène Desperrier fait alors partie d’une troupe d’artistes passionnés de la scène, finissants des Conservatoires d’art dramatique de Québec et de Montréal. Séduits par les politiques de décentralisation et les vertus de la régionalisation, ces jeunes s’installent à Victoriaville, réputée pour ses coopératives et pour le dynamisme de son milieu communautaire. Installés au cœur du Québec, ils espèrent rayonner sur l'ensemble du territoire québécois. Au prix de beaucoup de travail, de patience et de détermination, leur rêve se concrétisera peu à peu, et dépassera même leurs espérances.

Constamment en tournée, ce théâtre pas comme les autres fait connaître Victoriaville partout où circulent ses véhicules identifiés. La renommée du Parminou s’étend à l’ensemble du Québec, au Canada anglais, en France, en Suisse, en Belgique, en Inde, en Amérique centrale, ainsi que dans quelques pays d’Afrique.

Les créations du Parminou, entièrement originales et inspirées des questionnements, débats, problématiques et mouvements sociaux, sont élaborées en fonction des différents publics auxquels elles s’adressent. Leur scénographie dépouillée et sans prétention, mais pleine d’imagination, permet à la troupe de voyager léger et de se produire partout: salles d’école, sous-sols d’église, salles communautaires, usines, prisons, CHSLD, parfois en plein air sur la place publique et même dans de très belles grandes salles de spectacle.

En 1989, le ministère des Affaires culturelles du Québec et la Ville de Victoriaville soutiennent le projet de construction du propre centre de création théâtrale du Parminou à Victoriaville, la première installation du genre au Québec, regroupant dorénavant l’ensemble des infrastructures indispensables à la production, à l’administration et à la mise en marché de ses créations. Élaboré selon les valeurs de la troupe, le projet devient le plus grand bâtiment à l’énergie solaire passive au Canada.

Le Théâtre Parminou est devenu une des plus importantes compagnies de tournées nationales. Il donne environ quatre cents représentations par année, et jusqu’à quatre productions différentes dans une même journée! Il se rend dans plus de deux cent cinquante villes et villages du Québec, souvent là où les autres compagnies de théâtre ne vont pas. Excellente école sur le terrain, le Théâtre Parminou a servi de tremplin à plusieurs artistes, comédiens, metteurs en scène, auteurs, scénographes et musiciens, dont plusieurs de chez nous.

Pendant des années, son rayonnement sur tout le territoire et même à l’étranger est méconnu dans sa propre région. Ce sont ses soirées-bénéfices annuelles, sous forme de cabaret-théâtre, qui ont permis à la population de le découvrir davantage et qui lui ont permis d’aller chercher un appui important, tant dans le milieu des affaires, le milieu politique, que dans le milieu culturel. Des centaines d’artistes ont participé à ces événements.

Ceux qui ne le connaissaient pas encore ont découvert le Théâtre Parminou lors des célébrations du 150e anniversaire de Victoriaville en 2011. En effet, plus de cinq mille élèves de la région ont assisté au spectacle Sur la piste, portant sur l’histoire de Victoriaville. Pour l’occasion, plusieurs spectacles extérieurs ont également été présentés à la population. Les gens ont pu assister à quatre spectacles à saveur historique dans différents lieux de la Ville, à un spectacle nocturne au flambeau dans le cimetière Sainte-Victoire, et, finalement, à un spectacle à grand déploiement au parc Terre-des-Jeunes pour célébrer les artistes originaires de notre région. Ce spectacle, créé et produit par le Parminou, a occasionné le deuxième plus grand rassemblement populaire de l’histoire de Victoriaville, avec une assistance de plus de douze mille personnes.

Le Théâtre Parminou fait également partie des instigateurs actifs de l’avènement du Carré 150 qui, en plus de représenter un attrait supplémentaire pour Victoriaville, permet aux artistes de chez nous d’avoir un lieu de diffusion et de vivre de leur art. C’est en effet le Théâtre Parminou qui en 1988, dans le cadre du projet de construction de son centre de création théâtrale, contactait l’ex-ministre des Affaires culturelles du Québec, Jean-Paul L’Allier, pour produire une étude sur les besoins d’infrastructures culturelles à Victoriaville. Ce rapport a joué un rôle essentiel dans la réalisation du Carré 150.

Tout en poursuivant leur mission de compagnie nationale, les créateurs du Parminou développent des liens privilégiés avec leur région. En plus d’être un atout pour le rayonnement culturel du Centre-du-Québec, le Théâtre Parminou représente une force économique en raison des emplois créés, de même qu’en raison de l’achat et de l’entretien de son matériel qui se font chez nous.

Cette compagnie possède une expertise unique de tournée, une mission, une réputation, un réseau de diffusion exceptionnel et une bâtisse construite et adaptée pour la création. Les artisans du Parminou, à commencer par Hélène Desperrier qui en assume la direction artistique et la présidence, ont surtout une volonté d’améliorer le monde pacifiquement, d’y favoriser la démocratie et de faire connaître le théâtre et la culture depuis plus de 40 ans.

Afin de mieux connaître cette grande dame de chez nous, voici une brève description de son cheminement.

Hélène Desperrier est née à Montréal. Son patronyme peu répandu, même en France, lui vient de son grand-père, immigré au Québec en 1920. Elle obtient un baccalauréat spécialisé en animation culturelle, mention art dramatique, de l’Université du Québec à Montréal. C’est là qu’elle trouve sa passion. Elle est alors extravertie, voire extravagante (c’est elle qui le dit!), dans le milieu trépidant de la fin des années 60, où toutes les valeurs se redéfinissent.

Encouragée par le directeur du module théâtre de l’université, elle poursuit sa formation au Conservatoire d’art dramatique de Montréal, puis au Conservatoire d’art dramatique de Québec, davantage axé sur la création.

En 1973, dans l’effervescence de la vague contestataire des années 70, elle fait partie d’un groupe qui met sur pied une troupe de théâtre engagé, sous forme de coopérative de travailleurs et de travailleuses autogérée. Cette expérience singulière a pour objectif de produire des créations collectives basées sur des valeurs communes, qui laissent s’exprimer les influences individuelles.

Le Théâtre Parminou est né. Hélène Desperrier est dynamique, proactive et fait ses preuves en tant que leader. Polyvalente et créative, elle est comédienne, metteure en scène, auteure et directrice artistique. Son nom est vite indissociable de celui du Parminou et tous deux sont fusionnels. Hélène Desperrier est d’ailleurs la seule fondatrice toujours en poste.

Elle a consacré quarante-quatre ans au Théâtre Parminou, à ses luttes, à son évolution et à son essor jusqu’à sa notoriété actuelle. Elle est lauréate de plusieurs prix et distinctions, dont celui de Chevalière de l’Ordre national du Québec, la plus haute distinction remise par le gouvernement du Québec pour souligner l'apport de Québécois et de Québécoises au rayonnement du Québec ou leur participation significative à son évolution.

Hélène Desperrier est fière d’avoir contribué à l’essor culturel de Victoriaville. Avec elle, le Théâtre Parminou va continuer à questionner, provoquer, interpeller le public par le rire et l’émotion, ainsi qu’à s’adresser à la raison en passant par les voies du cœur. On peut dire qu’il y a un peu d’Hélène Desperrier dans chacune des cinq cents créations du Parminou présentées devant deux millions de spectateurs.

Nous sommes privilégiés qu’elle ait choisi de s’enraciner à Victoriaville, d’y fonder sa famille, et d’ainsi faire rejaillir le prestige de son impressionnante carrière professionnelle, et celui du Théâtre Parminou, sur la Ville de Victoriaville et sur sa région. Nous souhaitons qu’elle reste encore longtemps au Parminou!

 

M. Jean Lambert

Pour son implication extraordinaire au sein de notre communauté régionale. Homme d’affaires reconnu et respecté pour sa grande générosité, il s’implique dans de nombreuses causes et organisations, telles que la Maison Marie-Pagé et le Cégep de Victoriaville. Il souhaite rendre à la société ce qu’il a reçu par la transmission de son expertise et de son expérience.

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M. Jean Lambert

4e de 8 enfants, Jean Lambert démontre très tôt son potentiel de meneur naturel. Généreux de son temps, il aime prendre les choses en main, y mettre sa couleur et obtenir des résultats. Ça le suivra toute sa vie.

Après ses études au Collège de Victoriaville, il quitte la région pour obtenir un baccalauréat en administration des affaires de la faculté d'administration de HEC Montréal. Il complète deux années de stage chez Samson Bélair et deux autres années en tant que contrôleur dans la région de Montréal, puis revient à Victoriaville, sa ville natale, pour y exercer sa profession de comptable et enseigner une dizaine d’années au Cégep de Victoriaville.

Il se crée rapidement une bonne réputation, notamment en tant que spécialiste des PME, de la gestion stratégique et du transfert d’entreprise. On apprécie ses nombreuses qualités: vulgarisateur hors pair, fin pédagogue, psychologue, diplomate, intègre, convaincant, créatif doté d’un grand sens de l’humour et gestionnaire hors pair. Toutes ces facettes de son professionnalisme lui permettent de relever des défis complexes et de désamorcer des conflits en trouvant des solutions innovantes. Après 2 fusions du cabinet comptable Roy Desrochers Lambert, en 1984 et en 1998, il devient directeur-général, poste qu’il occupera jusqu’en 2008.

Tout le monde, ou presque, connaît Jean Lambert le comptable. La plupart sont au courant de sa grande générosité, mais très peu connaissent l’intégralité de son implication bénévole; même lui, en a perdu le compte depuis longtemps. Nous nous contenterons d’énumérer quelques-unes de ses actions.

De 2008 à 2015, il occupe le poste de chef mentor de la cellule de mentorat d'affaires de la Corporation de développement économique des Bois-Francs (CDEBF - CLD). Il innove en obtenant du financement de commanditaires pour défrayer différentes activités de la cellule, et donne des formations, localement et régionalement, tant pour les mentorés que pour les mentors.

Au début de 2012, il réalise qu’il en prend trop et doit ralentir pour préserver sa santé. Il devient alors associé retraité de la firme, tout en demeurant consultant. L’inactivité ne faisant pas partie de sa nature, il continue à s’impliquer bénévolement. Il dispense généreusement ses services de conseiller, il est conférencier à la soirée Tapis Rouge de la Chambre de commerce et d’industrie Bois-Francs/Érable, et accepte la présidence d’honneur de plusieurs causes qui lui tiennent à coeur.

Dans la même année, il obtient le titre convoité de Personnalité du monde des Affaires dans le cadre du 29e Panthéon de la performance de la Chambre de commerce et d'industrie Bois-Francs / Érable. À cette occasion, il remet son trophée aux parents du petit Elliot, décédé en 2012, qui a été une inspiration pour nombres de personnes qui se sont bonifiées à son contact.

Après avoir été vice-président du Cégep de Victoriaville, il en prend la présidence de 2012 à 2016. La conjoncture est alors difficile à cause des compressions budgétaires gouvernementales, des négociations avec le personnel et des nombreux remplacements à la direction. En tant que président, il a un rôle significatif à jouer dans les prises de décision qui découlent de tous ces changements.

En 2015, dans la foulée de ses expériences de mentor, il réalise un premier rêve et met sur pied un nouvel OBNL, Prêt d’Honneur Victoriaville et sa région, pour venir en aide aux entreprises de moins de cinq ans d’existence. Il rassemble un capital de 300,000$, dont 150,000$ proviennent des Caisses Desjardins et l’autre partie de 15 investisseurs privés de la région qui ont accepté de le suivre dans cette aventure. Cet argent permet d’accorder des prêts sans garantie, mais sur l’honneur, à de jeunes entrepreneurs qui ont besoin de liquidités pour poursuivre leurs activités. Une fois que l’organisation est structurée et fonctionnelle, il quitte celle-ci, satisfait d’en avoir été le promoteur.

Toujours en 2015, il réalise son ultime rêve: après avoir encore fait appel à ses fidèles partenaires - Desjardins, la Chambre de commerce, le Cégep de Victoriaville et Emploi Québec - il crée l’Académie entrepreneuriale Desjardins. Ce service de haut niveau est offert à tous les gestionnaires et dirigeants d’entreprises désireux d’améliorer leurs performances. Fort de son expérience dans l’enseignement, il y offre son temps en tant que formateur consultant et y assume un rôle de leader.

Le programme, étalé sur 19 jours non consécutifs et divisé en 9 thèmes, est adapté en fonction des besoins exprimés par les participants. Un maximum de 14 participants par cohorte favorise l’échange et le réseautage. Le programme comprend également 14 heures d’accompagnement individuel spécialisé pour répondre aux défis de l’entreprise et une attestation de formation est délivrée aux participants à la fin du programme par le Cégep de Victoriaville.

Une autre grande cause lui tient à coeur, celle de la Maison Marie-Pagé. Il est du premier comité d’implantation en 2000, puis dans celui de la relance en 2009. Après plusieurs péripéties, une maison est achetée en 2012, rénovée et ouverte en 2013. Jean Lambert s’implique là où il excelle: le financement. Il sollicite des dons, trouve des commanditaires pour le mobilier intérieur et extérieur, obtient des rabais substantiels pour des services, etc. Quand il regarde en arrière, il considère comme miraculeux qu’il n’ait essuyé aucun refus à ses nombreuses demandes. Il continue toujours son implication en tant que président de la Fondation Marie-Pagé et devient un redoutable vendeur de billets lors des campagnes de financement.

Jean Lambert est un homme pour qui il est primordial que les liens unissant sa famille restent tissés serré. Il est très fier de ses deux fils et de ses trois petits-enfants, bientôt quatre. Il reconnaît devoir beaucoup à Monique, sa compagne depuis 1971, qui comprend son besoin de remettre à la société ce qu’il a reçu par la transmission de son expertise et de son expérience.

Pour lui, il est primordial, d’une part, de soulager les personnes qui souffrent comme il ne faut pas oublier, d’autre part, le monde des affaires, dispensateur de richesse pour l’ensemble de la communauté.

La place de Jean Lambert dans le club sélect de l’Ordre Victorien est grandement méritée.

 

Le Grand Défi de Victoriaville

Pour son apport indiscutable au rayonnement de notre région et à la promotion des saines habitudes de vie. Un évènement d’exception qui, depuis sa première édition, aura fait bouger 20,000 participants, débutants et experts provenant de 140 villes.

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Le Grand Défi de Victoriaville

Le Grand Défi de Victoriaville fête cette année son 20e anniversaire. Beaucoup de travail a été accompli au cours des deux dernières décennies pour que cet événement prenne toute l’ampleur qu’on lui connaît aujourd’hui.

Reportons-nous en 1996. Désireux de promouvoir l’activité physique tout en maximisant l’usage des installations sportives, un comité prend forme pour soumettre la candidature de Victoriaville comme hôtesse des finales des Jeux du Québec. On espère ainsi promouvoir et augmenter la motivation de la population à adopter de saines habitudes de vie et à bouger davantage. Malheureusement, Montréal l’emporte sur Victoriaville, par un seul point. Malgré la déception, le projet de dynamiser Victoriaville dans le domaine sportif reste un objectif stimulant et mobilisateur pour le comité.

En 1997, l’idée de mettre sur pied le Grand Défi prend de l’ampleur et séduit de plus en plus d’adeptes. En 1998, la Corporation du Grand Défi est constituée en tant qu’organisme sans but lucratif, avec le maire Pierre Roux comme président du conseil d’administration, et Alain Lapointe, régisseur aux sports de la Ville de Victoriaville, comme directeur général. Josiane Béliveau, étudiante en récréologie, complète l’équipe. La Corporation est soutenue par un grand nombre de bénévoles qui travaillent de concert pour relever ce beau défi.

L’objectif visé est d’organiser un événement populaire qui comprend un volet compétitif, auquel sont conviées les équipes locales et des autres régions, un volet participatif, accessible à tous, et un volet culturel, pour faire de l’ensemble un événement motivateur, festif et familial. Le Grand Défi veut projeter le dynamisme, l’ingéniosité et le savoir-faire qui caractérisent les gens de Victoriaville. On veut créer un événement d’envergure qui grandira d’année en année et fera rayonner le nom de Victoriaville dans tout le Québec. Dès la première année, la participation de 431 athlètes et de 10,500 spectateurs en fait un grand succès.

En 2008, sous la gouverne du président René Lemieux, le premier souper-bénéfice "crabe à volonté" avec encan silencieux a lieu. Il deviendra annuel avec jusqu’à 650 convives, ce qui permet chaque fois d’amasser de 40,000$ à 50,000$, pour un total de 350,000$ en 10 ans. Ces sommes sont réservées au financement des projets d’expansion. Le conseil d’administration décide par la suite d’abandonner le volet spectacle pour consacrer toutes ses énergies à la mise en forme. Tout en conservant son volet élite, on opère alors un virage familial, avec les courses pour enfants, l’objectif étant de faire bouger les gens de tous les âges.

Au fil des années, de multiples activités s’ajoutent et attirent de plus en plus de participants et de spectateurs. En 2011, le Grand Défi fait renaître Bonjour Printemps Volkswagen, qui avait lieu dans les années 80, avec course à pied et à vélo sur route au début du mois de mai et, en 2013, Le Triathlon Sani Marc, qui se tient à la fin du mois de juin, fait une entrée remarquée. Cette année, avec l’Ultime Défi de septembre, ce sont trois évènements de grande envergure qui se tiennent à Victoriaville.

Au cours des années, plusieurs personnalités de prestige acceptent les titres de président d’honneur, d’ambassadeur ou de porte-parole, entre autres, Stéphane Fiset, les Chick’N Swell, Alexandre Bilodeau, Stéphanie St-Pierre, Pierre-Alexandre Rousseau, Alex Harvey (à quatre reprises) et Pierre Harvey, qui a participé à deux reprises et qui s’est dit impressionné par la qualité de l’organisation.

Le Grand Défi mérite une quinzaine de nominations et de distinctions, sur le plan local et provincial, dont, en 2016, le titre de triathlon de l’année devant Magog, Tremblant et Joliette, qui sont des municipalités plus populeuses que Victoriaville. En 2017, il est le seul événement sportif au Québec à être choisi comme étape du Championnat canadien junior.

Le Grand Défi, c’est également:

- 1400 bénévoles accueillants et souriants qui donnent 38,000 heures par année pour assurer la bonne marche des activités, ce qui qui représente une valeur de 700,000$;

- Une collaboration majeure au financement de 4 organisations régionales et 5 organisations locales en échange de bénévolat, pour un total de 44,000$

- Un OBNL dont le mode de gestion entrepreneurial est devenu une référence au Québec et qui administre un budget de 750,000$. 3 personnes y occupent un poste à temps complet et 3 à temps partiel. Les autres sources de financement proviennent principalement de commanditaires, de commandites en biens et services, des frais d’inscriptions, du souper-bénéfice et autres.

Les évènements d’exception qu’organise le Grand Défi représentent un attrait supplémentaire pour faire de Victoriaville une destination de choix, autant pour les touristes que pour les nouveaux résidents, séduits par la qualité de vie à Victoriaville. Les retombées économiques qui en résultent sont considérables, particulièrement pour les nuitées et les repas des visiteurs ainsi qu’en raison de l’augmentation du nombre de centres d’entraînement et de cliniques reliées aux soins sportifs. D’autre part, l’amélioration de la santé et le mieux-être de la population sont des retombées sociales bénéfiques, qu’il suffise de penser à la diminution de la sédentarité ou à la perte de kilos excédentaires. Il est d’ailleurs démontré que l’acquisition de saines habitudes de vie contribue au rendement accru des travailleurs et des étudiants et réduit les effets du vieillissement.

L’éventail des activités offertes par le Grand Défi de Victoriaville s’élargit constamment afin d’inciter de plus en plus de gens à passer à l’action. Parmi ces nouveautés, il y a la course des princesses, à laquelle ont participé 500 têtes couronnées d’un jour, la course nocturne et la course Pace du Bonheur. En 2018, pour souligner le 21e anniversaire, on a pour projet un Grand Défi d’hiver et la tenue d’une deuxième activité de financement.

Un jour, quelque part en 1996, une équipe de visionnaires a voulu promouvoir l’activité physique à Victoriaville. Ces gens déterminés se sont lancé un Grand Défi, ont franchi les obstacles, se sont relayés et l’ont relevé haut la main jusqu’au fil d’arrivée! Depuis sa première édition jusqu’à la fin 2017, les activités du Grand Défi auront fait bouger autour de 20,000 participants, débutants et experts, provenant de 140 villes.

 

M. François Bourgeois (posthume)

Pour sa grande contribution au développement de Victoriaville. Il est considéré comme l’âme et le coeur de l’essor économique de Lactantia, un fleuron de notre région depuis 1947. Au-delà de son dévouement pour l’entreprise, il est reconnu pour son implication communautaire, entre autres, auprès de la Fondation de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, la Croix-Rouge et le Club Richelieu.

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M. François Bourgeois

François Bourgeois est considéré, à juste titre, comme l’âme et le cœur de l’essor économique de Lactantia, usine de transformation de produits laitiers, fondée à Victoriaville en 1947, œuvrant maintenant sous le nom de Parmalat Canada. Président de Lactantia de 1953 à 1988, il a contribué au rayonnement de Victoriaville grâce à tous les produits fabriqués au fil des décennies.

Cadet d’une famille de cinq enfants, François Bourgeois est né le 1er octobre 1917 à Saint-Célestin. Il s'ajoute à la famille de Jean-Baptiste Bourgeois et de Clotilde Beauchemin, agriculteurs, qui compte déjà Jean-Louis, Marguerite, Thérèse et Lucie. Cependant, François n’est âgé que de sept semaines quand son père décède le 27 novembre suivant. Sa mère demeure veuve toute sa vie et continue l'exploitation de la ferme familiale.

À cette époque, le curé du village, Origène Grenier, connait bien la famille et il juge important de faire instruire le petit dernier. Grâce à la générosité de l'abbé Grenier, François Bourgeois peut fréquenter le Séminaire Saint-Sacrement à Terrebonne puis le Séminaire de Nicolet. Après des études universitaires en philosophie et en théologie, il obtient une bourse d'études pour fréquenter l'Université de Saskatoon, de 1944 à 1947, où il obtient son diplôme d'ingénieur.

Il amorce sa carrière à Valleyfield avec la Shawinigan Water and Power Company, où il effectue des expériences en couches chaudes électriques. Quarante et un jours après, il accepte l'offre de Lionel Beaudet, principal promoteur de l'implantation d'une usine de fabrication de lait en poudre à Victoriaville. Malgré une baisse de salaire, cette nouvelle aventure lui plaît, car il occupe le deuxième poste le plus important dans l'entreprise. Aussi, il se rapproche de sa famille et du monde agricole, qui lui convient davantage. Après avoir coordonné l'installation de l'équipement, il devient agent de liaison, poste qui consiste à effectuer le recrutement de cultivateurs pour les convaincre de vendre leur lait à Lactantia. C'est d'ailleurs lui qui achète les 1 200 premières livres de lait pour approvisionner l'usine.

Chez Lactantia, François Bourgeois côtoie Monique Hamel, première employée féminine de l’entreprise, qu'il épouse le 10 septembre 1949 à l’église Sainte-Victoire. Le curé qui bénit leur mariage n’est alors nul autre qu'Origène Grenier. De cette union naîtront six filles: Esther, Louise, Andrée, Marthe, Marguerite et Luce.

Nommé directeur de Lactantia en 1952, François Bourgeois en devient le président en 1953, poste qu'il occupera jusqu'en 1988. Il se fait l'instigateur de deux restructurations financières qui solidifient la position de la compagnie. Au début, il emprunte 1,200$ pour devenir l'un des actionnaires. On le décrit comme un homme d'affaires convaincant et convaincu, audacieux, déterminé et préoccupé par la recherche constante de nouveaux produits.

Par ailleurs, il occupe un poste d'ingénieur à la Ville de Victoriaville de 1949 à 1953 et à la Ville d'Arthabaska, à temps partiel, de 1953 à 1963. François Bourgeois s'implique également dans le secteur de la construction et de la rénovation. De 1953 à 1965, il est président de F.R. Bourgeois ltée, ingénieurs et constructeurs, qui érige plusieurs bâtiments domiciliaires, commerciaux et institutionnels tels que le Centre catholique (1949), l'usine Utex (1953-1954), le Jardin d'enfants (1954) ̶ aujourd'hui le CLSC Suzor-Coté ̶ , le Collège Clarétain (1954), la nouvelle succursale de la Banque Nationale (1957), l'école J.-P.-H.-Massicotte (1958), le Motel Bois-Francs (1959), l'église Notre-Dame de l'Assomption (1962) et la nouvelle manufacture Rubin (1964). En décembre 1956 et en 1957, il est président de l'Association des constructeurs du diocèse de Nicolet.

Pendant plusieurs années, il est président-propriétaire du centre de rénovation Les Entreprises A. Pratte Inc. sur la rue Notre-Dame Ouest. La famille Bourgeois demeure d’ailleurs au 2e étage de l'édifice pendant plus de dix ans. Désigné l'Homme d'affaires 1975 par la Chambre de Commerce de Victoriaville, il est, en 1976, président de Placements Bois-Francs, de Produits laitiers d'Aston Inc. et secrétaire de B.H. Aviation limitée.

M. Bourgeois trouve aussi du temps pour s'impliquer dans sa collectivité. La Chambre de commerce, la Fondation Hôtel-Dieu d'Arthabaska, la Croix-Rouge, les Chevaliers de Colomb, le Club Richelieu, les Majorettes de Victoriaville et l'Omnium du Québec-Lactantia, entre autres, bénéficient de ses grands talents d'organisateur. Aujourd'hui, sa contribution caritative se poursuit par le biais de la Fondation François Bourgeois, qui alloue du soutien financier à plusieurs organismes communautaires et institutionnels, qui peuvent ainsi bonifier leur offre de service.

 

Récipiendaires 2016

 

Lauréats 2016 de l'Ordre Victorien de Victoriaville
Lauréats 2016 de l'Ordre Victorien de la Ville de Victoriaville. Détails.

 

 

M. Fernand Noël

Pour son implication extraordinaire au sein de notre communauté régionale. Impliqué dans des organismes allant de la ligue d’improvisation jusqu’à Parent-Secours, en passant par l’Association des mères célibataires et la Fondation du Parminou, à un certain moment, monsieur Noël était impliqué simultanément dans 17 organismes différents. Son niveau d’implication est à ce point impressionnant qu’il est, à ce jour, la candidature la plus longue remise au jury de l’Ordre Victorien.

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M. Fernand Noël

Tout le monde connaît le père Noël. Pas celui du pôle nord, mais celui de Victoriaville dont la générosité est tout aussi légendaire! Fernand Noël, aîné d’une famille de six enfants, est originaire de Warwick. Après son cours classique à Nicolet, il entreprend des études en théologie et est prêtre de la paroisse Sainte-Victoire de Victoriaville de 1965 à 1976. Jeune membre du clergé, il refuse de juger les dissidents et aide là où il peut faire une différence.

De 1966 à 1976, il exploite un bureau de presse nommé Le Comité d’information chrétienne. Ce bureau couvre les évènements religieux du diocèse de Nicolet en publiant une quinzaine de communiqués par semaine. Ses réflexions l’amènent à fonder, avec les docteurs René Jutras et Jean-Marie Bolduc, un mouvement voué au respect de la vie auquel quatre mille médecins du Québec adhèrent. À la suite d’une suggestion du Dr Bolduc, les trois hommes remplissent l’oratoire Saint-Joseph où ils ont invité des orateurs prestigieux de partout dans le monde, dont Martin Gray. Il organise également une manifestation monstre à Ottawa; 37 autobus de manifestants pro-vie partent de Victoriaville pour y prendre part.

Communicateur doué, il partage ses réflexions dans les médias. Avec un comité, il alimente pendant dix ans une chronique intitulée Cinq minutes au fond des choses publiée cinquante semaines par année dans L’Union,. La jeune Hélène Ruel, qui a 15 ans, y fait alors ses débuts de journaliste. Par la suite, Fernand Noël publie un recueil de vingt pages regroupant ces chroniques et dont les cinquante mille exemplaires trouvent preneurs.

Ces expériences l’amènent à étudier en communication à l’Université d’Ottawa, de 1967 à 1969, et à suivre un cours d’initiation au journalisme offert par le Journal de Montréal. Il diffuse alors jusqu’à vingt communiqués, lettres ouvertes et éditoriales par semaine sur divers sujets, dont le tout nouveau mariage civil. Ses écrits prolifiques lui valent d’être invité à participer à différentes tribunes médiatiques.

Durant la semaine de l’œcuménisme à la fin des années 1960, ses capsules passent toutes les trente minutes à la radio, il obtient la page centrale de La Nouvelle de même qu’un article de deux pages écrit par la journaliste Madeleine Dubuc de La Presse. Fort de ses convictions oecuméniques, il apporte son aide aux Témoins de Jéhovah, baptistes évangélistes et mormons qui lui en font la demande.

Il s’occupe également de scoutisme dont il est ambassadeur de la région, ce qui lui vaut les félicitations du gouverneur général du Canada, et est l’aumônier des Speed Crazy, un club de motards non criminalisés… mais pas sages pour autant. C’est l’amour de la moto, engin offert par sa sœur, qui l’amène dans ce milieu, de même que son besoin de s’impliquer auprès des marginaux et des délaissés. C’est dans cette optique qu’il va rencontrer les travailleurs qui ferment les bars et les restaurants pour leur offrir d’assister à une messe dominicale qu’il célèbre à 5h du matin. Trente à cinquante personnes y participent durant trois ans.

Ses diverses expériences l’amènent à prioriser l’aide qu’il apporte aux alcooliques. De 1972 à 1976, il dirige l’Auberge du 24 heures où il accueille neuf alcooliques dépourvus, mais déterminés à devenir sobres. Il aime cette expérience où se côtoient les réussites et les échecs, qu’il résume dans une phrase: J’y ai appris la sérénité, on aide le plus qu’on peut et le reste ne nous appartient pas. En 1974, il devient copropriétaire d’une résidence pour personnes âgées à Chesterville et d’une autre sur la rue Perreault à Victoriaville.

Même s’il est heureux comme prêtre, sa vie change radicalement en 1976. Amoureux de sa Thérèse, malgré le dilemme qu’il vit, il décide de quitter la vie sacerdotale pour se marier. Il doit alors se trouver un emploi pour faire vivre sa famille, sa conjointe ayant une fille qui devient la sienne. Une amie lui suggère de devenir agent immobilier. Il aime l’idée, ayant toujours été un peu vendeur de l’amour du prochain et du paradis! Il étudie, passe l’examen d’admission Fellow Real Estate Institute avec brio et se joint à deux courtiers.

Au début, il se sent mal à l’aise en tant qu’ancien confesseur. Il se concentre sur les services qu’il rend en finançant certains clients qui n’auraient pu acheter de maison sans son aide. Avec son complice Christian Royer et deux autres agents, il fonde Remax dans la région des Bois-Francs en 1984. Il devient membre du Club 100% à répétition, du "Hall of Fame", et remporte le prix de l’agent, sur mille huit cents candidats, qui a conclu le plus grand nombre de transactions en un an au Québec. En 2001, son bureau Re/Max reçoit le trophée Haute Distinction pour son implication dans la communauté et pour la qualité de sa gestion. En 2003, il est mis en nomination au Panthéon de la performance dans la catégorie Personnalité du monde des affaires. En 2004, il est reçu citoyen émérite lors des célébrations de la fête du Canada.

Fernand Noël anime et conçoit plus de quatre cents émissions à la télévision communautaire. Parmi ces émissions il y a Salut les bénévoles et des diffusions sur des sujets spécialisés en lien avec l’éducation – par exemple six émissions de trente minutes sur la thèse de doctorat de Bill Ninacs portant sur l'empowerment qui a demandé une énorme préparation -, ainsi que différents sujets d’actualité comme le mariage homosexuel et la place des femmes dans l’Église.

Il est également l’un des fondateurs de Parents Secours, qui a offert des services durant 32 ans; de l’Association des mères célibataires, en fonction durant 10 ans, et du Club de la Bonne humeur de Victoriaville. Il s’est occupé d’Opération Enfant Soleil durant 20 ans et soutient financièrement divers organismes communautaires et caritatifs; il a été actif à tous les points de vue dans la ligue d’improvisation LIVE, de 2000 à 2012 et il a siégé au conseil d’administration de la Fondation du Parminou; il a été président d’honneur de la campagne annuelle de la Fondation de l’Hôtel-Dieu-d’Arthabaska, du Souper Venaison de la Sécurité alimentaire et du Beach Party au centre-ville; il est membre honoraire et a été coprésident d’honneur de la campagne annuelle de l’Association régionale de loisir pour personnes handicapées du Centre-du-Québec de même que président de la campagne de financement du Centre Emmaüs; il a été honoré par le Carrefour d’entraide bénévole des Bois-Francs et a été membre du Club Kiwanis pendant 34 ans. Dans ses temps libres, Fernand Noël organise des dîners philosophiques, des dîners où on parle anglais, des collectes de sang, et a mis sur pied un programme de reconnaissance des gens du milieu. À un certain moment, il fait partie de 17 organismes!

Nouvellement retraité à 75 ans, le père Noël se garde du temps pour sa conjointe, ses deux filles et ses deux petites-filles. Il continue à s’occuper de ses logements avec ses associés et prévoit consacrer le reste de sa vie à faire connaître la Maison de thérapie Victoriaville-Arthabaska, pour alcooliques et toxicomanes, qu’il a contribué à créer. Pour fêter ses cinquante années d’aide aux alcooliques, il a mis en place une campagne de collecte de fonds dont l’objectif est de 50,000$.

Quand il regarde le chemin parcouru, Fernand Noël ne regrette rien. Il considère qu’il a vécu de belles expériences, appris beaucoup et aimé la vie encore plus!

 

Mme Marguerite Bourgeois

Pour son apport incroyable au développement communautaire de notre région. Elle qui a fondé le Centre de stimulation l’Envol et cofondé la maison multifonctionnelle l’Amis-Temps des Bois Francs. D’ailleurs, madame Bourgeois continue de s’impliquer en siégeant à plusieurs conseils et comités touchant à la famille et aux enfants.

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Mme Marguerite Bourgeois

Marguerite Bourgeois est née à Victoriaville, cinquième des six filles de l’industriel François Bourgeois et de Monique Hamel. À 17 ans, elle quitte Victoriaville pour faire ses études collégiales et son bac à l’Université Laval en Science et technologie des aliments.

Intéressée par la recherche, le développement et le contrôle de la qualité, dès la fin de ses études en 1983, elle travaille dans différentes usines: Lactantia de Victoriaville, la Biscuiterie Viau de Montréal, Liberté et Les P’tits Pâtés Labbé de Saint-Hyacinthe. En 1988, naît son premier fils à Montréal, suivi d’un second garçon en 1990. Elle revient alors à Victoriaville et devient copropriétaire de la Fromagerie Tournevent de Chesterville en 1991. Son troisième fils naît en 1992.

En 1993, sa vie bascule: ses deux plus jeunes fils sont diagnostiqués autistes. Le chagrin, les inquiétudes, l’organisation et les multiples deuils occupent les deux années suivantes. Il faut s’adapter aux différentes étapes, élaborer des stratégies, changer ses repères, faire face aux crises… bref, maintenir son équilibre dans le déséquilibre. C’est très difficile pour la mère, la femme de carrière et le couple; d’ailleurs 85 % des couples confrontés à telle situation se séparent. Il faut également trouver du temps, au travers les urgences, pour ne pas négliger l’aîné. Bien sûr, cette fratrie exigeante laisse des traces douloureuses, mais elle donne également une extraordinaire ouverture aux différences. Puis, avec détermination, Marguerite Bourgeois fait face à la réalité.

Par surcroît, en 1995, faute de budget, l’Hôtel-Dieu-d’Arthabaska met fin aux services à long terme pour les enfants autistes. Madame Bourgeois se trouve alors devant deux choix: elle déménage dans un grand centre pour avoir accès à des services adéquats, ou elle s’organise pour que ses enfants puissent se développer dans leur milieu, à Victoriaville.

Comme elle veut rester là où elle se sent bien et entourée, elle choisit la deuxième option. Grâce à l’appui de sa famille, des gens vivant la même situation et des personnes influentes de la communauté, le projet semble réalisable. Elle choisit le modèle communautaire, où les utilisateurs déterminent leurs besoins et décident de leurs façons d’y répondre.

Avec Lise Setlakwe, dont le fils a également des besoins particuliers, et Lorraine Renaud, éducatrice en service de garde, elle élabore un projet de centre de stimulation. Leur projet est présenté à différents partenaires de la communauté ainsi qu'à la Régie régionale de la santé et des services sociaux, ce qui cause une onde de choc. Mais les trois femmes restent déterminées et, grâce à l'appui financier d’organismes sociaux et de dons privés, le Centre de stimulation L'Envol voit le jour, à Victoriaville, en septembre 1996.

Le sous-sol de la maison de madame Bourgeois est alors adapté pour devenir un milieu de stimulation précoce pour les enfants de moins de 5 ans ayant des difficultés de développement. Une équipe dévouée se forme et quatre enfants aux profils diversifiés sont accueillis.

En 1998, le sous-sol ne suffit plus pour répondre adéquatement à la demande croissante. Grâce à M. Denis Luneau, directeur général de la Commission scolaire de Victoriaville, L’Envol séjourne à la Maison Fontaine de vie durant cinq ans. Aujourd’hui, L’Envol a sa propre maison sur la rue Lactantia et compte sur dix employées au service des enfants. Les parents qui fréquentent le centre, ne recevant pas ou peu de services, apprécient se retrouver dans un milieu bienveillant et adapté au potentiel de leurs enfants. Ils peuvent y côtoyer d’autres parents vivant la même réalité, ce qui brise leur isolement. Ils peuvent ainsi ventiler leur fatigue, se réconforter, discuter et partager leur vécu.

En 2002, témoin de l’épuisement perpétuel des familles, Marguerite Bourgeois cofonde la maison multifonctionnelle L’Ami-Temps des Bois-Francs. Grâce à une équipe de quatre personnes soutenues par plusieurs employés à temps partiel, cette ressource communautaire offre un milieu résidentiel adapté et stimulant pour l’enfant, l’adolescent et l’adulte ayant une limitation, tout en permettant un répit aux aidants naturels.

En plus de travailler trois jours par semaine à L’Envol, Marguerite Bourgeois est présidente du conseil d’administration de la table de concertation Enfance Famille de la MRC d’Arthabaska, siège au Comité Enfance Jeunesse Famille Arthabaska-Érable et fait partie du comité adaptation des résidences de la Fondation Les Amis d’Elliot.

Toujours stimulée par les défis, elle s’implique dans la mise sur pied du nouveau bureau familial Gestion B. En effet, depuis peu, elle est présidente de cette compagnie de services et de gestion du patrimoine familial. Elle s’applique à rendre accessible une gamme de services permettant la pérennité du patrimoine financier, le soutien dans les événements de vie et la protection de l’harmonie et de la culture familiale.

Ses réalisations et son dévouement lui ont valu de recevoir le Prix Paul Harris Fellow du Club Rotary de Victoriaville, de remporter le prix Femme de mérite "Éducation" du YMCA pour l’est du Québec et d’être reconnue "Grande Amie" de la Fondation des Amis d’Elliot.

Ses enfants ont fait partie de la première génération pour laquelle on a ouvert des classes spéciales. Maintenant qu’ils ont atteint l’âge adulte, après vingt ans, leur mère se donne deux ans pour prendre son envol en douceur. Comme tous les parents d’enfants nécessitant des soins spécialisés, elle pense au jour où elle ne sera plus en mesure de s’occuper d’eux. Même si elle considère avoir moins d’énergie que dans ses jeunes années, elle aimerait collaborer à l’implantation d’une ressource d’appartements supervisés favorisant l’autonomie de ces adultes différents. Elle souhaite également diversifier l’offre de travail adapté dans un bel environnement.

C’est par amour pour sa région qu’elle y est restée. C’est par amour pour ses enfants qu’elle a revendiqué et obtenu des services maintenant accessibles à tous les enfants ayant des besoins particuliers. On dit qu’on juge une société à la façon dont elle traite ses membres les plus vulnérables. C’est grâce à sa Marguerite Bourgeois que Victoriaville rehausse son prestige!

 

Le Musée Laurier

Reconnu pour son apport indiscutable au patrimoine de notre région, le Musée Laurier, qui impressionne de nombreuses sommités culturelles, est infiniment plus qu’une belle maison bourgeoise. Avec ses 87 ans d’histoire, c’est l’une des institutions doyennes du Québec. Il est classé Monument Historique du Québec et Lieu Historique National du Canada, seul récipiendaire de ce titre prestigieux dans toute la région du Centre-du-Québec.

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Le Musée Laurier

Que représente le Musée Laurier pour Victoriaville? Est-ce une magnifique résidence de style victorien, construite il y a 140 ans d’après les plans du réputé architecte Louis Caron Sr? Est-ce le témoin privilégié d’un art de vivre d’une époque aujourd’hui révolue?

Au décès de Wilfrid Laurier en 1919, la maison revient à son épouse. Au décès de cette dernière, en 1921, la maison est léguée à Pauline Laurier, nièce de Wilfrid Laurier. Cette dernière la vend à messieurs Cameron et Timmins en 1928. Ces hommes d’affaires de Westmount l’offrent au gouvernement du Québec, à la condition qu’il en fasse un musée consacré à la mémoire de Sir Wilfrid Laurier. Le musée voit le jour et reçoit des visiteurs de façon ininterrompue depuis mai 1929.

Les premiers responsables de l'aménagement de la maison en musée sont Joseph-Édouard Perrault, député du comté et ministre de la Colonisation, des Mines et des Pêcheries puis de la Voirie, et son épouse Madeleine Richard. L’architecture extérieure est respectée, mais la cuisine, l'escalier et la chambre des bonnes à l'étage sont démolis en 1934.

En 1974, la Société d'histoire de la région d'Arthabaska obtient du gouvernement du Québec la permission de restaurer l’intérieur, tout en en préservant l’âme de la maison. Puis la collection permanente du Musée s’agrandit au fil des ans. Des archives y sont recueillies et conservées soigneusement et on y présente des expositions de grande qualité attirant des milliers de visiteurs.

En 1975, le ministère des Affaires culturelles du Québec accrédite l’institution en lui donnant le mandat de diffuseur en arts visuels, en plus de sa vocation historique. En 1995, le Musée Laurier se porte acquéreur de l’Hôtel des Postes, construit en 1910. À la suite de travaux importants, à partir de 1996, on y présente diverses expositions d’art et d’autres reliées à l’histoire postale. La Maison Laurier reprend alors sa vocation première qui est d’être dépositaire des biens immobiliers et mobiliers ayant appartenu au couple Laurier. Des expositions ponctuelles sur des thèmes historiques et politiques y sont également présentées. La Société du Musée Laurier devient propriétaire des deux bâtiments patrimoniaux en 1997.

En 2010, la Maison Laurier doit être rénovée. Cette maison construite pour servir de résidence, et qui a déjà accueilli jusqu’à 450 personnes à la fois, demande des réfections particulières. Au cours des dernières années, c’est l’extérieur qui a été restauré, toujours avec le même souci de préservation. Si le couple Laurier revenait, c’est sans peine qu’il reconnaîtrait son environnement.

La valeur de cette maison est également redevable à la notoriété de celui qui l’a fait construire et y a habité. Non seulement Wilfrid Laurier a été le premier Canadien français à occuper les fonctions de premier ministre du Canada, il demeure l'un des grands hommes d'État canadiens, sinon le plus grand, reconnu pour ses politiques de conciliation entre francophones et anglophones. Son rôle a été déterminant lors des revendications territoriales du Grand Nord et dans le développement des mines et de la TSF. Son influence et sa réputation comme homme d’État perdurent encore.

Que le musée qui porte son nom fasse la promotion du volet artistique par ses expositions et préserve une collection de cent mille objets, artéfacts et œuvres d’art n’est pas un hasard. Près de mille artistes différents, dont certains considérés pour leur contribution historique et d’autres plus contemporains, dont Riopelle et Vaillancourt, figurent dans la collection du Musée Laurier. Arthur Villeneuve, l’un des dignes représentants de l’art naïf, y a présenté sa dernière exposition de son vivant. En son temps, le couple Laurier a soutenu financièrement les Suzor-Coté, Alfred Laliberté ainsi que la cantatrice Éva Gauthier. Zoé Lafontaine Laurier est d’ailleurs considérée comme la première protectrice des arts au Canada.

Revenons à l’époque contemporaine. Les paroles qui suivent sont celles de Richard Pedneault, conservateur passionné et diffuseur de culture depuis près de 30 ans: La vocation touristique d’un musée résulte de sa première mission, qui est de rassembler et de conserver ce qui serait détruit et perdu autrement, et ce, à un prix de beaucoup inférieur à la valeur éducative de ces archives… surtout que ses budgets de fonctionnement ont très peu évolué au cours des années. Ce sont les musées qui ont donné naissance aux bibliothèques, aux jardins botaniques, aux jardins zoologiques… bref à tout ce qui a contribué à la propagation du savoir. Il ne faut jamais oublier que la culture est la richesse première des individus. Elle est indissociable de leur identité et de leurs aspirations. Les régions doivent avoir les moyens de participer à la vitalité culturelle du Québec à part entière, et ce, dans une perspective de développement durable.

C’est en pensant à la diffusion et à la relève que la Société du Musée Laurier acquiert sa voisine, la Maison Fleury, en 1989 et la met en valeur en 2003. Cette maison devient un lieu d’exposition pour les jeunes et on y offre des ateliers et des conférences pour tous. Après que le Musée a présenté des pièces de théâtre pour enfants sur sa véranda de 1988 à 1992, la grange de la Maison Fleury est aménagée en théâtre d’été pour enfants. Entre mille et deux mille jeunes assistent aux représentations chaque saison estivale. D’autre part, c’est une expérience déterminante pour plusieurs jeunes comédiens, auteurs et metteurs en scène: Anne-Marie Olivier, Perrine Leblanc, Pierre-Luc Houde et Nicolas Gendron font maintenant carrière dans le domaine.

Comme on le constate, notre Musée Laurier, qui impressionne de nombreuses sommités culturelles, est infiniment plus qu’une belle maison bourgeoise. Avec ses 87 ans d’histoire, c’est l’une des doyennes des institutions du Québec. L’unique musée de notre MRC est classé Monument historique du Québec (maintenant Immeuble patrimonial) en 1989 et Lieu historique national du Canada en 1999, seul récipiendaire de ce titre prestigieux dans toute la région du Centre-du-Québec.

Terminons en citant à nouveau Richard Pedneault: Contrairement à l’idée répandue qui veut que la culture soit ce qui reste une fois la richesse passée, la culture est la base de la richesse des nations. Les musées sont la mémoire du temps, d’une région et d’un peuple. Aucune sphère de l’activité humaine n’y échappe. Une société qui ne crée pas disparaît. Pour paraphraser saint Augustin, "la culture est, avec l’amour, la seule chose qui grandit en étant partagée"; un financier dirait "c’est un bon placement avec garantie de rendement". Pour que la culture puisse jouer pleinement son rôle, elle se doit d’être partagée par l’éducation, et les musées sont des outils d’éducation. Ils sont là pour l’éclosion, la transmission et le partage culturel.

Sachons apprécier ce joyau bien de chez nous à sa juste valeur.

 

Mme Rita Saint-Pierre (posthume)

Elle est l’une des artisanes de la mise en place du milieu communautaire à Victoriaville. C’est d’ailleurs pour cela que la Place communautaire Rita-St-Pierre fut nommée en son honneur.

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Mme Rita Saint-Pierre

Rita Saint-Pierre est considérée, à juste titre, comme l'un des principaux artisans de la mise en place du milieu communautaire à Victoriaville. Son implication remonte aussi loin qu'en 1940, alors qu'elle est présidente du cercle local Sainte-Jeanne d'Arc (aujourd'hui Sobriété du Canada). Elle poursuit son oeuvre en assumant, en 1945, la présidence des Dames de Sainte-Anne de Victoriaville.

Née Rita Blanchet en septembre 1911 à Victoriaville, elle est appelée, encore jeune, à prendre en charge la famille, en raison de la maladie de sa mère. Aînée des filles, la jeune étudiante s'occupe des principales tâches domestiques telles que la couture et la préparation des repas. Son futur époux, Germain Saint-Pierre, la remarque à la messe et il y retourne fréquemment pour la revoir. La rencontre tant souhaitée se produit et les conduit à l'autel où le mariage est célébré le 28 septembre 1931. Cinq enfants, François, Bernadette, Martha, Guy et Monique, naîtront de cette union.

Entre-temps, malgré ses tâches de mère et d'épouse, elle trouve du temps pour poursuivre son implication communautaire, soit en tant que membre du comité fondateur du Jardin d'enfants en 1950, présidente diocésaine du Mouvement des femmes chrétiennes de 1965 à 1968, et première animatrice de zone pastorale pour les prêtres de la région en 1967.

En 1969, après le décès de son époux, elle s'inscrit à l'Université de Sherbrooke afin d'y obtenir un certificat en sciences sociales. Pendant ce temps, elle rédige un mémoire présenté à la Commission Dumont quant à l'avenir de l'Église et elle est active dans les mouvements catholiques pour contrer la légalisation de l'avortement. De plus, elle fait partie d'un comité d'étude qui souhaite la fondation d'un Centre de rééducation pour les enfants handicapés d'âge scolaire. En considération de son travail dévoué, le Club de Presse Louis-Francoeur la désigne Personnalité de l'année 1972. Cette même année, dans le cadre d’un mandat accordé par la Ville de Victoriaville, elle produit un rapport sur l'état de la pauvreté des familles de Victoriaville.

Rita Saint-Pierre a de plus été grandement impliquée dans la fondation de la Commission des œuvres, un organisme qui devient, en 1972, le Centre de relèvement et d'information sociale (CRIS) où elle côtoie Raymond Roy, prêtre-ouvrier. Cette rencontre marquera sa vie et engendrera d'autres actions au sein du milieu communautaire. Dans un article d'Alain Bergeron, sa fille Martha mentionne: « Elle s'en faisait beaucoup pour les gens. Elle était perfectionniste et à tout besoin, il fallait trouver une réponse au plus vite… » Malheureusement, la maladie l'oblige à ralentir ses activités, ce qui attriste beaucoup cette femme d'action. Peu de temps avant son décès, son ami et complice la qualifie de femme efficace et extraordinaire qui privilégie les besoins de sa communauté avant ses propres intérêts.

Rita Blanchet Saint-Pierre s'éteint le 7 août 1981. En sa mémoire, la Place communautaire, inaugurée en 1988, devient la Place communautaire Rita-St-Pierre. Cet espace regroupe des dizaines d’organismes offrant des services à la collectivité. Sur la plaque commémorative, installée à l'avant, figure cette réflexion de l'abbé Raymond Roy: "Ainsi est passée celle qui avait créé l'aube pour qu'il y ait des matins."

 

Années précédentes

2015

M. Robert Carrier

Pour l’ensemble de son implication au sein de notre communauté, mais surtout pour les 53 ans consacrés au Cinéma Laurier. Grâce à cette initiative, Monsieur Carrier a offert un cadeau inestimable à la région.

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M. Robert Carrier

Pour beaucoup de gens, Robert Carrier c’est aussi Monsieur Théâtre Laurier. Il faut dire qu’il y travaillait depuis 1958 quand il s’en est porté acquéreur en 1988. La salle portait alors le nom de Cinéma Laurier. En 2011, quand il vend son établissement pour faire place à la future salle de spectacle, il a passé 53 ans entre les murs de son théâtre. Sa décision, il l’a prise de façon rationnelle, même s’il savait que la présence du public lui manquerait. L’acheteur était la Ville, sa salle de spectacle n’était plus compétitive et il avait atteint l’âge de la retraite.

Robert Carrier est né à Dosquet. Le plus jeune d’une famille de quatre enfants, il a perdu son père alors qu’il avait quatre ans. Quelques années plus tard, sa mère s’est remariée et la famille a déménagé à Lyster, où sont nés quatre garçons. La famille a ensuite déménagé à Victoriaville, alors que Robert avait 11 ans.

Homme d’images, il revoit les scènes de son enfance: son père, qui lui envoie un baiser du bout des doigts lorsqu’il lui rend une dernière visite à l’hôpital; sa grand-mère, pour qui il récite la messe parce qu’on le considère trop petit pour assister à la vraie; les Américains, qui passent par Lyster pour se rendre à Québec, et dont il cire les chaussures pour 15 cents, 5 cents pour lui et 10 cents pour son employeur; sa mère, quand il dépose fièrement sa paye sur la table pour l’aider à faire vivre sa nombreuse famille.

Quand il entend dire qu’il y aura des vues animées à la salle paroissiale de Lyster, il se promet d’y assister. Malheureusement, il déménage avant la projection, car son beau-père s’est trouvé un emploi à Victoriaville.

Une fois la famille installée sur la rue Monfette, après une tempête de neige, le jeune Robert déblaye l’entrée de la maison et traverse déblayer l’entrée de l’épicerie d’en face, JPML et fils. L’épicier l’engage alors pour enlever la neige, puis remplir les tablettes, mettre les prix sur les articles, faire les livraisons après l’école et apprêter la viande à partir des carcasses.

Ravi, le jeune garçon prend quelques sous de sa première paye pour aller aux vues. C’est la révélation! Le corsaire rouge, interprété par Burt Lancaster, s’adresse directement à lui: « Bonjour, je t’invite à un voyage que tu n’oublieras jamais ». Il a raison, Robert Carrier n’oubliera jamais. Ce film reste son préféré et il l’écoute encore de temps à autre, quand il souhaite retrouver ses 12 ans.

Son diplôme de huitième année en poche, alors qu’il a 15 ans, il est engagé à plein temps à l’épicerie. Il fréquente le cinéma sur une base régulière. Un jour que le placier ne se présente pas, le propriétaire, Paul Gendron, lui propose de le remplacer. Comme Robert sait faire, M. Gendron lui offre ce travail comme deuxième emploi. Il accepte, puis, en fonction des défections, il remplace l’employée du comptoir restaurant et le projectionniste.

De ses souvenirs de ce temps, Robert Carrier raconte qu’à la fin du film La Petite Aurore l’enfant martyre, la marâtre, jouée par Lucie Mitchell, hurlait au moment de sa condamnation à mort: "Non, non, non". Les spectateurs l’insultaient en criant: "Tu mérites juste ça". Ils y croyaient et vivaient les émotions intensément.

Pour s’amuser quand il a vu la première projection, Robert Carrier dessine des publicités pour le prochain film. En voyant ses dessins, M. Gendron engage un autre projectionniste et lui fait faire le montage des publicités pour les journaux. Il le fait également passer dans les rues, et particulièrement devant les usines, avec la voiture équipée d’un haut-parleur pour annoncer les prochaines représentations, six jours par semaine. Le dimanche, Robert Carrier part avec des jeunes qui distribuent des programmes dans les maisons de Warwick, Tingwick, Saint-Rémi, Saint-Paul, Notre-Dame et Ham Nord.

Pour lui, le cinéma représente l’évasion, le rêve d’être un autre qui vit des aventures avant de retourner au quotidien. Il aime les films d’aventure et ceux qui sondent l’âme humaine. Il possède d’ailleurs une imposante collection de films sur DVD qu’il aime revoir pour se rappeler de bons souvenirs. Son actrice préférée est Susan Hayward, qui a joué de beaux rôles et plus particulièrement dans Back Street (Histoire d’un amour).

Robert Carrier s’occupe également de la programmation et de la publicité d’une quinzaine de ciné-parcs à travers le Québec. Celui de Victoriaville est en fonction de 1971 à 2000, puis la mode passe. Il vit un autre moment fort lors du verglas de 1998. Il loue une génératrice et fait salle comble à toutes les représentations.

Par ailleurs, les spectacles présentés au théâtre lui permettent de rencontrer de grandes vedettes avec qui il est aux petits soins. Il conserve un faible pour Dalida, qu’il a menée de l’aéroport de Québec à Victoriaville. Elle se plaisait à dire que son premier spectacle au Québec, elle l’avait présenté à Victoriaville à cause d’un "demandeur" qui avait beaucoup insisté pour qu’elle vienne.

Il a choisi de ne pas avoir de famille pour vivre ses passions sans entraves, mais il s’est occupé des enfants des autres en étant entraîneur Pee Wee durant vingt ans. Il a d’ailleurs amené plusieurs jeunes en voyage à Disney Word ainsi qu’à un tournoi de hockey en Finlande, en Suède et en Russie, durant 3 semaines, avec 14 parents accompagnateurs. Jean Béliveau avait accepté d’être le président d’honneur de la soirée-bénéfice qui a permis de défrayer ce voyage mémorable. M. Carrier espère retourner en France, en Italie et en Suisse où il a visité les lieux où ont été tournées tant de scènes de films qu’il a adorés.

Quand il regarde dans le rétroviseur de sa vie, il ne regrette rien. Il était au bon endroit, au bon moment, ce qui lui a permis de s’amuser en travaillant. S’il pouvait recommencer, il referait exactement la même chose. Il a bien gagné sa vie, ce qui lui a permis d’aider ses parents à payer les études des plus jeunes et il a pris soin d’eux jusqu’à la fin de leur vie.

Ses amis du théâtre sont tous partis: messieurs Gendron, Labbé et Desrosiers. Il espère qu’il y a un théâtre "de l’autre bord", et qu’ils lui ont gardé une place où il pourra travailler. Robert Carrier n’a jamais cherché à être sous les projecteurs, il préfère l’ombre... l’ombre d’une salle de cinéma!

Carrefour d’entraide bénévole des Bois-Francs

Pour son apport incroyable au développement communautaire de notre région. Nous n’avons qu’à penser aux 22,000 repas livrés par année par la popote roulante, ainsi qu'au travail de partenariat qu’ils ont développé avec le réseau de la santé et des services sociaux, les organismes communautaires, les aidants naturels et les municipalités de la MRC d’Arthabaska.

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Carrefour d’entraide bénévole des Bois-Francs

Il y a bientôt 40 ans, soit en 1977, un groupe de personnes décide de mettre sur pied un organisme sans but lucratif offrant des services bénévoles. Cet organisme a pour objectifs de favoriser le maintien à domicile des personnes en perte d'autonomie ainsi que de valoriser l’implication bénévole. C’est ainsi que le Carrefour d’entraide bénévole des Bois-Francs nait.

Pour réaliser ses objectifs, l’organisme installe son bureau au CHSLD de l’Ermitage. Grâce à une subvention de 10,000$ de Centraide Coeur-du-Québec, le Carrefour embauche sa fondatrice, Ginette Genois-Gélinas, à titre de première directrice générale. Monique Ricard prend le relais de 1979 à 1998, suivie de Francine Langlois.

Les premiers services offerts sont la popote roulante, qui livre à domicile des repas chauds préparés par le CHSLD de l'Ermitage. Dès 1978, de nouveaux services s’ajoutent: le transport d’accompagnement, l'aide familiale, les visites à domicile, le gardiennage, la formation des bénévoles et les animations d'activités.

La Semaine nationale du bénévolat est soulignée pour la première fois en 1979. Cette semaine spéciale dédiée à la reconnaissance du bénévolat se perpétue encore aujourd’hui, en avril, afin de promouvoir et, surtout, de valoriser l’apport essentiel des bénévoles au mieux-être de la collectivité.

En 1982, le local étant devenu trop exigu, l’organisme déménage au 37, rue Dubord, dans une partie de l'édifice appartenant aux Industries Victoriaville. Les années suivantes, les effets de la récession font que le Carrefour voit sa clientèle augmenter et doit adapter son offre de service pour être en mesure de répondre aux nombreux besoins.

En 1987, à la suite de la fermeture d'Industries Victoriaville, le Carrefour amorce une autre étape importante de son existence. Le temps est venu d’avoir pignon sur rue et il se porte acquéreur de la maison du 173, rue Saint-Jean-Baptiste.

En 1990, le Carrefour relance la Magnétothèque des Bois-Francs, un service de lecture sur cassette pour les personnes qui ont des difficultés à lire. En 1991, l’organisme s’ouvre aux nouvelles technologies, dont l’informatique, et répond à un autre besoin criant, Tel-Écoute, un service d’écoute téléphonique qui débute avec 43 bénévoles.

En 1995, une deuxième équipe de bénévoles s’ajoute pour la livraison de la popote roulante. Puis, en réponse aux besoins exprimés, on ajoute un service de popote congelée. Les années qui suivent voient naître de nouveaux services à la population: l’accompagnement à la cour, les ambassadeurs de services et le courrier des jeunes.

Puis, l’année 2001 sonne l’heure de la relocalisation. La maison de la rue Saint-Jean-Baptiste ne suffisant plus pour accueillir l’ensemble des services, le Carrefour d'entraide bénévole acquiert l’immeuble situé au 40, rue Alice à Victoriaville. Son rêve est réalisé: avoir une « Maison des bénévoles » suffisamment grande pour y reproduire un milieu de vie dynamique et adapté aux besoins présents et futurs. Le 40, rue Alice est un lieu d’accueil, de ressourcement, de formation et d’échanges pour les besoins spécifiques liés au bénévolat. En cette année internationale des bénévoles, des milliers de ces cœurs généreux célèbrent en grand l’action bénévole en prenant part à une journée champêtre organisée au centre-ville par le Carrefour d’entraide bénévole.

En 2011, dans le cadre du 150e anniversaire de fondation de Victoriaville, le Carrefour d’entraide bénévole reprend la formule de la fête champêtre des bénévoles au centre-ville. Il fait preuve de créativité en recréant un cinéparc avec popcorn sur la rue De Bigarré.

Signe de croissance, dix ans plus tard, soit en 2015, quatre équipes de bénévoles livrent près de vingt-deux mille repas chauds par année. On ajoute deux nouveaux services: la popote à texture adaptée et un travailleur de milieu auprès des aînés, ce qui totalise une offre de dix services différents pour contribuer à l’amélioration du mieux-être de la population.

Au cours de son histoire, le Carrefour est récipiendaire de plusieurs prix honorifiques régionaux et provinciaux, dont le Prix Persillier-Lachapelle en 1992, catégorie innovation pour la Magnétothèque. S’ajoute à son palmarès des mérites, le prix Hommage Bénévolat Québec en 2012, qui souligne l’expertise et les pratiques gagnantes en gestion des bénévoles de l’organisme. Le Carrefour est également connu et reconnu comme le leader de la promotion de l’action bénévole sur le territoire. On reconnaît la valeur de son expertise et la pertinence de ses projets, dont l’ABC du bénévolat et le projet 3-2-1-action où l’humour devient un outil pour parler "bénévolat".

En 2015, l'organisme compte 8 salariées à temps plein, 1 à temps partiel, des contractuelles et plus de 350 précieux et indispensables bénévoles. Afin de mieux identifier les problématiques engendrées par les bouleversements sociaux et y répondre, le Carrefour travaille en complémentarité avec le réseau de la santé et des services sociaux, les organismes communautaires, les aidants naturels, ainsi qu’avec les municipalités du territoire de la MRC d’Arthabaska.

C’est avec fierté que les membres et amis du Carrefour d’entraide bénévole des Bois-Francs peuvent constater, au quotidien, que chaque dollar et chaque minute investis ont un impact positif pour l’ensemble de la population. Cette fierté rallie, car tous se sentent partie prenante d’un organisme qui renouvelle constamment le plaisir de donner et de recevoir. Au fil des ans, ce sont des milliers de bénévoles qui se sont impliqués dans la réalisation de la mission de "leur" Carrefour d’entraide bénévole.

Pour terminer, voici quelques pensées sur les bienfaits du bénévolat:

  • Le bénévolat…du plaisir à faire plaisir et surtout la fierté de faire la différence!
  • Donner n’est pas un devoir, mais un privilège.
  • Si vous voulez changer le monde, soyez le changement vous-même.
  • Le bénévolat, c’est comme le parfum. En en offrant aux autres, il en retombe toujours quelques gouttes sur soi!

Société d’agriculture des Bois-Francs

Reconnue pour sa contribution incontestable au rayonnement de notre région. Grâce à l’Expo Victo, un moteur économique incontestable, elle continue de faire partie des souvenirs de plusieurs générations de producteurs, d’éleveurs et de visiteurs.

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Société d’agriculture des Bois-Francs

Dès le milieu du 19e siècle, le gouvernement favorise la mise sur pied de sociétés d’agriculture dans le but d’inciter les agriculteurs à améliorer la qualité de leurs animaux et d’implanter de nouvelles techniques agricoles plus productives. On espère ainsi rehausser le niveau de vie des familles d’agriculteurs, qui seront alors moins attirées par les salaires offerts dans les usines américaines.

La Société d’agriculture du comté d’Arthabaska est fondée en 1858. Son premier président est Aldolphus Stein, maire d’Arthabaskaville, érigée la même année. La constitution de la municipalité de Saint-Christophe-d’Arthabaska a été proclamée 13 ans auparavant et le premier défricheur d’Arthabaska, Charles Beauchesne, a 66 ans et se porte bien. Victoriaville sera fondée trois ans plus tard.

Puis, Antoine Gagnon succède à Aldolphus Stein en 1871. D’autres administrateurs chevronnés font grandir la renommée de la Société durant ses premières années: Solime Bourbeau, Louis-Ovide Pépin, Charles James Powell, Joseph-Dominique Morin, Louis Lavergne, Joseph et Félix Verville pour n’en nommer que quelques-uns.

La Société d’agriculture organise depuis ses débuts une exposition agricole. Celle-ci se tient à Arthabaska jusqu’en 1913, à Sainte-Victoire en 1914, revient à Arthabaska en 1915 et s’installe à Victoriaville en 1916. Par la suite, on construit des abris et la Société devient propriétaire du terrain. Dès 1921, on remarque une progression du nombre d’animaux pure race et on construit de nouvelles bâtisses et des abris. En 1924, on intègre un "merry-go-round" pour les enfants et une fanfare se produit pour égayer l’assistance.

En 1937, un aréna, qui sert de Palais agricole, est construit. En 1941, c’est la première exposition "noir et blanc" Holstein. En 1943, deux femmes sont nommées au bureau de direction pour représenter les Cercles de Fermières, mesdames Napoléon Picard et Marie-Ange Bergeron. En 1951, on présente des courses romaines, des courses de chariots et des prix de présence sont tirés tous les soirs, dont un poêle électrique Moffat De Luxe! En 1952, un parc d’attractions et des spectacles folkloriques sont ajoutés à la programmation.

En 1954, l’exposition du comté d’Arthabaska devient celle du district. En 1968, on instaure un concours pour le choix d’une Reine de l’Expo. À partir de 1989, des délégations européennes viennent en visite et les échanges internationaux augmentent. Les demandes actuelles d’invitation viennent d’aussi loin que de l’Australie et du Gabon. En 1991, une délégation de Bretagne en France nommée SPACE, avec qui la Société est jumelée, vient s’inspirer pour la mise sur pied de sa propre exposition agricole. Celle-ci reçoit maintenant des représentants de 90 pays! Il y a également 30 jeunes Français de l’école de Redon qui seront reçus cet été dans le cadre d’un échange de stagiaires en agriculture avec le Cégep de Victoriaville.

Jusqu’en 1999, la Société dépend directement du ministre de l’Agriculture, qui doit approuver tous les actes légaux. Lors de la refonte de la Loi sur les compagnies, la Société devient une entité légale et reçoit ses lettres patentes sous la dénomination sociale de Société d’agriculture des Bois-Francs; elle est désormais un organisme sans but lucratif qui couvre les territoires des MRC de Drummond, Nicolet-Yamaska, Bécancour, Arthabaska et de l’Érable.

L’exposition, qui s’échelonne sur deux journées en 1923, passe à trois jours en 1938, à six en 1960 et à sept en 1968. Au cours de toutes ces années, en plus de s’impliquer pour améliorer les races bovines, chevalines et les volailles, la Société fait la promotion des silos, permet la présentation des innovations en ce qui a trait à la machinerie agricole, voit à la qualité du beurre et des fromages, des fruits et des légumes, des céréales, des semences, de la production laitière, des œufs, des produits de l’érable, des chiens, des lapins, de l’horticulture, de l’apiculture, de la sylviculture et accepte toutes les nouvelles races. Elle fait également la promotion de l’artisanat et de l’art culinaire, afin d’inciter les jeunes à s’impliquer pour éviter la perte de ce précieux savoir-faire, et une place de choix est réservée aux jeunes ruraux afin d’assurer la relève. À l’Expo, les enfants apprennent en s’amusant grâce à la mini-ferme, au salon des races, aux animaux exotiques, aux ateliers de jeunes jardiniers et en participant aux différentes animations adaptées à leur âge.

L’exposition agricole est certes la plus visible et la plus importante activité de la Société d’agriculture, mais elle n’est pas la seule. Il y a également l’Expo Printemps du Québec qui, en 2015, pour sa 37e édition, innove avec une vitrine laitière complète comprenant cinq races de vaches laitières et cinq jugements au même endroit. La salle de traite et un autre bâtiment sont aménagés pour recevoir de 300 à 600 têtes supplémentaires. Il y a également l’Expo boeuf et le congrès bœuf, le troisième plus gros au Canada, où 10 races sont présentes. Cet évènement, qui en est à sa 13e édition, a son siège social à Victoriaville. Tout est mis en œuvre, en tout temps, pour que les plus hauts standards de propreté et de traçabilité soient assurés et conformes aux exigences.

L’Expo Victo a longtemps été l’événement le plus important à Victoriaville, avant la multiplication des festivals. Afin de lui conserver son pouvoir d’attraction, les organisateurs doivent être créatifs et à l’écoute pour se renouveler en offrant des spectacles et des activités pour tous les visiteurs, beau temps, mauvais temps.

De la Société d’Agriculture du Comté d’Arthabaska jusqu’à la Société d’agriculture des Bois-Francs, en 157 ans, les façons de faire ont changé, mais la mission de base est restée la même, soit de soutenir et de promouvoir l’agriculture et l’agroalimentaire en offrant aux producteurs une vitrine prestigieuse pour leurs produits. Ceux-ci peuvent ainsi comparer et améliorer leur cheptel, ce qui ouvre des portes à la vente et à l’exportation.

La Société d’agriculture des Bois-Francs n’a cessé de croître et d’évoluer. En plus d’organiser des évènements d’envergure, elle doit entretenir son parc immobilier, tout en en maximisant le rendement pour maintenir un budget équilibré.

Alors qu’il n’y a pas si longtemps, à peu près toutes les régions possédaient leur exposition agricole, il n’en reste que 32 sur l’ensemble du territoire du Québec. La collaboration de tous est essentielle afin que cette activité, qui contribue à faire connaître Victoriaville, en plus d’être un moteur économique incontestable, continue à faire partie des beaux souvenirs de plusieurs générations de producteurs, d’éleveurs et de visiteurs.

Fidèle-Édouard Alain (posthume)

Pour son implication professionnelle et sociale. Très impliqué dans le monde des affaires, Monsieur Alain laisse assurément un héritage important pour Victoriaville et sa région.

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Fidèle-Édouard Alain 

Fidèle-Édouard Alain, fils de Joseph-Édouard et d'Amarilda Blouin, nait à Victoriaville le 5 octobre 1899. Homme fortement impliqué dans la communauté victoriavilloise, il fait partie de la famille Alain qui s'est particulièrement illustrée dans la gestion de la manufacture de meubles Victoriaville Furniture. En 1897, son père y avait débuté une fructueuse carrière, à titre de commis.

Après des études au Collège Commercial de Victoriaville, en 1917, Fidèle-Édouard Alain obtient son diplôme de l'École technique de Québec. Il s'enrôle alors dans la Marine marchande canadienne puis dans la Marine française jusqu'à l'armistice de 1918. Ensuite, il obtient son diplôme du New-York State College of Forestry à Syracuse et du Royal Canadian School of Military Engineers d'Halifax. Entré d'abord au service de la Shawinigan Water and Power, il commence, en 1922, une longue carrière chez Victoriaville Furniture. D'abord technicien, cet ingénieur et électricien diplômé occupe ensuite plusieurs postes de direction puis devient copropriétaire en 1940, avec son père Joseph-Édouard et son frère Jacques R. En 1944, il est nommé vice-président et assistant-gérant général avant d'assumer le poste de président-directeur général de 1960 à 1964, soit jusqu'à la vente de l'entreprise.

Fidèle-Édouard Alain épouse Lucie Beaudet le 17 octobre 1922. Cette union engendre quatre enfants, soit Thérèse, Ghislaine, Gabriel (Gaby) et Rénald. Il devient membre du Club Richelieu, de la Chambre de Commerce (président de 1933 à 1946) et du Club de golf de Victoriaville. Aussi, il préside la Commission scolaire de Victoriaville (1939-1940), la Société de la Croix-Rouge canadienne, section Victoriaville (1943-1945), le Fonds de construction du Collège de Victoriaville, la Légion canadienne, section Athabaska-Victoriaville (1960) et le Cercle musical de Victoriaville (1922-1930).

Son implication professionnelle l'amène à la présidence de l'Association des manufacturiers de meubles du Québec (1950-1952), de l'Association professionnelle des industriels, section des Bois-Francs (1955) et du Salon du meuble de Montréal (1958). De plus, il est membre de l'exécutif de l'Association des manufacturiers de meubles du Canada à Toronto, de la Forest Products Research Society à Ottawa, de l'Association forestière des Cantons de l'Est à Sherbrooke, du Conseil canadien des manufacturiers de meubles à Ottawa et du Canadian Home Furnishing Institute à Toronto. En 1962, il fait partie de la mission commerciale canadienne qui visite les grands centres commerciaux de la Grande-Bretagne. Il devient commissaire industriel de la Ville de Victoriaville en 1964, poste qu'il occupe jusqu'en 1971, au moment de sa retraite. En sa mémoire, un parc industriel de Victoriaville porte aujourd’hui son nom.

En 1936, il organise la 4th Army Troops Company, une unité militaire du Royal Canadian Engineers basée à Victoriaville, renommée 17e Compagnie de campagne en 1943. Il en devient le premier officier commandant. Fidèle-Édouard Alain siège au comité exécutif du conseil de comté d'Arthabaska en 1942, en soutien au Comité national des finances de guerre. Major sur la liste de réserve des officiers du Royal Canadian Engineers en 1948, il se voit attribuer, en 1952, le titre de lieutenant-colonel du 46e Régiment de campagne de l'Artillerie royale canadienne. On lui décerne la Médaille de guerre de la Marine marchande, la Médaille de la Victoire pour la guerre 1914-1918, la Médaille royale du couronnement de George VI, en 1937, la Médaille de la décoration canadienne, en 1951, et la Médaille de l'Ordre de Saint-Sylvestre, en 1959.

Fidèle-Édouard Alain s'éteint le 12 octobre 1974. Les funérailles de celui que L'Union décrit comme "un éminent citoyen" sont célébrées dans la magnifique église Sainte-Victoire et son corps est inhumé dans le lot de la famille Alain.

 

2014

Mme Nicole Cloutier

L'histoire retiendra ce long engagement auprès des mourants, sachant écouter, «surtout les silences». Elle s’active à la cellule Albatros qu’avait créée soeur Claire Perreault en 1993. Elle en est responsable depuis 1995. Cet "inestimable cadeau" qu’est la Maison de soins palliatifs Marie-Pagé, Nicole Cloutier y a largement contribué, elle dont on a répété qu’elle avait la tête dure et le coeur tendre.

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Mme Nicole Cloutier

Nicole Cloutier est l’ainée d’une famille de Victoriaville qui compte six enfants. Altruiste, elle démontre très tôt des dispositions pour l’engagement et le leadership en s’impliquant dans le mouvement Alateen et en étant élue présidente de sa classe. Elle est mère de cinq enfants de 2 à 14 ans quand elle devient veuve, à 35 ans. Le fait d’élever ses enfants seule ne l’empêche pas d’apporter son appui à de nombreuses activités, qu’elles soient paroissiales, éducatives, municipales, caritatives ou culturelles, en plus d’être membre de la Société Saint-Jean-Baptiste du Centre-du-Québec durant près de 25 ans.

Ses enfants devenus autonomes et comprenant son besoin d’implication, elle intègre la Cellule Albatros Bois-Francs mise sur pied par sœur Claire Perreault en 1993 pour accompagner les malades dans leur fin de vie. Cette ultime forme d’accompagnement convient à cette femme sereine et positive qui comprend la souffrance. Sa grande motivation et sa sensibilité viennent sans doute du fait qu’elle a été lourdement éprouvée par la perte prématurée de deux êtres chers.

Elle sait que le réconfort, la réalisation de ses rêves et la célébration de la vie jusqu’à son dernier souffle favorisent un départ paisible et serein. Elle sait également transmettre sa capacité à écouter, surtout les silences, afin que la personne en fin de vie puisse mieux comprendre et exprimer ses sentiments pour accepter l’inévitable à son rythme. Elle s’oppose ouvertement à l’euthanasie, estimant que la personne mourante ne souhaite pas mettre fin à ses jours, mais à sa souffrance. Selon elle, quand la douleur est contrôlée par des médicaments et que l’anxiété est apaisée par l’écoute et l'appui, la personne souhaite profiter pleinement du temps qui lui reste.

En 1995, elle prend la relève de sœur Claire en tant que responsable de la Cellule Albatros Bois-Francs, poste qu’elle occupe toujours. Son implication lui vaut le titre de bénévole féminine de l’année en 2003 décerné par le Carrefour d’entraide bénévole.

En 2010, avec quelques personnes qui l’appuient, elle souhaite ardemment mettre sur pied une maison de fin de vie. Le mouvement Albatros travaille intensément, avec détermination et éthique, durant quatre ans sur ce projet. Il reçoit l’appui de la Corporation de développement communautaire des Bois-Francs et du Centre de santé et de services sociaux (CSS) afin de présenter un dossier de qualité.

On détermine que la maison sera réservée aux personnes ayant plus ou moins une espérance de vie de deux mois et que les soins y seront uniquement axés sur le confort. On y dispensera également de l'écoute pour les proches et la famille. C’est ainsi que trois femmes ordinaires, Nathalie Provencher, Nicole Deshaies et Nicole Cloutier, font quelque chose d’extraordinaire: offrir aux 92,000 habitants des MRC d’Arthabaska et de l’Érable une maison comme il en existe dans plusieurs villes du Québec.

Comme une construction s’avère trop onéreuse, on cherche une maison qu’on pourra adapter. Nicole Cloutier découvre alors une maison à vendre sur le rang Pariseau. Cette maison comprend neuf chambres, plusieurs salons et des salles de bain privées. Le vendeur accepte d’assouplir le mode de paiement et la transaction se concrétise.

Par la suite, les Religieuses Hospitalières acceptent qu’on donne le nom de la fondatrice de l’hôpital à cette maison et offrent un don substantiel de 400,000$, point de départ d’une campagne de souscription. Plusieurs activités-bénéfices spontanées et de généreux donateurs permettent d’amasser un million et demi en argent, plus un autre demi-million en dons divers de meubles, matériaux de construction et autres. Une grande corvée s’organise et des bénévoles consacrent vingt mille heures de travail pour faire de cette maison un havre de paix fonctionnel, chaleureux et esthétique d’une grande qualité.

La Maison Marie-Pagé est inaugurée le 18 novembre 2013, en présence des responsables de la santé locaux et régionaux, des autorités municipales de même que des représentantes des Hospitalières de Saint-Joseph. Un résident décrit la résidence comme le corridor du paradis. Pour en arriver à ce résultat, plusieurs personnes ont offert leur aide. Cependant, Nicole Cloutier se démarque de façon toute particulière.

On la décrit comme une tête dure au cœur tendre. C’est qu’elle sait mieux que personne la signification de l’expression "partir l’esprit en paix". C’est ce que procure l’équipe de la Maison de fin de vie Marie-Pagé aux résidents et à leurs proches. Ils peuvent ainsi se concentrer sur l’essentiel lors des derniers moments précieux. C’est cet inestimable cadeau que Nicole Cloutier a grandement contribué à offrir à la population des Bois-Francs.

M. Michel Levasseur

Michel Levasseur a créé de toutes pièces le Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV). Des festivals du genre, il n’y en qu’une vingtaine dans le monde et celui de Victoriaville est l’un des plus importants. Il fait rayonner Victoriaville parce qu’il s’attire un auditoire et une couverture médiatique internationaux.

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M. Michel Levasseur

Michel Levasseur est indissociable du Festival international de Musique Actuelle de Victoriaville(FIMAV). De prime abord, rien ne le prédestinait à devenir le directeur général et artistique d’un festival. Après des études collégiales à Victoriaville et l’obtention de son diplôme d’ingénieur forestier de l’Université Laval, il est parti travailler en Écosse durant sept ans puis, brièvement, en Colombie-Britannique avant de revenir dans sa région natale. L’ébullition culturelle et communautaire le séduit et il décide de s’y installer. Il occupe ses temps libres à animer les mercredis Jazz au bar Le Père Lapin et assure la musique d’ambiance au restaurant Les Aubes Folles.

En 1982, avec cinq complices, il crée les Productions Plateforme, qui produisent des spectacles non commerciaux afin de favoriser le développement de la vie culturelle de la région. Avec une mise de fonds de 300$, chacun a fourni 50$, ils présentent Fred Frith et Tom Cora aux Aubes Folles. La petite salle permet à 50 à 75 adeptes, ou curieux, de prendre place. C’est alors que germe l’idée de tenir un festival de musique d’avant-garde à Victoriaville.

Un premier festival est annoncé pour octobre 1983. Les 40 bénévoles sont prêts, mais les demandes de subvention sont refusées. Michel Levasseur obtient alors que l’Orchestre symphonique de Montréal se produise au Colisée des Bois-Francs. Cet ajout donne de la crédibilité et un bel élan à l’événement, qui a finalement lieu en décembre. L’orchestre symphonique attire 1 500 spectateurs et les 12 autres concerts tout autant, avec un budget de 40,000$, incluant les subventions de 3,000$ du député provincial Jacques Baril et du maire de Victoriaville, Denis Saint-Pierre.

Après trois éditions, les médias nationaux couvrent les présentations, puis la couverture médiatique devient internationale à partir de 1987, avec des articles dans le New York Times, le Globe and Mail de Toronto et les magazines Downbeat et JazzTimes. De plus, la Société Radio-Canada enregistre et diffuse, d’un océan à l’autre, une dizaine de concerts de chacune des éditions.

En 1994, après une année d’arrêt pour se réorganiser, les Productions Plateforme obtiennent un appui financier triennal de la Ville de Victoriaville, nouvellement fusionnée. Les organisateurs résistent à la tentation de verser dans la musique populaire, tenant à conserver leur spécificité et à ne pas dénaturer l’événement. Le festival étonne, dérange et provoque parfois, mais se démarque toujours par son authenticité et sa capacité d’innovation. Toutes les programmations sont des paris risqués.

Les visiteurs ont alors accès à 25 spectacles en 5 jours, présentés par 200 musiciens, dont la moitié provient de l’extérieur du Québec. Huit à dix spectacles par année sont présentés hors festival, dont des concerts de l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières. La programmation hors festival est abandonnée en 1990, faute d’un lieu de diffusion adéquat permanent. À ce sujet, Michel Levasseur déclarait, en 2008, que la culture, ça avance toujours à petits pas. Voilà que ses petits pas l’ont enfin mené à destination…

En 1997, Michel Levasseur et sa conjointe, Joanne Vézina, acquièrent Les Disques VICTO, dont la plupart des enregistrements proviennent des concerts présentés au festival. Ces enregistrements sont distribués dans une vingtaine de pays.

En plus d’être membre fondateur et administrateur des Productions Plateforme, d’occuper la direction générale et artistique du Festival International de Musique Actuelle de Victoriaville depuis 1983, d’être producteur délégué des Disques VICTO depuis 1987, Michel Levasseur a également fait partie de plusieurs jurys: Conseil des arts et des lettres du Québec et Conseil des arts du Canada depuis 1990, 13e Prix Miroir de la chanson francophone au Festival d’été de Québec en 2001. Il a été administrateur de Diffusion Momentum de 2010 à 2012, de la Commission des régions du Conseil des arts et des lettres du Québec de 2007 à 2010, de l’Association Touristique Mauricie/Bois-Francs de 1986 à 1989, de l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières de 1985 à 1989, membre du comité consultatif de la Ville de Victoriaville en matière culturelle en 1986 et 1987, ainsi que membre fondateur du Regroupement des organismes culturels des Bois-Francs en 1986.

L’excellence de son travail lui vaut de nombreuses distinctions: le Prix Opus du directeur artistique de l’année décerné par le Conseil québécois de la musique en 2008, le Prix Hommage de la Corporation du développement culturel du Centre-du-Québec en 2007, le prestigieux Prix Hommage remis par la Société des Fêtes et Festivals du Québec en 1998, dont André Ménard du Festival international de jazz de Montréal et Alain Simard des Francofolies ont été les précédents récipiendaires, et le Prix Ambassadeur de la Corporation de développement Touristique des Bois-Francs en 1990.

Il lui en a fallu de la patience, de la volonté et de la conviction pour en arriver à ces résultats. Maintenant, en plus d’être une source de fierté pour Victoriaville, le FIMAV contribue à faire connaître celle-ci et, avec 150,000 visiteurs et 15,000 nuitées, ses retombées économiques ont atteint les 30 millions $ en 30 ans!

Maintenant, Michel Levasseur prépare l’avenir en faisant une place de choix à la relève, autant chez les artistes que chez les spectateurs. Cette année sera la cinquième où les visiteurs pourront parcourir le circuit des installations sonores, qui ont attiré près de dix mille personnes l’an dernier. Les groupes scolaires sont nombreux à participer à cette activité accessible et gratuite.

Le FIMAV est non seulement l’un des plus importants festivals du genre dans le monde, qui en compte une vingtaine, mais il est le premier au Québec à présenter un éventail aussi large de musique d’avant-garde. C’est également l’un des rares à faire déplacer un auditoire international hors des grands centres. Le FIMAV a conservé sa mission première, soit de tenir un événement rassembleur et d’être un laboratoire qui présente des échantillons des nouvelles tendances musicales émergeant des quatre coins du monde.

Place communautaire Rita-St-Pierre

Dans ce lieu unique créé en 1988 s’abritent près d’une quarantaine d’organismes communautaires, des plateaux de travail en déficience intellectuelle, un CPE. Chantal Charest, directrice générale de la CDCBF, estime que la devise de l’Ordre victorien "À coeur vaillant rien d’impossible" colle tout à fait au mouvement communautaire.

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Place communautaire Rita-St-Pierre

La Place communautaire Rita-St-Pierre fait partie du paysage urbain et de la vie de Victoriaville et sa région depuis maintenant 26 ans. Les pionniers du communautaire sont toujours aussi convaincus, après 45 ans, de la nécessité et de l’efficacité de faire ensemble et autrement, dans le respect des valeurs démocratiques, alternatives, et de la justice sociale. Les fondements du mouvement sont toujours les mêmes, mais les pratiques, en mutation constante, se sont adaptées afin de concilier une prise en charge individuelle et collective.

En mars 1988, la Ville de Victoriaville a prouvé sa confiance envers le mouvement communautaire en lui donnant l’édifice construit en 1952, qu’elle avait acquis d’Hydro Québec. Les représentants du communautaire se sont fait confiance en l’acceptant. Nommé en mémoire d’une militante de la première heure, il accueille une vingtaine d’organismes à vocation communautaire dès son ouverture. Les tarifs des loyers ont toujours été inférieurs à ceux du marché et les locataires bénéficient d’acquis collectifs, tels l’accueil, les photocopieurs, les télécopieurs, le matériel de projection, etc.

Tout n’a pas été facile pour autant. Il a fallu réaménager des espaces à la suite du départ de locataires de grandes surfaces, effectuer des réparations d’urgence et d’autres d’entretien et d’amélioration. Outre les aménagements de départ, dont l’installation d’un ascenseur pour les personnes à mobilité réduite, l’édifice a nécessité des investissements de l’ordre de 600,000$. Les défis ont été relevés. L’édifice a retrouvé une belle vigueur. L’éclairage est amélioré, tout comme l’accessibilité, notamment pour les fauteuils roulants. Les locations se sont stabilisées et aujourd’hui l’édifice est occupé à 100%. Il y a même une liste d’attente d’aspirants-locataires!

La Place communautaire Rita-St-Pierre est également un formidable lieu d’intégration en raison de la présence des plateaux de travail en déficience intellectuelle. Les travailleurs qui y évoluent se sentent utiles en effectuant des travaux et apprécient qu’on prenne soin d’eux. On a également aménagé un espace offrant une coupe de cheveux à faible coût et on prévoit offrir les services d’une opticienne aux démunis qui ont besoin de lunettes. L’édifice sert de levier économique pour permettre des investissements qui répondent aux besoins. Ainsi, en 2000, le garage a été converti en Centre de la petite enfance (CPE) où 40 enfants bénéficient d’un service de garde de qualité.

Les membres de la Corporation de développement communautaire veulent bien sûr faire vivre l’édifice, mais ils veulent également en faire un milieu de vie où les usagers, les travailleurs et les bénévoles se sentent chez eux. L’édifice accueille plus ou moins 200 personnes quotidiennement, et ce, sans restriction autre que le respect des règles de vie.

La première fois qu’ils se présentent, de nombreux usagers ont besoin d’appui. Il est primordial qu’ils se sentent accueillis dans un lieu de convergence et n’aient pas l’impression de déranger ou de quémander.

Même si beaucoup de chemin a été parcouru, le monde communautaire continue d’avancer. Aujourd’hui, la Corporation de développement communautaire, mise en place en 1984, compte 67 groupes d’utilité sociale, dont 36 logent à la Place communautaire Rita-St-Pierre, ce qui en fait le plus important groupement de ce type au Québec, autant par son ampleur que par la force du mouvement.

On peut affirmer que la Place communautaire Rita-St-Pierre est une belle réussite, qui a bien vieilli dans un enthousiasme constamment renouvelé. Elle fait beaucoup, le milieu lui fait confiance, sa crédibilité est reconnue et elle est devenue une référence dont on s’inspire au Québec et ailleurs dans le monde. Les nombreux visiteurs de l’extérieur sont d’ailleurs impressionnés par l’ampleur de l’édifice, de même que par l’exceptionnelle collaboration entre les différents intervenants, qu’ils soient des municipalités, de la Corporation de développement économique ou des réseaux de santé et de services sociaux. Ces intervenants coopèrent en complémentarité dans la considération, la confiance et le respect. Sur le plan économique, c’est 500 emplois qui injectent 17 millions dans l’économie régionale.

Chantal Charest, directrice générale de la Corporation de développement communautaire, considère que ce succès est redevable à l’esprit d’entrepreneuriat et aux valeurs qui caractérisent les gens de la région. Selon elle, les limites sont loin d’être atteintes et les ressources communautaires sont toujours aussi utiles et peuvent faire encore mieux. La fermeture de la Place communautaire Rita-St-Pierre serait tragique sur le plan économique, mais plus particulièrement pour les usagers. C’est un fleuron dont Victoriaville peut être fière.

René Jutras (posthume)

Premier pédiatre de l’Hôtel-Dieu-d'Arthabaska, on se souvient de ses luttes et de ses prises de position. Militant pour le mouvement Pro-vie, le médecin s’est aussi engagé en politique, participant à la fondation du Regroupement national, une des racines du Parti québécois. Le docteur Jutras était aussi un amoureux d’histoire et de patrimoine, un mécène pour les artistes.

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René Jutras

René Jutras nait à Victoriaville le 7 septembre 1922. Quatrième d'une famille de six enfants, il est le fils d'Euclide Jutras, industriel, et d'Eva Lafond. Il fait ses études primaires au Collège des Frères du Sacré-Cœur et poursuit sa formation au Grand Séminaire de Québec puis en médecine à l'Université Laval. Il entreprend une spécialisation en pédiatrie aux États-Unis, soit à l’hôpital St Mary’s à Waterbury (Connecticut), au Children Hospital de Détroit (Michigan) et au Children’s Hopital deWashington (D.C.).

De retour au Québec en 1956, il devient le premier pédiatre à exercer dans les Bois-Francs et il organise les services pédiatriques de l'Hôtel-Dieu d'Arthabaska. Pendant plusieurs années, il y occupe le poste de chef de la pédiatrie-pouponnière. C'est avec compétence et beaucoup de chaleur humaine qu'il prodigue des soins aux enfants.

À la fin de ses études à l'Université Laval en 1952, il épouse Thérèse Martel, médecin. Le couple aura onze enfants. Pour eux, les enfants sont source d'épanouissement pour les parents et de dignité dans la communauté. Cette conviction de l’importance de la famille les amène à s'impliquer pleinement.

En effet, au début des années 70, une cause retient l'attention du Dr Jutras: la défense de la vie. Il s'occupe activement du mouvement « Pro-vie ». Ici même à Victoriaville, il participe à la fondation du mouvement « Médecins pour le respect de la vie », dont son épouse sera présidente. Pour défendre les droits du foetus, il prononce de nombreuses conférences, il participe à des débats télévisés, entretient des polémiques diverses dans les journaux et, au nom du mouvement, il lance un petit journal intitulé La feuille de chou. Toujours, il lutte pour le respect absolu de la vie humaine dès sa conception.

Parallèlement à ses activités professionnelles, René Jutras s'intéresse à la politique. En 1964, il est l’un des cofondateurs du Regroupement national, qui résulte de la scission du Rassemblement pour l'indépendance nationale. Puis, le Regroupement national fusionne avec une faction indépendantiste du Ralliement des créditistes, en 1966, pour devenir le Ralliement national. En 1968, la fusion du Ralliement national et du Mouvement souveraineté-association donne naissance au Parti québécois.

En ce qui touche ses multiples autres implications, René Jutras est le fondateur du mouvement scout dans le diocèse de Nicolet, en 1942. Il s'implique aussi dans la Chambre de commerce, dont il sera président en 1972-1973. Il s'intéresse à l'histoire et au patrimoine de sa ville. Ses champs d'intérêt s'étendent même aux arts visuels et, humaniste, il se pose en mécène pour soutenir de nombreux artistes.

René Jutras était un homme ardent et passionné, ne tolérant pas les demi-mesures. Il était toujours à la recherche de l'honnêteté, de la justice et de la vérité. Nationaliste convaincu, chrétien engagé, il défendait ses idées avec habileté et passion, mais en respectant toujours ses adversaires. Il est décédé tragiquement le 31 mai 1988.

 

2013

Les Religieuses hospitalières de Saint-Joseph d'Arthabaska

Pour l’ensemble de leur oeuvre qui a contribué au bien-être et à la santé des indigents et des malades.

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Les Religieuses hospitalières de Saint-Joseph d'Arthabaska

Au début de la colonie, les déshérités, les malades, les infirmes et les personnes âgées sans ressources dépendaient de la charité publique dans une société naissante où la pauvreté était généralisée.

En 1884, afin de de mettre sur pied un hôpital au village d’Arthabaskaville, projet cher à sa défunte épouse, J. A. Quesnel, qui fut shérif du district d’Arthabaska durant plus de 30 ans à partir de 1858, en plus d’exercer les fonctions d’avocat, de conseiller, de procureur, de sollicitateur et de praticien en loi dans toutes les cours de justice du Bas-Canada, soumet son projet au curé d’Arthabaskaville, l’abbé J. N. Héroux, qui en parle à son jeune vicaire Onil Milot, lequel partage aussitôt son enthousiasme.

Le curé Héroux soumet le projet à son évêque Mgr Laflèche en ces termes: « Le triste spectacle qu’offre la vue de vieillards condamnés à la prison sous prétexte de vagabondage, mais qui en réalité ne sont coupables que du manque de moyens de subsister, m’a engagé à faire des démarches pour la fondation ici d’un hôpital où seraient reçus ces pauvres malheureux, et je suis heureux de pouvoir dire à Votre Grandeur qu’il ne manque plus que votre assentiment à la réalisation du projet… je vais attendre avec impatience, pour la leur communiquer, la réponse de Votre Grandeur. » La réponse positive est acheminée dès le lendemain.

La soeur et la fille de M. Quesnel, qui sont religieuse et novice à l’Hôtel-Dieu de Montréal, travaillent dans le même sens. La supérieure, mère Saint-Louis, enclenche des pourparlers avec M. Quesnel, qui promet de donner un lopin de terre de huit arpents pour la construction d’une maison de charité si les religieuses en assument la prise en charge. Les religieuses acceptent de fournir les fonds pour la construction et de louer une maison à trois soeurs qui surveilleraient les travaux. Cependant, Mgr Fabre, évêque de Montréal, s’y oppose, à moins qu’on donne aux soeurs une maison toute bâtie. Les soeurs, craignant de manquer de moyens, se rangent à l’opinion de leur évêque.

Monsieur Quesnel offre alors sa propre maison dont il se réserve une aile pour y résider avec sa famille. Les religieuses s’inspirant de la règle établie exigent alors une requête des citoyens d’Arthabaskaville afin de s’assurer que la population est en faveur de l’établissement projeté. Le document, signé par les notables du village, mentionne que la Conférence de Saint-Vincent de Paul fait un bien considérable, mais dans un cercle restreint du village.

À la demande de Mgr Laflèche, des religieuses viennent évaluer la possibilité d’ouvrir un hôpital à Arthabaskaville. Le résultat étant positif, Mgr Laflèche, évêque des Trois-Rivières, érige canoniquement l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska par un décret le 22 août 1884. L’évêque de Montréal approuve à son tour et, le 30 août, le contrat est signé devant Me J. N. Durand.

La première supérieure désignée est la révérende mère Pagé qui, malgré ses 73 ans, n’hésite pas à relever le défi. Elle sera en poste de 1884 à 1890. Les autres religieuses sont soeur Eulalie Quesnel, assistante qui est native d’Arthabaskaville, soeur Marie-du-Crucifix (Diana Dufresne), hospitalière en chef, soeur Georgiana Beauchamp, dépositaire, et soeur Adeline (Rose-de-Lima Jolicoeur), converse pleine de ressources. Les premières religieuses à l’oeuvre sont hébergées par M. Quesnel du 1er octobre 1884 à l’automne 1885.

Une partie de la maison de M. Quesnel comprenait une salle de quatre lits pour femmes et une salle de trois lits pour hommes. Le 25 octobre 1884, même si les registres officiels ne font mention d’une date d’entrée des pauvres et des malades qu’à partir du 17 janvier 1885, les religieuses prennent déjà soin de cinq patients dont deux noms sont connus: le père Vincent et la mère Brûlotte. Les registres mentionnent également que les époux Darois donnent aux religieuses une petite terre avec dépendances, une jument, deux vaches, six moutons, un cochon, douze poules, voiture et instruments agricoles, un lit et quelques meubles à la condition que les religieuses prennent soin d’eux jusqu’à leur mort. D’autres donations de ce genre suivront. La fille de M. Quesnel, devenue soeur Saint-Raphaël, poursuit pour sa part son postulat à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaskaville à proximité de sa famille.

Le projet de construction d’un hôpital étant toujours en cours, le conseil d’Arthabaskaville fait un don de 1,000$ pour permettre l’érection d’un bâtiment de 110 pieds sur 32 dont la construction est confiée à M. Louis Caron pour 7,500$. Le 29 juin 1885, l’évêque des Trois-Rivières vient bénir la pierre angulaire de la nouvelle bâtisse et approuve un projet de loterie pour couvrir les dépenses de la construction.

Cependant, un peu plus tard en 1885, lors de la création du diocèse de Nicolet, le nouvel évêque, Mgr Gravel, trouve un Hôtel-Dieu grevé lourdement après sa première année d’existence. Les soeurs occupent la maison Saint-Augustin offerte par M. Quesnel jusqu’à leur entrée dans le véritable Hôtel-Dieu le 20 février 1886. Elles y sont à l’étroit et vivent de charité; Mesdames Plamondon, Ouellet, Laurier, Poisson et autres leur envoient des repas préparés. Les frères les aident en leur donnant de l’ouvrage: 32$ par mois pour le lavage de 64 personnes, 80 centiles par soutane pour les réparations, et ils achèteront leur pain d’autel des soeurs. M. Quesnel tente de leur trouver une machine à laver et une machine à coudre bon marché. Elles font un jardin, gardent des animaux et vendent des pommes pour tenter de pourvoir à leurs besoins. Soeur Beauchamp demande à la communauté de lui envoyer d’autres religieuses, un jardinier avec des plants de vigne, de fraises, de choux, de tomates, etc., une couturière et un homme à tout faire. Avec la permission de l’Ordinaire, elles acceptent « le dépôt de liqueurs » du gouvernement. Ce dépôt de spiritueux leur est confié dans le but d’empêcher les abus de boisson et les ventes ne se font que sur ordonnance du médecin. Les minces bénéfices servent aux soins des pauvres. Les quelques religieuses, surchargées de corvées, sont soulagées quand les premiers renforts arrivent en décembre puis en novembre de l’année suivante. En septembre 1887, on ajoute un troisième étage pour l’hébergement des pensionnaires, portant le nombre de places à 57 pour les malades, les vieillards et les pensionnaires.

Par ailleurs, mère Marie Pagé, toujours en service malgré son âge avancé, écrit une lettre à la Communauté demandant l’aumône afin de pouvoir terminer le deuxième étage du monastère. Des quêtes, de porte en porte, sont organisées par deux soeurs dans six paroisses de la région.

En décembre 1887, le noviciat est installé au second étage, procurant aux quatre novices qui l’habitent les bienfaits de la solitude indispensable à la formation religieuse. Les années qui suivent sont des années misérables où les religieuses ne peuvent payer leurs dettes, souffrent de la faim et sont vêtues de vêtements rapiécés. Certaines partent, alourdissant la charge de celles qui restent.

Le 2 mars 1888, l’évêque de Nicolet fait une courte visite et prodigue ses encouragements et, dans la même période, les religieuses de la communauté en France envoient un don de 300$ qui couvre la première moitié des intérêts échus. Le gouvernement provincial accorde un premier octroi de 250$ et soeur Vanasse arrive avec une dot de 1,100$, ce qui permet à la communauté de respirer malgré que la situation reste précaire.

En 1889, après le décès de M. Quesnel, qui est ruiné, et du Dr L. J. Gravel, qui a prodigué des soins gratuitement à l’hôpital durant quatre ans et organisé la pharmacie, la situation devient intenable. Tout crédit est refusé, même pour l’achat de biens essentiels. Quinze religieuses dispensent les soins aux vieillards, pensionnaires et malades en plus de remplir les fonctions de pharmaciennes, secrétaires, sacristines, cuisinières, buandières, cordonnières et de fabriquer des cierges et des hosties, d’entretenir le linge des frères du Sacré-Coeur et du chapelain, de faire l’élevage des volailles et des abeilles et de cultiver un grand jardin.

Le 14 juillet 1891, c’est la faillite. La créancière, une dame Labrecque, achète tous les immeubles et les religieuses restent à titre de locataires. Afin de se procurer quelques ressources, avec l’assentiment de l’évêque de Nicolet, elles ouvrent une classe pour les enfants du village. Il ne reste que deux religieuses: mère Montbleau et sœur Saint-Luc. Sœur Adeline, retournée à Montréal en 1890, fait don d’une partie de son héritage à ses anciennes compagnes de misère et d’exil.

Finalement, après bien des négociations et des compromis, l’aide financière de la Maison de Montréal, l’appui moral de Wilfrid Laurier et la permission de l’évêque, après bien des soucis, les religieuses se remettent à la tâche. En 1892, la communauté envoie en renfort deux religieuses, soeurs Chartier et Perpétue Dagenais, et une aide laïque, Godelive Croft, une femme de forte stature à la force herculéenne, qui a le don de calmer les plus récalcitrants.

En 1894, la vie a repris son cours. Mère Montbleau fait construire une grange de 75 pieds de longueur en vue de la récolte d’automne. La mission des Hospitalières est de prendre soin des quelques malades et pensionnaires, mais la plus large part s’exerce en faveur des vieillards dont plusieurs lèguent leur petit avoir à la communauté qui se charge d’en prendre soin jusqu’à leur mort. La communauté continue toutefois à être astreinte aux travaux des champs, au lavage, à la couture et à la fabrication des hosties afin de boucler le budget.

Des dons et les bénéfices de bazars contribuent à rembourser les dettes et, comme le travail ne cesse d’augmenter, l’évêque accepte la réouverture du noviciat fermé depuis sept ans. On réussit à trouver les moyens de compléter le troisième étage pour y recevoir des pensionnaires ainsi qu’aménager les cellules monastiques. Les encouragements viennent d’aussi loin que de la France quand les soeurs de Laval envoient un billet de 100 francs.

En 1899, Achille Gagnon, d’Arthabaska, fait installer à ses frais un système d’éclairage électrique dans la partie affectée aux pensionnaires et aux pauvres, et dans le cloître, et il s’engage à fournir l’électricité gratuitement.

En 1903, l’Hôtel-Dieu abrite 85 personnes, comprenant 28 soeurs, les malades, les vieillards, les pensionnaires et quelques serviteurs. La supérieure obtient 3,000$ du conseil de la ville d’Arthabaska pour aider à la construction d’une aile de quatre étages, comprenant une buanderie, dont les coûts sont estimés à 20,000$. En 1904, la buanderie, qui a coûté 3,000$, est terminée depuis huit semaines quand un réservoir explose, incendiant la nouvelle bâtisse. La compagnie d’assurances a couvert les pertes sauf celle des machines de buanderie, perte qui s’élève à 200$. Le 9 septembre, une fournaise fait de nouveau explosion. Les dommages sont de 25$ et la fournaise doit être remplacée.

De 1903 à 1908, on construit une aile ayant le statut d’hôpital. Bien que leur vocation première soit le soin aux malades, les religieuses accueillent les pauvres, les vieillards et les orphelins en se constituant hospice jusqu’en 1906. On dénombre alors environ 120 places.

Vers 1905, la communauté est à nouveau plongée dans des dettes considérables. L’évêque demande à tous les prêtres du diocèse de l’encourager en s’y procurant les cierges et les hosties et demande aux personnes âgées de s’y installer en offrant leurs économies. Les religieuses s’occupent également d’une dizaine d’orphelins. Des dons et les profits de kermesses organisées par les dames de la paroisse assurent la survie.

Malgré tant de difficultés, en juin 1906, une salle d’opération et des chambres pour les malades sont inaugurées. C’est le Dr Georges Côté, jeune médecin-chirurgien, qui donne naissance à l’hôpital en y pratiquant avec succès l’ablation d’une tumeur ovarienne de vingt livres. Il fournit sa table d’opération et tous les instruments nécessaires. Par malheur, la première opération ayant eu lieu sans autorisation de l’évêque, toute chirurgie fut interdite pendant deux ans.

En mars 1907, une épidémie de variole fait soudain irruption à l’Hôtel-Dieu. La contagion arrive par le linge du collège, où plusieurs victimes sont atteintes. On met les malades en quarantaine, un vieillard décède et deux soeurs sont atteintes. À la fin du mois de mai, le docteur François de Martigny, médecin-chirurgien de l’Hôtel-Dieu de Montréal, offre une table d’opération et d’autres accessoires.

L’inauguration officielle de l’hôpital a lieu le 19 juin 1908 alors que l’autorité diocésaine approuve l’ouverture officielle de l’hôpital et en pose les règlements. La communauté a célébré 16 vêtures et reçu 11 novices, mais la mort lui a pris 5 des soeurs.

Le 30 mars 1909, soeur Alice Ouellette retourne à Montréal pour se refaire une santé et revient avec un brevet d’infirmière. Elle sera la première religieuse d’Arthabaska à détenir un brevet d’infirmière.

En 1913, on poursuit les travaux débutés en 1912, grâce à des prêts à fonds perdus et à des rentes viagères de particuliers. En septembre, l’orphelinat est inauguré par l’arrivée de Germaine et Émilien Huot, premiers d’une vingtaine d’orphelins qui ne tardent pas à se présenter.

En 1914, des recrues viennent grossir les rangs des religieuses. Le progrès est évident à tous les points de vue et la situation financière passe de désespérée à précaire.

En 1915, des religieuses vont à Montréal pour obtenir leur brevet de garde-malade. En janvier 1916, 24 religieuses, soit la moitié du personnel, sont obligées de s’aliter à cause de la grippe. Des lits sont installés partout pour les malades. Des dames et demoiselles viennent prêter main-forte durant deux semaines. Heureusement, aucun décès n’est déploré.

En 1917, on remplace les kermesses par des souscriptions prélevées dans chaque paroisse du comté.

Finalement, on peut lire dans L’Union des Cantons de l’Est du 15 août 1918 que beaucoup de gens ignorent qu’ils peuvent recevoir des soins à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska à un prix inférieur à celui des hôpitaux des grands centres. Ainsi, une journée d’hospitalisation coûtera 3$ à 5$ en ville contre 1,50$ à 2$ à Arthabaska parce que les infirmières laïques travaillent à au moins 25$ par semaine.

De 1884 à 1908, les religieuses ont reçu plus de 125 malades. Dorénavant, on perçoit moins l’hôpital comme une maison où l’on va mourir que comme une maison où l’on va guérir. Pour preuve, l’hospitalisation des malades victimes de l’épidémie de typhoïde de Stanfold ou de la tuberculose et les précautions ont évité la contagion dans les familles et dans la population en plus de diminuer le taux de mortalité des gens atteints. Pour ce qui est des chirurgies, avant l’ouverture officielle de l’hôpital, en 1906 et 1907, il y a eu une dizaine d’opérations et 460 de 1908 à 1917.

En matière de dépenses annuelles, L’Union des Cantons de l’Est du 29 août 1918 mentionne qu’elles se chiffrent entre 10,000$ et 12,000$. Ces résultats démontrent que l’administration est parcimonieuse. Les religieuses s’habillent de soutanes usagées reteintes et rapiécées, on ne trouve aucune vaisselle de pierre dans leur réfectoire et on n’y trouve ni viande de premier choix, ni sucre blanc, ni mets fins, d’autant que la guerre contraint au rationnement. Les soeurs réussissent à arriver grâce aux produits de leur ferme, aux recettes des quêtes et des bazars, aux différents ateliers (confection de cierges, hosties, ornements d’église, linge de sacristie, couture, peinture, etc.) alors qu’elles n’ont aucune aide gouvernementale pour un travail pour lequel elles ne comptent pas les heures.

En 1918, tout va relativement bien. Le Dr Côté pourvoit la salle de chirurgie d’un stérilisateur moderne et d’un appareil à rayons X. En prévision d’un projet de construction, l’avocat P.-N. Martel donne un terrain. Puis c’est la catastrophe, le 15 septembre 1918 s’ouvre à Victoriaville le Congrès eucharistique régional alors que la grippe espagnole sévit. La venue de nombreux visiteurs accentue la contagion. L’hôpital est rempli et la majeure partie des religieuses est atteinte, 3 décèdent en 12 jours. La paroisse Saint-Christophe compte 150 victimes.

En 1921, L.-A. Taschereau, premier ministre de la province, et le ministre J.-E. Perreault viennent faire une visite et donnent espoir d’obtenir une aide gouvernementale. Au cours des 15 dernières années, aux soins des vieillards s’est ajouté celui des malades et des orphelins. La grippe espagnole ayant fait de nombreux orphelins, on manque de place pour les loger. Le cloître est également trop petit et compromet la santé des religieuses. On décide de construire une aile de cent places pour l’orphelinat et, temporairement, pour les besoins du monastère. L’hôpital adhère à la nouvelle Loi sur l’assistance publique et, répondant aux conditions, obtient un octroi substantiel de 30,000$ pour le développement de ses oeuvres.

En 1922, une subvention du gouvernement provincial permet la construction d’une aile pour abriter les orphelins et orphelines de la région, même si on en hébergeait déjà une dizaine dès 1913. La tuberculose fait alors des ravages considérables.

En mai 1923, le 17 avril, on procède à la démolition de la tour de l’hôpital de 1885 et, en juin, on construit un orphelinat qui abritera près de cent orphelins et orphelines ainsi qu’une nouvelle chapelle et certains locaux pour les soixante-dix religieuses, selon les plans de l’architecte Louis Caron.

Dès le début du printemps 1924, la communauté, 57 soeurs cloîtrées, choristes et converses ainsi que 8 soeurs tourières, s’installe dans les pièces nouvelles ou agrandies.

En 1924, 1930 et 1939, on pourvoit l’hôpital de toutes les améliorations modernes pour loger les vieillards dans l’hospice, qui a sa propre administration et son personnel propre.

Le 14 janvier 1930, un octroi de 150,000$ du gouvernement provincial est accordé pour l'agrandissement de l'hôpital.

À partir du 11 juin 1931, les soeurs tourières de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska n’ont plus à être des quêteuses et peuvent se consacrer aux soins des malades et des indigents, la Loi sur l’assistance publique favorisant l’hospitalisation des pauvres. Désormais, les municipalités avoisinantes envoient leurs pauvres à l’hôpital. En août 1931, a lieu la bénédiction officielle d’un hôpital moderne de 52 lits. Le personnel se compose de 88 soeurs. Deux garde-malades laïques travaillent dans le département d’obstétrique, les religieuses n’étant pas autorisées à assister aux accouchements.

En 1932, le noviciat abrite le nombre record de 30 jeunes soeurs se préparant à la vie religieuse. Pour sa part, la formation professionnelle des religieuses est assurée par l’École d’infirmières approuvée par l’Association des Infirmières de la province de Québec et affiliée à l’Université Laval, et ce, de mai 1936 jusqu’en 1953.

En 1940, une demande d’octroi est acheminée à Maurice Duplessis, premier ministre de la province de Québec, pour construire une aile additionnelle à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska.

En janvier 1942, la congrégation des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph d’Arthabaska compte 108 religieuses: 108 professes choristes (vocales), 27 professes converses, 5 professes temporaires, 5 soeurs tourières, 2 novices et 1 postulante. Il y a eu neuf décès de religieuses attribuables à la tuberculose en six ans. Les conditions de vie (travail exténuant, pauvre régime alimentaire et conditions insalubres) n’ont pas contribué à garder les religieuses en santé. Il y a alors 1 765 malades hospitalisés, 835 consultations externes, 979 examens en radiologie, 1056 traitements en physiothérapie et 2077 analyses de laboratoires. Les religieuses sont au nombre de 110, soutenues par une trentaine d’aides féminines, trois masculins, et le nombre de médecins est de 10. L’hospice abrite 42 hommes et 32 femmes.

En 1943, le nombre de lits est porté à 160 et l’oeuvre de l’orphelinat passe aux mains des soeurs Grises de Nicolet. On transforme l’orphelinat en hospice avec 42 places pour hommes et 32 pour femmes et on aménage le 3e étage en pédiatrie moderne. Des lits d’hôpital sont installés dans les espaces vacants, ce qui porte à 160 lits la capacité de l’hôpital.

Vers 1950, 54 religieuses oeuvrent à l’hôpital, dont plusieurs sont aux postes de commande: administratrices, archiviste médicale licenciée, techniciennes en radiologie et laboratoire, diplômées en chirurgie, gynécologie et obstétrique, bachelières ès sciences hospitalières, étudiantes en diététique assument les responsabilités de l’hôpital et secondent les praticiens.

Vers 1950, la journée de service des religieuses commence à 5 h pour se terminer à 21 h. Afin d’améliorer les conditions de vie et de travail des religieuses, un employé, Philippe Baril, construit un petit chalet d’une seule pièce, sans électricité ni eau courante, pour que les soeurs puissent s’y reposer. Un petit lac est creusé pour pratiquer le canotage et la baignade sera autorisée vers 1952.

Le 23 mai 1951, les soeurs de Montréal autorisent les soeurs d’Arthabaska à acquérir du gouvernement provincial l’immeuble de l’ancien collège de Victoriaville pour la symbolique somme de 1$. Reconnue parmi les institutions d’assistance publique, classe C, on accorde à l’hospice de Victoriaville une somme de 100,000$.

En août 1952, on transfère 85 personnes âgées de l’hôpital à l’Ermitage Saint-Joseph de Victoriaville.

En août 1953, avec l’autorisation préalable de Mgr Albertus Martin et l’approbation de l’Université Laval, les religieuses ouvrent une école d’infirmières, l’École Jeanne-Mance, qui accueille huit premières étudiantes dans ce qui fut l’aile des vieillards de 1943 à 1953 et qui avait auparavant abrité l’orphelinat de 1923 à 1943. La durée des études est de trois ans. D’autre part, une affiliation à l’Hôtel-Dieu de Montréal permet de recevoir des étudiantes en stage d’obstétrique et de pédiatrie. De plus, le Dr L.-P. Langelier, titulaire du département de radiologie, et soeur Marie-du-Divin-Coeur (Raymond), technicienne en chef, mettent sur pied une École hospitalière de technologie radiologique qui formera, à l’hôpital même, des techniciens et techniciennes en radiologie diagnostique et thérapeutique de 1953 à 1972, jusqu’au transfert de l’école au Cégep de Victoriaville.

En avril 1960, les plans du nouvel hôpital sont approuvés par Québec et par le Conseil généraliste de Montréal. Le ministère de la Santé est alors disposé à payer 50 % des coûts si les révérendes mères en font autant. Un million est versé à raison de 200,000$ par année durant cinq ans à partir de 1961-1962. Les travaux seront exécutés en quatre sections, les ailes A, B, C et D, pour un coût approximatif de cinq millions. La construction neuve sera terminée le 10 novembre 1967.

Alors que 1961 marque l’entrée en vigueur de l’assurance-hospitalisation, la capacité de l’hôpital est portée à 185 lits. L’école d’infirmières compte 30 diplômées et 100 élèves. C’est cette année qu’on utilise le terme "vacances" pour la première fois. Les religieuses bénéficient alors de 15 jours pleins de repos.

En 1963, la Corporation de l’Hôtel-Dieu Saint-Joseph d’Arthabaskaville devient la Corporation de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, à la suite des changements législatifs amenés par la Loi des hôpitaux, Bill 44, entrée en vigueur en 1962. Les travaux d’agrandissement du nouvel hôpital débutés en juin 1960 portent le nombre de lits à 300, sans compter les lits des nouveau-nés et des enfants malades.

Le nombre de religieuses est passé de 110 en 1944 à 56 en 1964. Cette baisse est due au départ de plusieurs religieuses pour l’hôpital de Saint-Jérôme et l’Ermitage de Victoriaville de même qu’aux 26 décès. Le patrimoine des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph d’Arthabaska est transféré aux Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph de Montréal.

En octobre 1968, la Fraternité des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph d’Arthabaska est constituée et des locaux sont aménagés dans le soubassement de l’hôpital de 1885.

En 1973, les religieuses accueillent des dames pensionnaires.

L’histoire de l’oeuvre des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph d’Arthabaska pour en arriver à nous donner l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska que nous connaissons est un vrai roman-fleuve. Jamais des femmes n’ont eu autant de mal à faire du bien…

M. Jacques Brière

Honoré à titre de président fondateur de la Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville

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M. Jacques Brière

Jacques Brière est né en 1944 à Warwick d’une famille de 12 enfants. Il vit en couple, est père de deux enfants et, depuis peu, grand-père.

Il fait ses études primaires à Warwick, son cours classique au Séminaire de Nicolet et au Collège Sacré-Cœur de Victoriaville. Il obtient sa licence en histoire de l’Université Laval, son diplôme en pédagogie de l’École normale supérieure et termine sa scolarité de maîtrise en éducation à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). De 1969 à 1972, il est chargé de cours en histoire au programme de la formation des maîtres de l’Université Laval et de l’UQTR, tout en enseignant l’histoire et l’économie aux 4e et 5e secondaires à la polyvalente Le boisé de Victoriaville, de 1969 à 2001.

Dès le début des années 1970, M. Brière s’intéresse à l’histoire locale et se donne pour mission d’en faire la promotion. Il devient membre de la Société d’histoire de la région d’Arthabaska, dont il sera président en 1975-1976.

Dans ce contexte, et étant fortement intéressé par le patrimoine, Jacques Brière est persuadé de l’importance de mettre en place un centre d’archives local, un lieu pour répertorier, consulter, étudier et conserver les documents anciens, publics et privés, gardés dans les familles et par les collectionneurs, afin de les mettre en valeur et les diffuser. Un centre d’histoire régional sera alors mis sur pied et existera jusqu’à la fin des années 1980.

En 2002, à la suite de demandes de certains citoyens et à l’instigation des responsables du Service du loisir, de la culture et de la vie communautaire de la Ville de Victoriaville, notamment Mmes Danielle Croteau, Mélanie Pinard et Sylvie Filiatrault, une soixantaine de personnes se réunissent pour mettre sur pied le comité de fondation de la Société d’histoire et de la généalogie de Victoriaville, qui reçoit l’aide de la Société d’histoire de Warwick pour l’élaboration de ses statuts et règlements. L’appui de la Ville de Victoriaville et la collaboration des Frères du Sacré-Cœur permettent à la Société d’utiliser un local dans la bâtisse des Frères du Sacré-Cœur puis, par la suite, de s’installer dans les anciens locaux de l’hôtel de ville d’Arthabaska. Jacques Brière en sera le président fondateur. Il quitte la présidence pour des raisons de santé, mais demeure au conseil d’administration jusqu’en 2008.

On fait toutefois régulièrement appel à ses compétences comme personne-ressource, recherchiste et conférencier émérite. Il sait captiver son auditoire en alliant la rigueur à l’humour. Il a présenté des conférences à la Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville, à l’AFEAS, aux Associations de familles souches, à l’Association des professionnels retraités du gouvernement du Québec, auprès de Loisirs-Amitiés, de l’Institut du temps libre de Victoriaville, des Fêtes Victoriennes, d’Éduco-Pop, de même qu’à à la bibliothèque Charles-Édouard Mailhot et à la vélogare.

Ses sujets sont aussi diversifiés que les demandes qu’on lui adresse: panorama de l’histoire des Bois-Francs, portraits de 10 femmes remarquables de la région, la reine Victoria, l’histoire du train à Victoriaville, l’exploitation forestière au Québec et dans les Bois-Francs, l’histoire de la Société d’agriculture du comté d’Arthabaska, les 140 ans de L’Union des Cantons de l’Est, les origines de la Saint-Jean-Baptiste, l’histoire politique des comtés d’Arthabaska, Drummond-Arthabaska, Richmond-Arthabaska, Lotbinière de 1840 à 2011, autant au provincial qu’au fédéral, l’industrie du vêtement à Victoriaville, Arthabaska et Warwick ainsi que les biographies de personnages célèbres: Paul Tourigny, la famille Lemaire, et les magistrats du district judiciaire d’Arthabaska, avocats, notaires et juges.

M. Brière a également publié de nombreux articles dans Mémoire vivante, périodique de la Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville. Il a également collaboré à la rédaction d’un guide patrimonial ainsi qu’à l’ouvrage sur l’histoire du meuble publié par la Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville.

Il a enregistré des capsules historiques pour la radio locale, animé et coordonné une chronique hebdomadaire à la TVCBF portant sur l’histoire des Bois-Francs, de même que sur les enjeux québécois en traitant l’actualité en fonction de l’histoire; il a produit 42 émissions à la télévision communautaire des Bois-Francs sur différents personnages et événements historiques. Il a également élaboré plusieurs panneaux thématiques illustrant certains bâtiments et places publiques de Victoriaville et Arthabaska ainsi que les faits historiques s’y rattachant.

Jacques Brière est un militant engagé et actif. Il est membre du comité de la politique culturelle de la MRC d’Arthabaska, de même que de l'Association québécoise des Amis du patrimoine (AQAP), propriétaire de la Maison d’école du rang Cinq-Chicots. Il fait partie du comité de recherches pour les expositions annuelles qui y sont présentées. Cet incontournable de l’histoire de la région répond toujours avec un plaisir évident aux nombreuses demandes qu’on lui adresse.

Finalement, Jacques Brière a largement contribué, par la transmission enthousiaste de ses recherches et de ses découvertes sur toutes les tribunes, à faire connaître notre histoire, autant auprès de ses jeunes élèves que des moins jeunes.

L’apprentissage de l’histoire contribue à la formation de la personne. Ainsi, un individu bien informé sera en mesure de mieux comprendre les débats et les enjeux de la société à la lumière du passé. Connaître son histoire est à la base de son identité, de son sentiment d’appartenance à sa collectivité et de sa fierté. Grâce à Jacques Brière, nous avons pu en apprendre davantage sur la naissance de notre région; sur l’importance de nos hommes politiques et des enjeux de l’époque; sur nos artistes prestigieux et sur nos industries, laitière, du meuble et du textile, qui ont été à la base de notre économie.

Comme le dit l’adage, celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre. Bien connaitre le vécu de ses ancêtres permet de profiter de leur expérience pour ne pas reproduire les mêmes erreurs et aller de l’avant.

M. Alain M. Bergeron

Reconnu pour son apport au rayonnement de Victoriaville en tant qu’auteur qui développe le goût de la connaissance chez les lecteurs, enfants et adultes, et aussi en tant que journaliste, recherchiste et diffuseur des petites et grandes histoires locales.

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M. Alain M. Bergeron

Alain M. Bergeron est né en en 1957 à Plessisville, est déménagé à Victoriaville à l’âge de cinq ans et y habite toujours. Il vit en couple et est père d’un garçon et d’une fille.

Auteur autodidacte, il a fait ses classes en tant que lecteur compulsif dès son plus jeune âge et, une fois adulte, est passé à "l'autre bout du crayon". Il a gravi les échelons de la diffusion de l’information, de journaliste à chef de pupitre du journal L’Union. Il y a acquis une expérience, des connaissances et une discipline qu’il a su mettre à profit tout au long de sa carrière.

Durant une vingtaine d’années, il a cumulé deux emplois, journaliste le jour et auteur le reste du temps. Puis en 2005, il a fait le grand saut, pas tout à fait dans le vide, car il avait déjà plusieurs succès d’édition derrière lui, dont 24 de ses célèbres Savais-tu? Il est donc devenu auteur à plein temps, pour le plus grand plaisir de ses lecteurs, de plus en plus nombreux.

De sa période journalistique, on se souviendra de ses chroniques, dont il est très fier et que plusieurs conservent précieusement, "Visages du siècle" et "Je me souviens", publiées dans le journal L’Union. Ses recherches et ses écrits ont permis de rappeler à la mémoire collective le passage de personnalités importantes, vivantes ou décédées, dans la région: Suzor-Coté, Wilfrid Laurier, Rosaire Crochetière, dont il a fait un livre référence, Alcide Fleury, Adolphe et Roméo Poisson...

Pour plusieurs, ce fut la découverte que nous avions non seulement une histoire locale, mais qu’elle méritait d’être connue et reconnue. C’est la raison pour laquelle il a campé plusieurs de ses histoires dans la région, dont son livre Mon frère est plus fort que Louis Cyr, adapté en pièce de théâtre pour les Fêtes Victoriennes.

Du lectorat adulte, il est passé au plus jeune. Il a écrit pour les adolescents, mais son public de prédilection est sans contredit l’enfant de la prématernelle jusqu’à l’adulte qui a su conserver son coeur d’enfant. Il contribue ainsi à semer le goût de la lecture dès le plus jeune âge, goût qui a ainsi de plus grandes chances de se conserver et de croître toute la vie.

Depuis 1989, il a publié, chez une douzaine d'éditeurs, 178 livres, ce qui en fait l’un des auteurs jeunesse les plus prolifiques au pays. Ses livres lui ont valu pas moins de 55 prix et nominations tant au Québec qu’au Canada anglais, en France et en Suisse, sa carrière étant de plus en plus internationale. Certains de ses livres sont traduits en anglais, en japonais, en coréen, en néerlandais, en portugais et en espagnol… et ce n’est qu’un début!

 

Savais-tu qu’Alain M. Bergeron...

A, entre autres, vu figurer près de cent de ses livres dans la Sélection de livres pour jeunes de Communication-jeunesse depuis 2000, dont plus d’une dizaine ont été lauréats ou finalistes?

Que plusieurs de ses 55 Savais-tu? ont été sélectionnés au prix Hérisson 2011-2012 en France, ont eu des Mentions de l’Association canadienne des rédacteurs scientifiques pour le National Science in Society Book Awards, ont remporté six Sceaux d’argent du Prix Monsieur Christie en plus d’être finalistes au Prix Hackmatack et autres à quelques reprises?

Qu’en plus d’être finaliste au palmarès Communication-Jeunesse 2010-2011, L’étrange Miss Flissy a été sélectionnée pour La revue des livres pour enfants de la Bibliothèque nationale de France, lauréate du prix de l’album de l’année du magazine Enfants Québec et finaliste au Joe Shuster Award en 2010?

Qu’en 2011, il a été lauréat du prix jeunesse des Libraires du Québec et que deux de ses livres ont été sur la liste des Best Book du Canadian Toy Council Test?

Que, de 2006 à 2011, trois de ses livres ont fait partie de la sélection pour la Bataille des livres en Suisse?

Qu’il a été finaliste au prix Bédéis Causa à deux reprises; au prix du Gouverneur général du Canada; lauréat et finaliste du Prix Hackmatack à trois reprises et finaliste au prix des abonnés des bibliothèques publiques de la Mauricie et du Centre-du-Québec?

Qu’il a été invité d’honneur au Salon du livre de Montréal en 2007 et à celui de Trois-Rivières en 2012?

Qu’il a remporté plusieurs prix au Galart du Centre-du-Québec: Prix Ambassadeur en 2011, Prix à la création littéraire francophone en 2010, Prix à la création artistique du CALQ, région Centre-du-Québec en 2009, Prix Ambassadeur en 2007 et Prix à la création littéraire francophone en 2006?

Et finalement, pour le moment, car la liste s’allonge constamment, qu’il a remporté le Prix Georges-d’Or en 2006 pour la promotion de la qualité de la langue française?

C’est en effet un amoureux de la langue française, qui devient pour lui un jouet dont il se sert avec habileté, subtilité et, surtout, avec un humour fin, pour distraire, éveiller la curiosité et apprendre à apprendre.

Par ailleurs, si Alain M. Bergeron a travaillé avec plusieurs illustrateurs, il a développé une complicité inégalée avec Sampar (Samuel Parent), également un artiste de chez nous, qui a illustré une centaine de ses livres, soit plus de la moitié de ses créations, faisant de leur tandem auteur-illustrateur le plus prolifique au Canada, un honneur qui rejaillit sur Victoriaville.

Même si Alain M. Bergeron est très en demande pour des animations scolaires ̶ il en a à l’agenda jusqu’en 2016 - il ne manque pas de rencontrer les élèves de Victoriaville chaque année lors des Journées de la culture. Il leur démontre ainsi qu’il n’est pas nécessaire d’habiter dans les grands centres pour vivre ses rêves plutôt que de rêver sa vie! Si créer des livres est pour lui un pur plaisir, il ne nous reste qu’à les lire pour surpasser ce bonheur!

M. Normand Maurice (posthume)

Pour sa très grande contribution à faire de Victoriaville le Berceau du développement durable.

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M. Normand Maurice

Normand Maurice, le "Père de la récupération", a bien mérité ce surnom. En visionnaire qu’il était, il a vite compris que le monde devait changer sa façon de voir les choses et que les déchets devaient devenir des ressources. « L’avenir des jeunes est menacé si on maintient des comportements de consommateurs insouciants », répétait-il. Mais Normand Maurice n’était pas qu’un visionnaire, c’était un homme d’action, capable de concrétiser sa vision.

Il prend donc le bâton du pèlerin afin de convertir ses concitoyens. Comme il est un communicateur hors pair, le succès est rapide. Les Victoriavillois adhèrent à son projet. Dès 1977, Récupération Bois-Francs, un premier centre de tri des matières résiduelles, voit le jour. Quelques années plus tard, en 1983, c’est la première expérience du tri à la source dans le quartier Bellevue, là où habitent M. Maurice et sa famille. En 1988, l’entreprise privée Gaudreau environnement inc. prend la relève en faisant l’acquisition de Récupération Bois-Francs. Il n’y aura plus de retour en arrière possible. La récupération va demeurer.

Oeuvrant dans le monde scolaire, Normand Maurice implique ses collègues et ses élèves. Fort de l’appui d’une équipe d’enseignants, en 1990, il contribue à mettre sur pied le premier Centre de formation en entreprise et récupération, le CFER de Victoriaville. C’est une école-usine dans laquelle les jeunes apprennent par et pour la récupération. Ce projet a d’ailleurs remporté de nombreux prix, mais principalement celui de la meilleure innovation pédagogique, prix accordé par la Fédération des commissions scolaires du Québec. Aujourd’hui, plus de vingt CFER sont regroupés en réseau au Québec et permettent à des milliers de jeunes de s’épanouir. Ces jeunes parcourent le Québec avec La caravane du développement durable. En 2002, l’UQTR crée la Chaire de recherche CFER: une stratégie d’excellence pour la réussite scolaire et le développement durable, qu’elle rebaptisera Chaire de recherche Normand-Maurice après son décès.

En 1992, Normand Maurice pilote le dossier qui débouchera sur la création de l’usine "Peintures récupérées du Québec". Des millions de kilos de restants de peintures seront dorénavant détournés des lieux d’enfouissement. Le relais est aujourd’hui assuré par la Société Laurentides, qui poursuit ainsi l’œuvre de Normand Maurice.

En 1995, Victoriaville implante la collecte hebdomadaire des déchets et des ressources en alternance. C’est une grande victoire pour Normand Maurice et pour la ville. Par la suite, en 1997, la collecte des matières compostables s’ajoute aux précédentes. Partant de ce fait, Normand Maurice consacre maintenant son énergie à préparer la relève pour ses nombreux projets, notamment celui de traiter écologiquement tout le matériel informatique du Québec.

Grâce à son travail et à son acharnement, les honneurs pleuvent sur Normand Maurice, par exemple, en 1999, l’UNESCO le nomme enseignant de l’année au Canada. Mais celui-ci accorde toujours le crédit aux collègues qui l’appuient.

Le 31 décembre 2004, Normand Maurice décède prématurément, la tête encore pleine de projets, mais fier du chemin parcouru. Il a laissé à la génération future l’assurance d’un avenir meilleur. En 2005, la Ville de Victoriaville reprend le flambeau et devient le "Berceau du développement durable". Au dire du maire de l’époque, Roger Richard, c’était un clin d’oeil à Normand Maurice pour lui signifier qu’on ne l’oublierait pas.

L’Ordre Victorien vient confirmer l’estime et l’appréciation que ses concitoyens ont vouées à Normand Maurice.

 

2012

M. William A. Ninacs

Honoré à titre d’instigateur du mouvement communautaire à Victoriaville et au Québec, pour ses valeurs de solidarité et de compassion envers les plus démunis ainsi que pour son implication à l’amélioration des conditions de vie de l’ensemble de la communauté des Bois-Francs.

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M. William A. Ninacs

Enseignant, formateur, conférencier, président de la Coopérative de consultation en développement La Clé de Victoriaville, William A. (Bill) Ninacs est également un chercheur dont les travaux font référence dans le monde en matière d'empowerment et d’action sociale et communautaire.

M. Ninacs a été un acteur engagé dans la mise sur pied dans les Bois-Francs de nombreux groupes de défense des droits, de coopératives et d’organismes communautaires. Il a également cherché à répondre aux besoins sociaux en tant que fondateur et directeur adjoint du CLSC Suzor-Coté.

M. Ninacs a par ailleurs été coordonnateur de la première corporation de développement communautaire québécoise, à Victoriaville - il y en a plus de 50 dans la province -, et codirecteur du Réseau canadien de développement économique communautaire.

On le retrouve également président fondateur de Handicap Action Autonomie Bois-Francs, le seul organisme de défense des droits des personnes handicapées à Victoriaville, puis président du regroupement des organismes de personnes handicapées de sa région administrative.

Bill Ninacs laisse une manière novatrice de voir, d’analyser et d’apporter des solutions aux problèmes sociaux. Par ses actions, il vise des retombées à long terme en marche vers un monde nouveau, un monde où la société - débarrassée de la pauvreté, du sexisme, des logiques technocratiques et des abus de pouvoir - donnera plus de soutien à ceux qui en ont besoin dans un esprit d'équité. Le développement de l’autonomie solidaire sera alors pleinement intégré au milieu ainsi qu’à l’organisation des communautés.

En tant que pilier du monde communautaire des Bois-Francs, il permet à l’expertise qu’il a développée localement de faire des organismes de Victoriaville des modèles inspirants à travers le monde.

Finalement, comme dernier legs, et non le moindre, il démontre, hors de tout doute, que les handicaps ne sont pas un frein au développement personnel, à la capacité d’assumer son leadership, d’être actif et productif au sein des collectivités et qu’ils ne ralentissent pas le rayonnement universel des idées.

M. Guy Aubert

Reconnu pour son implication dans plusieurs causes sociales, patrimoniales et culturelles, pour sa contribution à la sauvegarde du patrimoine bâti, dont la mise en valeur du 3, rue de la Gare, et pour sa contribution au développement économique régional.

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M. Guy Aubert

Homme d’action, Guy Aubert s’est toujours impliqué dans le développement de Victoriaville, et ce, tant sur le plan des affaires que sous l’angle social ou le volet culturel.

Son parcours professionnel au sein de l’entreprise Thirau et sa contribution à la création d’une division américaine permet à cette entreprise de Victoriaville de faire rayonner l’expertise et le savoir-faire local, tant au Canada qu’aux États-Unis.

Parallèlement à ses occupations professionnelles, M. Aubert s’implique dans des oeuvres caritatives pour le mieux-être de sa collectivité. Pour n’en citer que certaines, M. Aubert agit auprès de la Fondation Raymond Roy, de la Fondation de l’Ermitage des Bois-Francs et de la Campagne Centraide du Centre-du-Québec. Il est par ailleurs Gouverneur Émérite de la Fondation de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska depuis 1997.

Amateur et promoteur de la culture, il est président du conseil d’administration de Diffusion Momentum et l’un des membres fondateurs de la Fondation Momentum visant à soutenir la gestion du futur centre de diffusion culturelle de Victoriaville et à stimuler la création et la production artistique locale pour réduire l’exode de nos créateurs.

C’est cependant son implication dans la préservation du patrimoine bâti qui retient davantage l’attention. Déjà, il avait démontré son intérêt en s’impliquant dans la campagne de financement pour la restauration majeure de l’église Saint-Christophe d’Arthabaska, en 1990. Ces rénovations ont contribué à la classification de l’église comme monument historique du patrimoine religieux et comme site du patrimoine.

Lorsque le bâtiment connu sous le nom "d'ancien Café Alice" (3, rue de la Gare) a été mis en vente en janvier 2010, sachant qu’il était voué à la démolition, M. Aubert s’est mobilisé pour sa sauvegarde.

Les legs de Guy Aubert à la collectivité sont multiples. Sur le plan professionnel, il a contribué à l’expansion d’une industrie créatrice d’emplois et génératrice de prospérité. Sur le plan personnel, il a participé au mieux-être de la collectivité en s’impliquant dans de nombreuses oeuvres caritatives et a été un agent de promotion et de conservation du patrimoine en mettant sur pied des fondations et en contribuant à la diffusion de la culture, passée, présente et à venir.

Les recherches et les oeuvres historiques et culturelles réalisées grâce aux fondations mises sur pied par Guy Aubert, de même que le bâtiment du 3 rue de la Gare, dont il a dirigé la réfection, font maintenant partie des fleurons du patrimoine de Victoriaville.

Ce visionnaire ne voit pas les choses telles qu’elles sont, mais telles qu’elles pourraient redevenir.

Les Frères du Sacré-Coeur

Pour l’ensemble de leur oeuvre en éducation pendant plus d’un siècle auprès des jeunes Victoriavillois ainsi que pour le legs, en 2010, du Boisé des Frères à la Ville de Victoriaville et à ses citoyennes et citoyens.

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Les Frères du Sacré-Coeur

Dès 1872, les Frères du Sacré-Coeur dispensent l’enseignement à leur collège d’Arthabaska. Très vite, ils doteront Victoriaville d’autres établissements d’enseignement comme l’Académie Saint-Louis-de-Gonzague en 1898; les écoles Saint-François, Saint-Alphonse et Sainte-Marguerite-Bourgeoys dans la décennie 1950; l’école secondaire J.P.H. Massicotte et l’École des Métiers, qui est à l’origine de l’École du meuble et du bois ouvré, dans les années 1960. Toutes leurs actions sont orientées dans le but de former des jeunes instruits et prêts à affronter la vie d’adulte et ses défis.

Le rayonnement de l’éducation dispensée dans leurs établissements dépasse Victoriaville, comme en témoigne le Collège Commercial de Victoriaville qui en 1928 compte 513 élèves de 9 nationalités, provenant de 24 diocèses du Canada, des États-Unis et d’Amérique Centrale. Le Surintendant de l’Instruction publique d’alors recommande ce collège comme étant la meilleure institution d’enseignement commercial bilingue de la province de Québec.

Les frères du Sacré-Coeur sont parmi les premiers artisans du développement régional en élevant le niveau intellectuel et le savoir-faire de la population. Ils suscitent le désir d’apprendre et comblent le besoin de savoir afin de donner le goût du travail bien fait, du dépassement et de la réussite. Que ce soit par l’apport à la société de leurs étudiants qui complètent leur formation à l’université ou par la compétence de leurs diplômés de l’école des métiers, c’est l’ensemble de la collectivité qui bénéficie des fruits de leur enseignement.

De façon plus tangible, les Frères du Sacré-Coeur laissent dans le paysage de Victoriaville deux des plus beaux immeubles de son patrimoine bâti, soit le cégep et le Complexe Sacré-Coeur.

Au surplus, le legs, en 2009, du boisé de la propriété à la population de Victoriaville, pour en faire un parc naturel, perpétue le souvenir de leur présence parmi nous. Il s’agit d’un lieu unique et exceptionnel couvrant une vingtaine d’hectares, et comprenant vignes et verger. Ce parc est porteur d’avenir, car il est devenu une ferme-école, un lieu de recherche et d’éducation. Grâce au partenariat avec le département de culture biologique du Cégep de Victoriaville, on y fait des expérimentations agricoles respectueuses de l’environnement. Finalement, c’est toute la population qui peut profiter de la quiétude et de la générosité de cet ilot de verdure en pleine ville.

L'abbé Charles-Édouard-Mailhot (posthume)

Pour la très grande contribution de ses volumes Les Bois-Francs à la connaissance historique que nous avons aujourd’hui de notre région.

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L'abbé Charles-Édouard-Mailhot

Né le 6 juin 1855 à Gentilly, Charles-Édouard Mailhot est ordonné prêtre le 25 septembre 1881 après des études classiques au Séminaire de Trois-Rivières. Après des séjours comme vicaire à Gentilly, Saint-Célestin et Saint-Pierre-les-Becquets, il devient curé de Saint-Louis-de-Blandford de 1886 à 1898, pour ensuite s’établir en tant que pasteur de la paroisse de Saint-Paul-de-Chester (Chesterville) de 1898 à 1908. Il se retire alors à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, et ce, jusqu’à son décès.

Pendant son séjour à l’Hôtel-Dieu, il s’intéresse à l’histoire des Bois-Francs et à son développement à compter des débuts de la colonisation du territoire. Le résultat de ses recherches se traduit par la rédaction et la publication en 1914 du premier tome de Les Bois-Francs. Trois autres tomes paraissent en 1920, 1921 et 1925. Ces volumes constituent aujourd’hui une source importante de connaissance des débuts de notre région.

À Saint-Louis-de-Blandford, l’année 1925 marque le centenaire de l’arrivée de Charles Héon. À sa mémoire, un monument est inauguré le 5 juin 1927 par l’abbé Mailhot, qui est aussi le principal promoteur visant à ériger une croix sur le mont Saint-Michel (le mont Arthabaska aujourd’hui) pour souligner le centenaire des débuts de la colonisation des Bois-Francs. Grâce à l’aide financière d’individus et de municipalités environnantes, la fameuse croix, qu’on désignait à une certaine époque comme La Croix des Bois-Francs, est bénie solennellement le 16 juin 1929. En 2012, on peut l’admirer, plus particulièrement en soirée lorsqu’elle brille de toutes ses lumières, et elle est devenue un symbole vivant de la contribution de nos ancêtres des Bois-Francs. Elle constitue maintenant un élément primordial de notre patrimoine matériel et sa présence fait partie intégrante de notre paysage visuel.

L’abbé Charles-Édouard Mailhot décède le 13 mai 1937 et est alors inhumé dans le premier cimetière des Religieuses hospitalières de Saint-Joseph d’Arthabaska. Le 18 octobre 1939, il est exhumé et est transféré dans la crypte du monastère des Soeurs Hospitalières, voisin de l’Hôtel-Dieu. À la suite de la décision des Religieuses de fermer la crypte, il est exhumé à nouveau et ses restes sont inhumés le 15 septembre 2011 dans le cimetière paroissial de Saint-Christophe d’Arthabaska. Une épitaphe est maintenant bien en vue pour rappeler sa contribution à la communauté.

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